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La notion d’immunosurveillance

Par Naoum Salamé Dernière modification 31/01/2025 18:04

 I - Immunité antitumorale

2 - La notion d’immunosurveillance.

En 1909, Paul Ehrlich, médecin partisan de l’idée d’action antitumorale du système immunitaire, supposa que des cellules cancéreuses naissantes, apparaissent continuellement dans l’organisme et que le système immunitaire les détecte et les élimine avant qu’elles soient cliniquement décelables.

Les connaissances en immunologie et les techniques expérimentales de l’époque ne permettaient pas de tester cette idée de sorte qu’elle tomba dans l’oubli pendant près de 50 ans jusqu’à ce que deux immunologistes, Macfarlane Burnet et Lewis Thomas la reprennent en 1957 avec le concept d’immunosurveillance.

- Document 3 : Le concept d’immunosurveillance (surveillance immunitaire)

3a : Les idées qui ont guidé Burnet et Thomas

L’étude des mécanismes du rejet d’une greffe d’un donneur par l’organisme du receveur avait montré que le système immunitaire était capable de reconnaître comme « non soi » le greffon et de le détruire. Burnet et Thomas ont pensé que la tumeur cancéreuse devait être perçue comme « non soi » par le système immunitaire et qu’en conséquence il devait être capable de l’éliminer.

En outre Burnet et Thomas raisonnaient à partir de considérations évolutives. Chez les animaux à durée de vie relativement longue, des mutations géniques devaient être fréquentes dans les cellules somatiques et une proportion importante d’entre elles devait entraîner un changement du phénotype des cellules transformées, première étape vers la cancérisation. Ils ont pensé que l’existence de mécanismes pour éliminer ou inactiver de telles cellules mutantes était une nécessité évolutive et qu’ils étaient immunologiques.

3b : Expression du concept d’immunosurveillance ;

Les cellules somatiques de l’organisme, transformées génétiquement et phénotypiquement par les mutations subies, sont reconnues comme le « non soi » par le système immunitaire qui les élimine avant qu’elles ne se développent.

Les lymphocytes agissent comme des sentinelles qui reconnaissent et éliminent continuellement les cellules cancéreuses naissantes.

3c : Données expérimentales testant l’immunosurveillance

Les chercheurs ont expérimenté sur des souris de même souche qu’ils ont divisées en deux lots. Le premier lot est constitué par des souris possédant un système immunitaire fonctionnel et sont donc immunocompétentes. Les souris du deuxième lot ont été rendues immunodéficientes. Les souris des deux lots ont été soumises a l’action d’un carcinogène chimique, le méthylcholanthrène. Les chercheurs ont étudié l’apparition de tumeurs chez les souris des deux lots par la suite. La figure traduit les faits constatés.

D’après : Cancer immuno editing : integrating immunity’s roles in cancer suppression and promotion. Robert Schreiber. SCIENCE Vol 331 25 march 2011.

- Piste générale de questionnement :

  • Discuter dans quelle mesure les données expérimentales confortent la notion d’immunosurveillance.