Pésentation des journées SSE et PréSIDiCS 2009
Le financement de la recherche scientifique en France s'appuie principalement sur les publications scientifiques spécialisées et ne prend pas en compte l'évaluation de la diffusion des découvertes et des innovations vers la formation des étudiants, des enseignants ou l'information du public. De nombreuses initiatives ont vu le jour avec plus ou moins de bonheur et de pérennité à la frontière entre laboratoires de recherche et formation, éducation ou information du public. D'autre part de nombreux scientifiques consacrent une partie de leur temps libre à la diffusion des connaissances sur des initiatives personnelles ou pour répondre à des demandes ponctuelles exprimées notamment par le système éducatif. Il en résulte une extrême variabilité dans la disponibilité des ressources scientifiques, leur qualité pédagogique, leur accessibilité et leur adaptation à plusieurs niveaux de connaissance.
Le partage des savoirs entre le monde de la recherche, celui de la formation et celui de la diffusion est donc opérationnel mais cahotique. On constate que l’incitation adressée par des EPST à leurs laboratoires et à leurs chercheurs a donné lieu à la création d’une multitude de nouveaux dispositifs de diffusion des savoirs. Les projets sont très majoritairement « artisanaux », c’est-à-dire des pièces uniques, créés le plus souvent spécifiquement pour un évènement, et rapidement oubliés pour de multiples raisons. Nous observons que la même dynamique produit les mêmes conséquences à l’étranger : perte d’expériences et absence de démultiplication.
Le domaine général d’invention, de développement et de diffusion des savoirs scientifiques souffre d’un manque de cadre descriptif pour rendre les actions lisibles. Le manque de lisibilité, et sa conséquence directe, le manque de transmission de savoirs-faire, contraignent les développeurs à réinventer des dispositifs qui ont déjà été testés, voire à répéter les erreurs du passé. Ces développeurs ne peuvent compter que sur leurs expériences personnelles, voire celles des réseaux locaux, car aucune communauté d’échange de pratiques n’est constituée dans ce domaine.
Les projets SSE et PréSIDiCS réunissent des groupes de réflexion composé de d’experts en sciences formelles et en sciences de l’éducation, des enseignants et formateurs, des chercheurs en SHS et en interactions et des médiateurs professionnels (éducation populaire). Pendant dix-huit mois, les groupes étudient, à partir de recherches documentaires, d’observation du terrain et d’entretiens avec des acteurs, différentes actions de médiation entreprises dans le domaine de diffusion de culture scientifique entre le mileu de la recherche et celui de l’éducation (formelle pour le projet SSE et informelle pour le projet PréSIDiCS).
Il s’agit de mener une veille sur l’existant dans le domaine des processus de médiation de l’information scientifique entre le monde de la recherche et celui de l’éducation, d’enquêter sur les représentations, les pratiques et les besoins de chaque communauté (recherche, et éducations au sens large) et à mener une réflexion prospective sur les moyens à mettre en oeuvre pour améliorer le dispositif d’interface.
Le projet SSE est mené conjointement avec le Pôle « Communication Scientifique » de la Direction de la Communication du CNRS (Jean-Pierre Ternaux) , l’équipe ACCES de l’INRP (Françoise Morel-Deville), le Service Communication du Centre de Versailles de l’INRA (Catherine Foucaud-Scheunemann), et service Pr@tic de l’ENS-Lyon (Gérard Vidal).
Le projet PreSIDiCS est mené conjointement avec l’UMR ICAR (Gerald NICCOLAI et Christian BUTY), l’Université Claude Bernard Lyon 1 (Daniel GUINET), l’équipe ACCES (Actualisation Continue des Connaissances des Enseignants en Sciences) de l’INRP (Françoise MOREL DEVILLE), et le service communication de la Délégation Régionale Rhône-Auvergne du CNRS (Jacques FONTES, et Sébastien BUTHION).
Ces journées d’étude seront l’occasion de restituer l’ensemble des travaux menés au cours des 24 mois de financement des deux projets.