La recherche française relative à l'éducation à l'environnement et au développement durable
Objectifs de l'enquête
- Identification des chercheurs : à partir des travaux de la veille scientifique de l’INRP, de notre participation aux principaux colloques françias relatifs à l'EEDD depuis 2004, du suivi des publications scientifiques récentes, il a été dressé une liste non exhaustive des acteurs français de la recherche relative à l'éducation à l'environnement et au développement durable en France depuis 2004. En avril 2004, le précédent colloque UNESCO avait rassemblé les chercheurs français en EEDD pour proposer une série de 11 recommandations pour la recherche en EEDD, peu de temps après l’adoption de la Stratégie Nationale du Développement durable (juin 2003).
- Etablissement d’un questionnaire (voir le questionnaire au format .pdf)
- Diffusion du questionnaire aux adresses électroniques d’une quarantaine de chercheurs en EEDD
- Recueil de 15 réponses, qui ont permis par ailleurs d’établir une liste de publications scientifiques récentes relatives à l’EEDD.
- Nous avons constaté que les champs disciplinaires mobilisés par les acteurs interrogés sont les sciences de l’éducation (didactique), la psychosociologie, les sciences de l’information et de la communication, les sciences de l’ingénieur et l’ingénierie de la formation.
- Didactique des questions vives socio-scientifiques
- Didactique curriculaire, disciplinaire et interdisciplinaire
- Concepts liés à l’EEDD
- Ressources et supports pour l’EEDD
- Approche coopérative, démarche de projet
- Partenaires et partenariats avec le système éducatif
- Circulation sociale des savoirs, médiation scientifique et citoyenne
- Education et formation à l’éco-citoyenneté
- Processus socio-cognitifs : connaissances, valeurs, comportements sociaux
Ces axes de recherche peuvent être comparés avec ceux recencés par la National Fondation of Educational Research de Grande Bretagne (voir le dossier épistémologie d'Olivier MEUNIER pour Veille scientifique de l’INRP).
Actions de recherche et de formation
La recherche française relative à l’EEDD s’accompagne d’expérimentations conduites auprès d’un public d’éducateurs et de formateurs de l’Education nationale mais également de l’enseignement agricole, dans le cadre d’opérations de formation initiale ou continue. Cette recherche investit également la formation d’étudiants et d’élèves ingénieurs. Il s’agit d’actions de type recherche-action-formation. Des recherches-actions-développement ont également été identifiées pour quelques acteurs français qui ont participé à cette enquête.
La mobilisation autour de programmes d’éducation à l’environnement a conduit certains chercheurs des instituts universitaires de formation des maîtres (IUFM) à s’interroger sur les questions didactiques et sociologiques que soulèvent l’EEDD[1]. On constate la mise en place d’actions de formation et de développement destinées à accompagner les initiatives pédagogiques des praticiens.
Ainsi, depuis juillet 2004, date de généralisation de l’EEDD, mais surtout depuis la rentrée 2005, des actions de formation d’enseignants se développent à l’échelle des académies, en s’inspirant parfois des programmes de formation en place depuis plusieurs années dans l’enseignement agricole. Les rectorats, invités à constituer des comités de pilotage académique de l’EEDD, sont parfois associés à des programmes de recherches-actions. Des universités ou écoles normales supérieures sont également sollicités, notamment pour la proposition de contenus d’enseignements. Encore peu de formations porte sur les pratiques pédagogiques associées à l'EEDD.
A l'occasion de manifestations scientifiques sur le thème de l'EEDD (séminaires et colloques), on constate que les chercheurs interrogés font appel aux témoignages de partenaires diversifiés : des organismes de l’Etat comme l’ADEME, des collectivités territoriales, des instituts de recherche et de formation (Ifrée, INRP) ou encore des associations (Graine, AN@E, WWF par exemple).
Structuration de la recherche française en EEDD
Depuis 2003, mais surtout depuis le lancement de la circulaire de généralisation de l’EEDD (juillet 2004), les activités de recherche semblent s’intensifier autour de partenariats institutionnels entre chercheurs français, mais également par l’intermédiaire de réseaux tournés vers le Canada et pour certains, vers l’Angleterre ou les Etats-Unis.
On constate que les chercheurs français restent dispersés géographiquement et qu’ils abordent dans leurs travaux d’autres thèmes que ceux de l'éducation à l'environnement et au développement durable. Cet aspect rend leur contribution à la recherche relative à l’EEDD moins visible au sein des institutions de rattachement. Cependant, l’émergence récente d’une organisation en réseau francophone canadienne contribuent à une mutualisation et une confrontation des résultats de recherche. Cette organisation se tourne également vers des réseaux anglophones.
C’est probablement l’isolement des chercheurs français, le besoin de structuration et la nécessité d’une validation par les pairs qui ont conduit à l’émergence de regroupements de chercheurs interdisciplinaires et inter-institutionnels, intégrant parfois des acteurs d’autres ministères et d’autres pays engagés dans cette forme d'éducation.
A titre d'exemple, notons ainsi l’émergence de plusieurs réseaux associatifs de recherche, comme Les Amis de Circée, qui depuis juin 2005, s’est doté d’une revue à comité de lecture pour la diffusion et la valorisation des résultats de la recherche francophone. En préparation, le colloque sur l'éducation à l'environnement de l'association Graine à l'IUFM de Montpellier pour juin 2007.
A signaler également le développement du Réseau francophone international de recherche en éducation relative à l'environnement (RefERE) inscrit dans la Chaire de recherche du Canada en éducation relative à l’environnement (Chaire ERE-UQAM).
L’activité de recherche francophone est aussi relatée dans la revue « Education relative à l’environnement, Regards, recherches, réflexions », produite par l’Institut de formation et de recherche en éducation relative à l’environnement (Ifrée-ORE, Poitou-Charentes), et qui acte les contenus des colloques organisés sur ce thème.
Enfin, dans la revue trimestrielle POUR de l’association GREP (Groupe de recherche pour l’Education et la Prospective), il faut signaler la publication d’un numéro intitulé «Education à l'environnement : de soi au monde » (n°187 - Septembre 2005).
Dernière initiative identifier : la préparation pour 2008d'un numéro spécial d'ASTER dirigé par Lucie Sauvé et Yves Girault relatif à l'éducation à l'environnment et au développement.
Localisation géographique de structures conduisant des recherches en EEDD (non exhaustive, à préciser)
- Aix-Marseille : Université, IUFM
- Besançon : Université, IUFM
- Grenoble : Circée, IUFM
- Lyon : INRP, ENS LSH, Université Lyon 1, IUFM
- Nancy : Université, IUFM
- Nice : Université, IUFM
- Paris : Université Paris VIII, Paris XI, Ecole des Mines, MNHN, ENS Cachan
- Poitiers : Ifrée, IUFM
- Rennes : Université
- Rouen : IUFM
- Saint-Étienne : Ecole des Mines
- Toulouse : ENFA, Université, IUFM
- Tours : Université
Pour plus de détails, consultez la liste des chercheurs, la liste des structures de recherche et la liste des publications sur l'EEDD.
- Moyens de la recherche française en EEDD
D’après les réponses aux questionnaires, les moyens qui soutiennent les actions de recherche sont des moyens propres aux laboratoires de rattachement des chercheurs. Ces moyens sont confondus avec l’ensemble des moyens consacrés à l’équipe ou au projet général du laboratoire.
Au travers les réponses à notre enquête, on constate l’émergence de projets de recherche relative à l’EEDD, financés à l’échelle régionale, nationale (ANR) ou européenne. D’autres moyens ont été identifiés, notamment dans le cadre de contrats de recherche ou d’expertise.
Deux propositions à partir des réponses faites par les chercheurs français interrogés
Pour consolider les points positifs identifiés dans cette enquête sommaire, les deux recommandations suivantes peuvent être faites :
- structurer la recherche française relative à l’EEDD, en mettant en réseau les chercheurs et praticiens et en s’appuyant sur un approche interdisciplinaire, peut être au sein d’un observatoire francophone de veille scientifique, didactique et pédagogique sur l’EEDD,
- développer des dispositifs partenariaux de formation, d’accompagnement et d’analyse de pratiques éducatives, tout en favorisant l’émergence de compétences en EEDD.
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[1] Notons que certains acteurs de la recherche française relative à l’EEDD sont actifs depuis la fin des années 1970, probablement à la suite de l’impulsion donnée par le sommet de Stockholm en 1972 et la circulaire de l’Education nationale de 1977 sur l’éducation en matière d’environnement. Aujourd’hui, le contexte international et l’engagement de la France différent de celui des années 1970 dans la mesure où l’adhésion sociale aux thématiques environnementales semble moins controversée, notamment politiquement. C’est ce contexte qui a probablement conduit à une mobilisation non négligeable des acteurs de l’éducation.
Plus précisément, nous avons recensé neuf axes de recherche qui s’articulent autour de préoccupations didactiques, psychosociologiques et d’ingénierie de la formation :