Lorsque des jeunes tentent de définir le développement durable
- D'après la synthèse de l'atelier 4 "Quelle science pour un "Epanouissement durable" ?", 14e Rencontres CNRS Sciences et Citoyens, le 22, 23 et 24 octobre 2004, au Palais des Congrès du Futuroscope de Poitiers
Introduction de l'atelier : Le concept de « développement durable » vise à promouvoir une organisation du monde qui sache tenir compte du bien-être des générations actuelles et futures, dans le respect de l'environnement et des identités culturelles et sociales des peuples. Or les paradigmes du progrès et de la croissance, que semble véhiculer le terme « développement » comme seules motivations à agir et à évoluer, sont-ils des solutions incontournables ? Ne pourrait-on également concevoir une évolution sous forme de « régulation » ou de façon plus utopique, « d'épanouissement » ? Il nous appartient alors de nous demander quelle science et quelle technologie seraient à même de nous assurer un véritable « épanouissement durable ».
Responsables de l'atelier : Richard-Emmanuel Eastes et Francine Pellaud. - Accès à l'espace Jeune du CNRS
Les jeunes proposent de remplacer l'expression "développement durable" par celle d'épanouissement équilibré. Certes, les définitions du développement durable sont nombreuses mais cela n'empêche pas l'expression d'être comprise dans son sens général par de plus en plus de personnes. Cette expression que l'on peut certes discuter est le fruit de l'histoire. Un historien pourrait montrer comment elle s'est imposée progressivement et de préférence à d'autres.
- Voir à ce propos les travaux d'Yvette VEYRET sur les sources du développement durable, lors de la conférence introductive du stage de formation de formateurs en EEDD, le 8 novembre 2004.
La définition du rapport Brutland publié en 1987 est rappelée dans le compte-rendu des jeunes. Elle tend à s'imposer : le développement durable est "le développement qui répond aux besoins du présent sans compromettre les capacités des générations futures à y répondre". Cette expression a le mérite d'exister, d'être de mieux en mieux acceptée et d'offrir une troisième voie à ceux qui refusent,à la fois, l'exploitation aveugle de la nature et l'abandon de tout développement technique.
Il y a certes une tension entre l'idée de développement et celle de durabilité mais n'est-ce pas cette tension qui donne sa valeur à l'expression ? Le salut de nos sociétés ne passe-t-il pas par l'élaboration d'un modèle de développement qui permette de poursuivre la croissance économique sans augmenter la consommation des énergies non renouvelables et la pollution ?
L'expression épanouissement équilibrée ne renvoie-t-elle pas d'avantage à l'individu qu'à la société ? Elle pourrait certes se conjuguer avec un modèle économique de décroissance mais un tel modèle est-il possible et souhaitable ?
Ces questions pourraient être éclairées par l'enseignement d'histoire-géographie (HG) ou de sciences économiques et sociales (SES), dans le cadre de l'ECJS peut-être...
Dans la conclusion de cet atelier des rencontres des jeunes avec le CNRS, l'expression devient curieusement épanouissement durable et non plus équilibré.
Quitte à mélanger les deux expressions, celle qui s'impose aujourd'hui et celle souhaitée par les jeunes, ne serait-il pas préférable de parler de développement équilibré !