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Conclusions sur les cas

Par Naoum Salamé Dernière modification 20/12/2017 08:54

Cas n°1 (hypogonadisme hypophysaire)

Exploitation des données

Le phénotype est conforme au génotype ; il y a donc eu sécrétion et action normale des hormones impliquées dans la différenciation sexuelle au cours du développement fœtal (testostérone et AMH).

Les organes cibles répondent bien à la testostérone puisqu’un traitement par injection de cette hormone a permis le développement pubertaire

Les dosages hormonaux montrent un déficit de sécrétion de testostérone, et indiquent une concentration de LH supérieure à la normale. La GnRH n’est donc pas en cause, ni les récepteurs hypophysaires à cette GnRH.

Le fait que le dosage de la LH par fixation à ses récepteurs indique des valeurs quasiment nulles alors que la LH est présente en concentration normale permet d’envisager un problème au niveau de la LH.

Le test par la LH exogène permet de vérifier que le récepteur à la LH est fonctionnel.

La comparaison avec Anagène des séquences des différentes hormones et récepteurs de l’individu du cas n°1 avec les séquences de référence, ne montre de différences que pour la LH.

Remarques :

cet exemple montre que la LH n’est pas nécessaire à la différenciation de l’appareil génital masculin au cours de la vie fœtale. Cependant, les cellules de Leydig fœtales doivent être stimulées pour produire la testostérone indispensable à cette différenciation. C’est l’HCG placentaire qui passe dans la circulation fœtale qui joue ce rôle.

Cas n°2 (hypogonadisme chez deux filles)

Exploitation des données

Le phénotype sexuel externe n’est pas conforme au génotype ; il y a donc eu un problème lors de la différenciation sexuelle au cours du développement fœtal. La présence de testicules indique que le gène SRY s’est exprimé normalement. L’absence de voies génitales fonctionnelles indique que l’AMH a été secrété normalement.

Le test de stimulation gonadique par la HCG (équivalent LH) montre qu’il n’y a pas de réponse hormonale des gonades.

La comparaison avec Anagène des séquences des différentes hormones et récepteurs de l’individu du cas n°2 avec les séquences de référence, ne montre de différences que pour le récepteur à la LH.

Remarques :

En fait, le récepteur à la LH est capable de fixer l’hormone, mais cette fixation est incapable de déclencher une réponse biologique dans la cellules cible (pas d’augmentation du taux d’AMPc)

Au cours du développement sous l’action du gène SRY, les gonades se sont différenciées en testicules ; ces testicules ont sécrété de l’AMH qui a provoqué la régression des canaux de Müller. Cependant, à cause de la déficience des récepteurs à la LH, l’hormone HCG n’a pas pu entraîner la production de testostérone et les organes génitaux externes n’ont pas pu être masculinisés

Les données histologiques montrent l’absence de cellules de Leydig, ce qui contribue à la faiblesse du taux de testostérone et met en évidence le rôle important joué par la LH dans la différenciation de ces cellules.

Cas n°3 (hypogonadisme chez une jeune fille)

Exploitation des données

Les taux d’hormones hypophysaires sont à peu près normaux, mais sans variation cyclique ; par contre, les taux d’hormones ovariennes sont très faibles.

Les follicules se développent, mais l’ovulation n’a pas lieu, et aucun corps jaune ne se forme donc, expliquant le taux très faible de progestérone. La FSH doit donc agir normalement, par contre il y a défaillance au niveau de l’action de la LH

Deux hypothèses sont alors possibles : structure anormale de la LH ou structure anormale de son récepteur.

La comparaison avec Anagène des séquences des différentes hormones et récepteurs de l’individu du cas n°3 avec les séquences de référence, ne montre de différences que pour le récepteur à la LH.

Remarques :

Le taux élevé de LH s’explique par l’absence de rétrocontrôle de la part des oestrogènes (taux trop faible) et de la progestérone (taux quasiment nul) sur l’axe hypothalamo-hypophysaire.

Cas n° 4 (hypogonadisme chez un jeune homme)

Exploitation des données

On constate un taux à peu près normal de LH et de testostérone, mais une absence de sécrétion de FSH. Ce manque de FSH explique le non déroulement de la spermatogenèse.

L’absence de FSH malgré une stimulation par la GnRH permet de penser que le problème se situe au niveau de la FSH elle-même (les récepteurs de la GnRH au niveau des cellules hypophysaires ne sont pas en cause car la stimulation des cellules sécrétrices de LH se fait normalement)

La comparaison avec Anagène (alignement avec discontinuités) des séquences des différentes hormones et récepteurs de l’individu du cas n°4 avec les séquences de référence, ne montre de différences que pour la FSH.

Remarques :

Le taux de testostérone se situe dans la norme basse, ce qui laisse penser que la FSH aurait aussi un rôle sur les cellules de Leydig.

Le taux élevé de LH s’explique par la faiblesse du rétrocontrôle négatif de la testostérone assez basse.

Cas n° 5 (hypogonadisme chez une jeune fille)

Exploitation des données

On constate un taux très faible de FSH, et un taux d’œstrogènes correspondant pratiquement à celui de la ménopause ; cela est à mettre en relation avec un cycle ovarien incomplet.

La stimulation par la GnRH reste sans effet sur le taux de FSH.

Il semble donc que la LH soit active, et sécrétée en réponse à la stimulation par la GnRH, contrairement à la FSH. On peut donc envisager un problème au niveau de la FSH.

La comparaison avec Anagène des séquences des différentes hormones et récepteurs de l’individu du cas n°5 avec les séquences de référence, ne montre de différences que pour la FSH.

Remarques :

Le taux élevé de LH s’explique par la faiblesse du rétrocontrôle négatif des hormones ovariennes (absence de progestérone et taux très faible d’oestrogènes)

La comparaison des cas 3 et 5 montre une similitude des effets d’une inactivité de la LH et de la FSH en ce qui concerne la production d’oestrogènes. Les deux gonadotrophines sont donc indispensables à cette production, leurs actions se complètent (la FSH permet la croissance du follicule dont les cellules doivent être stimulées par la LH pour produire des oestrogènes. Sous l’action de la LH il y a production d’androgènes par les cellules de la thèque qui sont convertis en oestrogènes par les cellules de la granulosa sous l’action de la FSH)

Cas n° 6 (hypogonadisme chez un jeune homme)

Exploitation des données

On observe un taux très faible des hormones FSH, LH et testostérone, et ce même en cas de stimulation par la GnRH. Ces taux très faibles expliquent l’absence de spermatogenèse complète.

Le traitement par la HMG-HCG (équivalent LH) est par contre efficace ; les récepteurs à ces hormones sont donc fonctionnels. On peut alors envisager un problème au niveau de la GnRH ou de ses récepteurs.

La comparaison avec Anagène des séquences des différentes hormones et récepteurs de l’individu du cas n°6 avec les séquences de référence, ne montre de différences que pour les récepteurs à la GnRH.

Remarques :

Il n’y a pas eu d’anomalie lors de la différenciation des testicules durant la vie fœtale car l’HCG placentaire produite (de façon indépendante du complexe hypothalamo -hypophysaire) a permis une différenciation des organes génitaux dans le sens mâle.

Cas n° 7 (inversion sexuelle chez deux filles)

Exploitation des données

Il y a contradiction entre le sexe phénotypique externe (féminin) et le caryotype (masculin).

L’absence de différenciation des gonades permet d’envisager un problème au niveau du gène SRY (codant pour le facteur tdf responsable de la différenciation des gonades en testicules)

La comparaison avec Anagène des séquences des différentes hormones et récepteurs de l’individu du cas n°7 avec les séquences de référence, ne montre de différences que pour le gène SRY.

Remarques

Il n’y a pas eu de sécrétion d’AMH ni de testostérone pendant le développement fœtal, donc pas de différenciation des gonades en testicules ; il n’y a pas eu non plus différenciation en ovaires, par manque d’un deuxième chromosome X.

Les concentrations en hormones gonadiques sont donc très faibles, et celles en gonadotrophines comparativement élevées, par manque de rétrocontrôle négatif.

Cas n° 8 (homme à utérus)

Exploitation des données

Il y a eu différenciation normale des gonades en testicules, mais pas régression des voies génitales féminines. On peut donc envisager au niveau de l’AMH ou des récepteurs à l’AMH.

La concentration en AMH étant normale pour un enfant de 10 ans laisse à penser qu’elle a été sécrétée durant la vie fœtale mais qu’elle n’a pas agi. Deux explications sont possibles : soit elle est anormale, soit les récepteurs ne sont pas fonctionnels.

La comparaison avec Anagène des séquences des différentes hormones et récepteurs de l’individu du cas n°8 avec les séquences de référence, ne montre de différences que pour le gène des récepteurs à l’AMH.

Remarques :

La déficience des récepteurs à AMH explique que, malgré une production d’AMH normale, ce garçon présente une utérus et une trompe dus à l’absence de régression des canaux de Müller durant le développement fœtal.

Cas n° 9 (testicule féminisant)

Exploitation des données

Il y a contradiction entre le caryotype et le phénotype sexuel externe, mais pas entre le caryotype et le type de gonades que possède l’individu. Le tractus génital n’a donc pas été masculinisé, bien qu’il y ait eu différenciation des gonades en testicules.

Les taux de gonadotrophines sont très élevés, ainsi que celui de testostérone.

Le tractus génital n’ayant pas été différencié et la spermatogenèse n’étant pas complète, on peut envisager un problème au niveau des récepteurs à la testostérone

La comparaison avec Anagène des séquences des différentes hormones et récepteurs de l’individu du cas n°9 avec les séquences de référence, ne montre de différences que pour le gène des récepteurs à la testostérone.

Remarques :

Les testicules ont pu se différencier pendant la vie fœtale sous l’influence du facteur tdf (codé par le gène SRY) ; ils présentent des cellules de Leydig actives produisant la testostérone, mais celle-ci ne peut agir car les récepteurs à la testostérone ne sont pas fonctionnels. Les cellules germinales ne peuvent donc pas être stimulées et assurer la spermatogenèse ; le rétrocontrôle négatif ne peut avoir lieu non plus, ce qui explique le taux élevé de gonadotrophines