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L'action des UV sur les folates facteur de sélection ?

Par salame — Dernière modification 23/11/2019 09:33

- L'action des UV sur les folates facteur de sélection ?

Avec le document sur « Les UV et les folates », on aborde un autre aspect de l’action des UV sur l’organisme. Les premiers paragraphes permettent de sensibiliser à l’importance des folates. Le graphique indique qu’en l’absence de folates dans le milieu de culture des kératinocytes, il n’y a pas de croissance de la population cellulaire en culture. L’ajout de folates au milieu entraîne un accroissement de la population cellulaire et cela d’autant plus qu’il est important. Les folates sont donc des nutriments indispensables à l’accomplissement des cycles cellulaires. Cela se comprend car ils sont indispensables à la synthèse des nucléotides. En conséquence, une déficience en folates va avoir un fort impact aux périodes du développement où le rythme des mitoses est élevé, notamment durant la phase embryonnaire. Cela est à l’origine des défauts dans la construction du système nerveux en cas de déficience en folates de la mère. La déficience en folates provoque aussi une défaillance de la spermatogenèse, l’efficacité de celle-ci dépendant du rythme des mitoses des spermatogonies.

Le document aborde également l’action des UV sur la concentration plasmatique des folates. On constate d’abord que l’acide folique absorbe les UVB et à un moindre degré les UVA. L’expérience de Branda et Eaton montre que lorsqu’on expose du plasma aux rayons UV pendant 60 minutes, cela entraîne une diminution de la concentration plasmatique en folates de 30 à 50%. Ce qui indique que l’absorption du rayonnement UV par les folates provoque leur dégradation, comme le confirme la figure relative à l’acide folique. La comparaison des deux groupes de personnes, le premier exposé à des UV chaque jour pendant trois mois, le second non exposé jouant le rôle de témoin, indique que l’exposition prolongée aux UV entraîne une baisse de la concentration des folates dans le plasma  de 7ng/ml à 4ng/ml. Cela est confirmé par les données de Shaheen.

Il reste à préciser comment les UV entraînent une chute de la concentration en folates du plasma. L’épiderme n’est pas vascularisé et c’est en circulant dans les capillaires dermiques que les folates du plasma sont dégradés. En effet, et en particulier chez les personnes à peau claire, les UVA arrivent jusqu’au derme et peuvent donc entraîner une photolyse des folates. Cette dégradation est beaucoup plus minime chez les personnes à peau sombre à cause de l’écran constitué par la richesse en mélanine qui bloque la majorité des UVA.

Revenons aux populations africaines d’Homo soumises à un rayonnement UV intense. Les UV provoquaient une déficience en folates beaucoup plus forte chez les personnes à peau claire que chez les personnes à peau sombre. Or cette déficience retentit sur le développement embryonnaire, la spermatogenèse, et donc affecte la capacité de l’individu à contribuer à la genèse de la génération suivante. Le phénotype peau claire dans ces conditions d’environnement avait un désavantage sélectif par rapport au phénotype peau sombre. Ainsi, de génération en génération, la fréquence du phénotype peau fortement pigmentée est devenue de plus en plus grande jusqu’à ce qu’il soit fixé dans la population. La fréquence des allèles des gènes de la pigmentation contribuant à une forte mélanisation de la peau a atteint une fréquence proche de 100%. Et ce très faible polymorphisme s’est prolongé au cours de l’histoire des sapiens africains car les allèles à l’origine d’une dépigmentation ont été éliminés par la sélection naturelle (sélection négative, « purificatrice »).