Approche historique 1 - Le point de départ : un cancer d’origine virale
1 - Le point de départ : un cancer d’origine virale
La découverte au sein des cellules de gènes pouvant être à l’origine de cancers, les proto-oncogènes, résulte d’un long processus qui commence au début du XXème siècle par la mise en évidence par Peyton Rous de l’origine virale d’un cancer, le sarcome du Poulet.
Document « Origine du sarcome du Poulet ».
Exploitation
Le document inscrit l’expérimentation de Rous dans le cadre des connaissances de l’époque et son exploitation éventuelle avec des élèves doit conduire à conclure à une origine virale possible de ce cancer.
Les premières expériences de Rous ont eu pour objectif de voir si ce cancer était transmissible d’un animal à un autre. Peyton Rous a fait ses expériences de transplantation sur 4 générations de la même tumeur. Des résultats positifs ont été obtenus lorsque la transplantation était réalisée entre poulets de la même race. La première conclusion de Peyton Rous était que les cellules de la tumeur gardaient leur caractère cancéreux lorsqu’elles étaient introduites dans un autre organisme.
Poursuivant sa recherche, il se demanda si le cancer pouvait être transmis à un autre animal par l’intermédiaire d’un filtrat de la tumeur ne contenant pas de cellules. C’est ce que relate le second schéma du document. Plusieurs animaux ayant subi l’injection de ce filtrat ont développé une tumeur dans le muscle où l’injection avait été faite. Et l’observation de la tumeur révélait qu’elle était semblable aux tumeurs obtenues par transplantation. Cela conduit Rous à dire que le filtrat avait eu pour effet de rendre cancéreuses certaines cellules du Poulet ayant reçu l’injection du filtrat. Dans ce filtrat, il y avait donc un agent infectieux cancérigène non cellulaire. Puisque cet agent était capable de traverser des filtres arrêtant les bactéries, et qu’il n’était pas visible au microscope optique (Peyton Rous parlait d’organisme ultramicroscopique), il devait s’agir d’un virus. Dans la conclusion de son article, Rous n’excluait pas totalement la possibilité qu’une substance chimique secrétée par les cellules cancéreuses puisse se retrouver dans le filtrat et être cause du cancer de l’organisme receveur.
Le travail de Rous n’a pas eu beaucoup d’échos dans la communauté scientifique de l’époque. Le sarcome du Poulet était considéré comme un cas particulier, en rien applicable aux cancers humains pour lesquels on n’avait aucun exemple en faveur du caractère infectieux de la maladie. Rous poursuivit ses travaux et découvrit 4 autres virus responsables d’autres cancers chez le Poulet.
Des échantillons de la souche initiale de Rous furent distribués à de nombreux laboratoires dans le monde où ils ont servi à de multiples expérimentations.
Des virus responsables de cancers chez les rongeurs ont été mis en évidence durant les années 30 et 40. L’idée d’une origine virale de certains cancers a été admise mais toutes ces recherches qui reposaient sur des injections des virus à des animaux n’ont pas débouché sur la compréhension de la manière dont un virus pouvait rendre des cellules cancéreuses.