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La raison et le réel : questions épistémologiques | 22 mai 2014

Par pjeanjacquot — Dernière modification 22/05/2017 11:55
La notion de réalité joue-t-elle un rôle dans le développement des savoirs rationnels, en particulier en mathématiques et en physique au sens large ? Les sciences permettent-elles de comprendre « la réalité », et, finalement, cette notion reste-elle pertinente épistémologiquement ? Comment a-t-on pensé et comment pense-t-on aujourd'hui, dans le champ des sciences, les rapports entre la pensée rationnelle et le réel ? L'enjeu de cette question n'est rien d'autre que l'élaboration rationnelle, scientifique et philosophique, d'un « concept de réalité » La formation se divisera en deux parties : des conférences de philosophes et de scientifiques sur leur approche du sujet et un travail en ateliers sur des témoignages de scientifiques

Vidéos en ligne

Les vidéos des conférences sont en ligne ici

Programme et ressources

9h-9h15
 

Accueil

 

9h15-10h30
 

Conférence

Pr Olivier Perru, Université Claude-Bernard, Lyon 1, équipe « Sciences, société, historicité, éducation, pratiques (S2HEP-LIRDHIST, université de Lyon)

Perspective contemporaine sur la réalité en philosophie : après Bachelard, peut-on encore parler du réel?

 

Résumé

Connaître le monde physique aujourd'hui, c'est connaître à travers un temps et un espace atomisés. Le temps et l’espace de la connaissance scientifique se subdivise et s’atomise. Le scientifique n’atteindrait plus le réel, seul le philosophe aurait cette prétention? Mais est-ce aussi simple?

La connaissance scientifique serait non-immédiate et contre-intuitive; dans cette perspective, le réel est insaisissable. Les obstacles épistémologiques semés sur le chemin du progrès scientifique font qu’il n’y a pas de continuité entre la connaissance naturelle (ordinaire) et la connaissance scientifique. Celle-ci n’atteindrait que des faits partiels, reconstruits….

Par ailleurs, les sciences de la complexité proposent une autre approche. La pensée complexe cherche à représenter les objets organisés comme des totalités émergentes, des formes auto-organisées ou auto-générées. Le paradigme de la complexité parle-t-il du réel? Y aurait-il une autre voie, non réductionniste, que ce que nous proposent les sciences classiques, afin de connaître la réalité dont nous pensons faire l'expérience?

 

10h30-11h45
 

Conférence

Pr Jean Paul Martin, Directeur de recherche au CNRS, IN2P3-CERN

La raison et le réel et les enjeux du CERN

Résumé:
Comment la démarche scientifique expérimentale, longuement et patiemment élaborée depuis Galilée, a-t-elle progressivement et profondément changé notre vision du monde ? 
Utilisant la raison, l’homme essaie de dévoiler le réel et de le rendre intelligible; mais à quel rythme se fait cette « découverte » de la réalité et comment le CERN (Laboratoire Européen de Physique des Particules), doté de moyens d’observations sans précédent, nous permet-il, pas à pas, de la dévoiler ?

 

 

11h45-13h00

Pause repas. Possibilité de restauration au restaurant CROUS du site Descartes

 

13h00-14h15

Conférence

Michel Paty, Directeur de recherche émérite au CNRS, Laboratoire de Philosophie et d'Histoire des sciences (SPHERE)

La pensée scientifique comme expérience de la réalité du monde. La microphysique parmi les sciences

Résumé :

 On peut trouver quelque peu paradoxal le fait que ce soit à propos de l’une des connaissances scientifiques contemporaines les plus élaborées par la pensée rationnelle (la microphysique ou plus précisément la physique quantique), que le doute se soit entretenu sur la légitimité de parler de son objet. Les autres sciences ne paraissent pas susciter aussi violemment de tels doutes : du moins s’interroge-t-on beaucoup moins à leur propos sur « l’existence réelle » de leurs objets. Mais toutes invitent à la réflexion sur le problème du rapport entre les contenus des connaissances scientifiques et leur signification du point de vue philosophique, rapport qui est sous-tendu par celui entre la « raison » et le « réel », et plus généralement entre la pensée symbolique du « monde » et le « monde » qui la suscite ; et d’abord sur la signification de ces notions. Ici s’insère la question du rapport entre le sujet et l’objet de la connaissance. Pour tenter d’éclairer ces rapports complexes entre les sciences et la philosophie tels qu’ils se dessinent aujourd’hui, nous prendrons en considération un point de vue « phénoménologique et anthropologique » portant sur les notions d’appartenance au monde et de connaissance du monde (qui sont en même temps constitutives du sujet). Ce point de vue veut prendre en compte l’ensemble des sciences dans leur diversité, telles qu’elles sont constituées aujourd’hui, et dans leur mouvement dynamique, considérées comme autant d’expériences de ce monde dont chacune peut se situer par rapport aux autres et par rapport à l’ensemble. Dans cette perspective, la pensée philosophique constitue le moment réflexif de cette expérience dont elle se nourrit : ses concepts et catégories la prennent en compte, elle en fait la critique et en exprime la ou les significations, quant à la nature du monde et de la connaissance. C’est ce que nous tenterons d’esquisser.

 

 

Liens utiles : http://www.scienceshumaines.com/des-verites-provisoires-mais-necessaires-entretien-avec-michel-paty_fr_12309.html

http://www.franceculture.fr/emission-pas-la-peine-de-crier-vitesse-25-appuyer-sur-l-accelerateur-2013-05-21
http://www.amazon.fr/s?ie=UTF8&page=1&rh=n%3A301061%2Cp_27%3AMichel%20Paty

 

14h15-15h30

Conférence

Michel Bitbol, Directeur de recherche au CNRS, Archives Husserl, ENS, Paris.

La physique quantique: une théorie physique sans représentation de la réalité?

 

Résumé : L’un des buts de la connaissance scientifique est de forger une représentation plausible de la réalité, afin d’en utiliser efficacement les potentialités, mais aussi avec l’espoir d’en comprendre le sens. Or, la physique quantique semble opposer un obstacle considérable à cette conception des sciences. Elle a durablement empêché les chercheurs d’élaborer une narration unifiée des ressorts cachés du monde, suscitant l’inquiétude d’une privation de sens, et le report de tous les espoirs sur un dépassement futur de ces limites de la théorie quantique. Bien que les physiciens aient généralement accepté de restreindre (en pratique) leur attention à la surface des phénomènes, et au puissant formalisme prédictif de la mécanique quantique, un malaise subsiste chez eux et se fait jour régulièrement. Je montrerai alors deux choses : 1) que la restriction de l’ambition des théories physiques permet de dissoudre sans difficulté la plupart des paradoxes de la théorie quantique ; 2) qu’un basculement philosophico-culturel ouvre la perspective d’une pleine acceptation de cette restriction, et d’une mise au repos de “l’étrangeté quantique”.

Liens utiles :

http://www.franceculture.fr/emission-l-esprit-du-scepticisme-45-de-hume-%C3%A0-la-physique-quantique-2010-02-11.html
http://www.amazon.fr/M%C3%A9canique-quantique-Une-introduction-philosophique/dp/2081214865/ref=la_B001JOUJE8_1_4?s=books&ie=UTF8&qid=1398588012&sr=1-4
http://michel.bitbol.pagesperso-orange.fr/page.garde.liste.html

 

15h30- 16h15

Atelier

Jacques Vince, professeur de physique Pierre & Pierre Vignand, professeur de philosophie, Lycée Ampère, Lyon

Regards croisés sur la nature et le fonctionnement des sciences expérimentales : un exemple de co-animation physique/philosophie.

 

Résumé

L’insistance des nouveaux programmes du lycée en Sciences sur les méthodes et démarches et leur explicitation, ainsi que l’initiation à l’épistémologie proposée en cours de philosophie peuvent l’une et l’autre bénéficier d’un échange entre les disciplines convoquées, tenant des discours traditionnellement cloisonnés.

L’accompagnement personnalisé est un espace de liberté pour mener un travail de réflexion sur ces questions en terminale S. C’est ce que nous avons expérimenté au lycée Ampère. L’objectif est de proposer aux élèves, à partir de textes dont le choix fait l’objet de négociations entre les deux intervenants, un débat structuré sur la nature et les méthodes des sciences expérimentales, les modalités de leur développement et les grands courants épistémologiques : empirisme, inductivisme, falsificationnisme... Cet accompagnement des textes, fait à deux voix, est l’occasion d’aborder des thèmes et concepts clés pour la formation des futurs scientifiques : conviction, croyance, hypothèse, expérience, vérité, preuve, réfutation, révolution scientifique, construction sociale des sciences… Les exemples sont, lorsque c’est possible, choisis parmi les programmes de la classe de terminale S.

 

Cette expérimentation, qui dure moins de 10 heures, sera décrite sommairement, ainsi qu’une évaluation du dispositif par les élèves eux-mêmes. La question de son évolution future et des conditions nécessaires pour en faire un dispositif transférable sera posée.

 

16h15-17h

Atelier

Sabine Cuni, professeur de philosophie, Philippe Jeanjacquot professeur de physique, lycée Charlie Chaplin, Décines

Exemple d’activité dans l’enseignement d’astronomie philosophie

Résumé :
On a tendance à penser qu'une hypothèse est vérifiée dès lors qu'elle permet de rendre compte des phénomènes observés et de prédire ce qui va se passer. L'histoire des différents modèles géocentriques proposés en astronomie montre pourtant que ce n'est pas si simple : ces modèles, bien que faux, permettaient de rendre compte de certains phénomènes observés tels que le mouvement rétrograde de Mars. Comme le disait Descartes, deux horlogers peuvent fabriquer des montres indiquant l'heure exacte mais obéissant à des mécanismes différents, si bien que l'on ne peut conclure qu'une hypothèse vérifiée par l'observation est exacte avant de s'être demandé si d'autres hypothèses ne pourraient pas rendre compte de la même observation. Au 17e siècle, une telle prise de conscience épistémologique pouvait permettre de proposer librement toutes sortes de modèles cosmologiques sans se mettre en conflit avec l'Église, et sans renier non plus son esprit scientifique. 

 

Affiche

Sciences et philosophie | La raison et le réel : questions épistémologiques

Date:

Jeudi 22 mai 2014 (9h-17h)


Lieu:

Institut français de l'éducation) /ENS de Lyon (Métro Debourg)
19 allée de Fontenay , 69007 Lyon

Médiation des savoirs   logo_ENS_dds.jpg  

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Le site Arts and Stars

http://artsandstars.ens-lyon.fr/

 

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Attention, si vous prenez le métro B depuis la gare Part Dieu, la direction à suivre est maintenant "Gare d'Oullins"

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