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Les informations fournies par le modèle souris

Par Naoum Salamé Dernière modification 11/12/2019 14:41

1 – Les informations fournies par le modèle souris

 

icone document.jpg Document  « Données expérimentales chez la Souris »

Exploitation

Les élèves doivent d’abord bien saisir que le protocole expérimental utilisé fait que toutes les cellules de la souris ont le même génotype de sorte qu’en comparant les trois classes de souris, on va étudier l’influence de la perte de fonction d'un ou de deux allèles P53 sur la cancérisation des cellules.

On constate que dans la première expérimentation avec la lignée C57BL6, près de 100% des souris dépourvues d'allèles fonctionnels du gène P53 (P53-//P53-) sont mortes à 6 mois, alors que la mortalité des souris hétérozygotes (P53+//P53-) ne débute que vers 9 mois, et qu’une seule souris ayant deux allèles P53 fonctionnels est morte durant la durée de l’expérience.

Puisque les souris appartiennent toutes à la même lignée et qu’elles ont été élevées dans les mêmes conditions, on peut en conclure que l’absence de tout allèle fonctionnel du gène P53, si elle n’empêche pas le développement des souris, entraîne néanmoins une mort prématurée. Surtout, plus de 80% des souris de génotype P53-//P53- ont présenté des tumeurs durant leur vie, et très précocement, contre 17% des hétérozygotes (P53+//P53-) et moins de 3% des souris P53+//P53+. On constate aussi que les tumeurs sont apparues plus tardivement chez les hétérozygotes que chez les homozygotes P53-//P53-.

On peut donc en conclure que l’absence de tout allèle fonctionnel du gène P53 favorise l’apparition des tumeurs. Puisqu’une tumeur a pour origine une seule cellule, cela signifie que l’absence d’allèle P53 fonctionnel a pour effet d’augmenter la probabilité pour une cellule de devenir cancéreuse.

Le pourcentage de souris hétérozygotes P53+//P53- développant des tumeurs est plus important que celui des souris de génotype normal. L’absence d’un seul allèle fonctionnel prédispose donc les cellules à devenir cancéreuses, même si cette prédisposition est inférieure à celle constatée en l’absence de tout allèle P53 fonctionnel.

Puisque l’absence d’un allèle P53 normal, et encore plus celle de 2 allèles normaux, prédispose fortement à l’apparition de tumeurs, cela signifie que chez les animaux P53+//P53+ élevés dans les mêmes conditions, les allèles P53 normaux s’opposent à la cancérisation des cellules. Cela est une caractéristique d’un gène suppresseur de tumeur. Il faut garder à l'esprit que la cellule est soumise à des facteurs internes ou externes qui tendent à provoquer sa cancérisation, et que le rôle de P53 est de s'y opposer en permanence.

La deuxième expérimentation avec la deuxième lignée de souris débouche globalement sur les mêmes constats et donc les mêmes conclusions sur la fonction suppresseur de tumeur du gène P53. Toutefois, on constate que les hétérozygotes de cette lignée développent plus rapidement et fréquemment des tumeurs que ceux de la première expérimentation. Cela indique que la fonction de P53 dépend d'autres caractéristiques génétiques et suggère que le gène P53 n’est pas le seul en cause dans la cancérisation.