Potentiels évoqués visuels
INP2_2004_O5.ppt de José Junca de Morais en ligne à http://www.ulb.ac.be/cours/morais
Anatomie, physiologie et explorations fonctionnelles du nerf optique, Isabelle Ingster-Moati, Florence Rigaudière, in La revue du praticien, 2001, 51
Exploration de la fonction visuelle, de J-F Risse, édition Masson, 1999
Les examens electrophysiologiques, sur le serveur Flandre-opthalmo http://www.chru-lille/flandre-ophtalmo
Abstract
mots-clefs :Potentiels évoqués, PEV
Le potentiel évoqué visuel (PEV) est la réponse électrique du cortex qui est provoquée par une stimulation visuelle. Les PEV résultent de l'enregistrement des variations de potentiels générés par l'activité bio-ionique du cortex occipital consécutif à un stimulus visuel dont un paramètre varie dans le temps.
Les PEV étudient le fonctionnement maculaire et périmaculaire ainsi que la conduction des voies visuelles.
Deux types de stimulation peuvent être utilisées pour générer deux types de PEV.
Les PEV flashs qui étudient le focntionnement de la rétine centrale et l'ensemble des voies de conduction. Ils ne sont que très peu influencés par les troubles des milieux d el'oeil ou ses anomalies de réfraction (myopie, presbytie...)
Les PEV par mire en damiers alternants noirs et blanc (technique de référence actuellement) qui étudient les capacités de détection de la rétine centrale et la conduction des voies visuelles. Trois tailles de cases de damier sont utiliseés:
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les PEV par damiers alternants de taille 60 minutes d'arc étudient la zone périmaculaire
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les PEV par damiers alternants de taille 30 minutes d'arc étudient la zone maculaire
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les PEV par damiers alternants de taille 15 minutes d'arc étudient la zone fovéolaire
et les voies de conduction qui leur sont respectivement attribuées.
Stimulation par damier chez le nourrisson | Stimulateur à damiers alternants (sur le site Metrovision) |
Chez l'homme le PEV est enregistré par des techniques d'électroencéphalographie sur le scalp, mais chez l'animal on peut enregistrer directement les réponses dans le cortex. Les réponses intéressantes d'un point de vue diagnostique sont les réponses du cortex visuel occipital (terme parfois utilisé: potentiel occipital évoqué ou POE). D'autres aires corticales sont aussi le siège de réponses visuelles évoquées, notamment le cortex pariétal, et certains chercheurs ont produits des cartes corticales temporelles des réponses évoquées.
La macula a une projection corticale proportionnellement beaucoup plus importante que la périphérie de la rétine et se fait sur la scissure calcarine. C'est sur l'électrode centrale qu'on enregistre la plus forte activité lors d'une stimulation avec un champ large. La stimulation maculaire serait responsable de 65% de la réponse évoquée.
On observe des ondes positives (P) et des ondes négatives (N) d'apparition successive dans le temps.
Dans la stimulation par damier la réponse est constituée de 3 ondes principales
PEV par damiers Potentiels évoqués visuels par damiers alternants, enregistrés chez un sujet normal, en vision binoculaire. Trois tailles de cases à damier sont utilisées (60'', 30' et 15' ) |
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une onde négative culminant environ 75 ms après la stimulation : l'onde N75
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une onde positive culminant environ 100 ms après la stimulation: l'onde P100
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une onde négative culminant environ 135 ms après la stimulation : l'onde N135
Les composantes précoces (<50ms) correspondent à la réponse sous-corticale du corps genouillé (géniculé) latéral.
L'onde la plus constante d'un individu à un autre est l'onde P100, c'est l'onde principale positive. Le pic P100 a son origine dans le cortex occipital (aire V1).
La réponse de la fovea participe majoritairement à la genèse des potentiels évoqués. Le signal émis par la rétine centrale est conduit par les voies visuelles, avec une amplification importante du signal issu de la macula par le corps géniculé latéral et par l'aire visuelle V1. Ainsi quand l'intégrité du fonctionnement rétinien est certain, les PEV renseignent sur l'état des voies de conduction visuelle. Un retard de culmination de l'onde P100 permet d'affirmer l'existence d'une neuropathie optique rétro-bulbaire (atteinte de la voie visuelle entre les cellules ganglionnaires et le cortex).