L’état ancestral du phénotype
3 – L’état ancestral du phénotype
Il existe donc des variations dans l’espèce humaine du nombre de copies du gène AMY1. Si on veut expliquer l’origine de ces variations, il faut déterminer l’état ancestral. Pour cela, on peut comparer avec la situation trouvée chez le Chimpanzé commun et chez le bonobo.
Les clichés ci-dessous, obtenus par hybridation in situ, illustrent la situation chez ces deux espèces.
D'après Perry et al. Nature Genetics 39, 1256 - 1260 (2007).
On constate que tous les chimpanzés ne possèdent que deux copies du gène, une d’origine maternelle, l’autre d’origine paternelle, donc qu’il n’existe aucune variation. Les bonobos en possèdent 4 mais semble-t-il là aussi sans aucune variation.
Cela suggère que l’état ancestral est l’état diploïde du gène AMY1 et que l’augmentation du nombre de copies a été acquise dans la lignée humaine. Avec les connaissances sur le crossing-over inégal, les élèves doivent arriver à la conclusion que l’augmentation du nombre de copies résulte de duplications successives.
Encore faut-il que ces innovations successives aient réussi à se généraliser plus ou moins dans les populations, par dérive génique ou sous l’action de la sélection naturelle, peut-être par les deux mécanismes.