Exploitation. 2. La notion d’immuno surveillance
III - Exploitation des documents
Immunité antitumorale
2. La notion d’immuno surveillance
Les traitements des cancers par immunothérapie ont fini par convaincre que le système immunitaire, notamment par les lymphocytes T cytotoxiques, cellules effectrices pouvaient détruire les cellules tumorales des tumeurs cliniquement décelables. Le document 3 indique que durant le vingtième siècle des immunologistes ont proposé une perspective plus globale du rôle antitumoral du système immunitaire avec la notion d’immuno-surveillance. A partir d’une réflexion sur des données biologiques, ils proposaient que le système immunitaire détecte en permanence la présence de cellules tumorales avant qu’elles se développent pour former des tumeurs visibles. Cette notion suscita des controverses multiples, certains allant jusqu’à dire que puisque c’est un processus invisible qu’on ne pouvait tester expérimentalement, cette hypothèse n’était pas scientifique. L’équipe de Shreiber vers la fin du vingtième siècle a cependant pu le faire (document 3c) à partir d’une expérimentation sur des modèles animaux, des souris syngéniques, de lignée pure, obtenues par croisements répétés entre frères et soeurs. Ils ont réalisé deux lots de souris, un lot de souris immunocompétentes et un lot de souris rendues immunodéficientes. Les deux lots de souris ont été soumis à un même carcinogène chimique. La figure montre que la fréquence des souris ayant développé des cancers était trois fois plus forte chez les immunodéficientes que chez celles ayant un système immunitaire fonctionnel ; en outre l’apparition des cancers était nettement plus précoce chez les immunodéficientes. Cela confirme en premier le rôle antitumoral du système immunitaire. Mais surtout le protocole renseigne sur son action durant la phase qui précède la formation de tumeurs visibles. Le carcinogène provoquait de la même façon la naissance de cellules tumorales dans les deux lots, mais chez les immunocompétentes elles devaient être davantage détruites par le système immunitaire et ne pas arriver à des tumeurs visibles. Cela conforte l’hypothèse de l’immun surveillance c’est-à-dire de l’intervention permanente du SI dans le contrôle des cellules tumorales bien avant la formation de tumeurs visibles.