Données expérimentales chez la souris
1 - Données expérimentales chez la souris
Le gène P53 a été isolé et séquencé en 1989 et rapidement, on a vu que ce gène était muté dans plus de 50% des cas dans les cellules cancéreuses de diverses tumeurs. On l'a alors considéré comme un gène suppresseur de tumeurs.
Afin d’étudier les conséquences de ces mutations les chercheurs ont réalisé sur des lignées de souris bien définies, des manipulations génétiques ayant pour objet d’obtenir des souris de la même lignée mais avec des génotypes différents en ce qui concerne le gène P53 ; P53+//P53+ (souris ayant le génotype normal) ; P53+//P53- et P53-//P53- ; l’allèle P53- est un allèle muté qui code pour une protéine P53 non fonctionnelle. Par exemple, dans l’expérimentation réalisée avec la lignée de souris C57BL6, l’allèle muté avait une délétion de 40% de la séquence de l’allèle normal, ce qui élimine complètement la synthèse d’une protéine fonctionnelle.
Les chercheurs ont ensuite suivi le devenir des souriceaux ayant ces génotypes, et notamment le développement de tumeurs. Tous les animaux ont été élevés dans les mêmes conditions. Les graphiques ci-dessous illustrent les résultats obtenus par deux équipes de chercheurs travaillant sur des lignées de souris différentes.
Les données de ces documents confortent-elles l'idée de P53 comme prorto oncogène ou comme gène suppresseur de tumeurs ?
A - Résultats obtenus avec la souche C57BL6
D'après P53 info. D’après Tyler Jacks et al “Tumor spectrum analysis in P53-mutant mice”
L’expérience a porté sur 34 animaux de génotype P53+//P53+, 100 de génotype P53+//p53- et 49 de génotype P53-//P53-. Des tumeurs ont été observées chez 41 des 49 souris homozygotes P53-//P53- ; 17 sur 24 des hétérozygotes et chez la seule souris de génotype normal décédée durant les 500 jours d’observation.
B - Résultats obtenus avec la lignée Balb/c
Pourcentage de survie sans tumeur. 1.0 = 100% ; 0.8 = 80% ; etc.
D’après C. Kuperwasser et al. Development of Spontaneous Mammary Tumors in BALB/c p53 Heterozygous Mice. A Model for Li-Fraumeni Syndrome. American journal of pathology vol 157 No6 december 2000.