Lettre de cadrage session 3
Depuis le milieu des années 1980, les chercheurs ont réinvesti l’espace de la médiation des sciences en proposant d’aller à la rencontre de leurs publics et notamment des élèves et de leurs enseignants. La Fête de la science, institutionnalisée en 1991, apparaît comme l’exemple le plus significatif de ce mouvement mais ne doit pas faire oublier la diversité des initiatives qui s’inscrivent dans cette perspective (L’Université de tous les savoirs, Conservatoire national des arts et métiers, 2000 ; le Collège de la Cité, Cité des sciences et de l’industrie, 2001 ; les Cours Publics du Muséum, Muséum national d’histoire naturelle ; Un chercheur, une manip, Palais de la découverte, 2006….)
Certaines de ces rencontres proposent explicitement d’accompagner les élèves et leurs enseignants dans la mise en œuvre d’une démarche expérimentale d’investigation (La main à la pâte, Tous chercheurs, l’Ecole de l’ADN …).
Parallèlement, la dernière réforme 2000 de l’enseignement général des sciences de la vie et de la terre au collège et au lycée a été marquée par l’introduction de nouvelles modalités d’enseignement, les Itinéraires de découverte (IDD) et les Travaux personnels encadrés (TPE) visant à engager les élèves dans une démarche d’acquisition de savoirs « inscrite dans la durée », à « caractère interdisciplinaire » et « conduisant à une production » entendue comme support de communication (B.O. n°3 du 20 Janvier 2000, B.O. n° 29 du 27 juillet 2000). Ces dispositifs pédagogiques innovant incitent les élèves à mobiliser des « objets d'expérimentation » en étant encadrés par leurs enseignants. Cependant les enseignants n’ont pour ainsi dire pas été formés dans ce sens, notamment en histoire et en épistémologie des sciences. Il n’est par ailleurs pas rare que les élèves contactent des chercheurs pour les aider dans leurs investigations.
Quels que soient les dispositifs de coopération entre la recherche et l’enseignement visant à mettre en œuvre une démarche scientifique dans l’enseignement des sciences de la vie et de la terre, de nombreuses questions sont soulevées :
Quelles sont les spécificités des démarches scientifiques en sciences de la vie et de la Terre et quels sont les problèmes posés par la transposition didactique de ces démarches ?
Quelles sont les pistes de formation des enseignants à envisager pour leur permettre d’accompagner les élèves dans la mise en œuvre de démarches scientifiques ?
Quelles sont les modalités d’interaction entre recherche et enseignement qui pourraient permettre d’optimiser l’enseignement des démarche s scientifiques en sciences de la vie et de la terre ?
Cet axe de travail propose d’alimenter la discussion à partir de la présentation d’expériences existantes et de l’analyse de pratiques pédagogiques qui s’inscrivent dans cette perspective.
Modérateur : Grégoire Molinatti