La poursuite lente
Alors que le nystagmus stabilise l'image rétinienne lors des mouvements de la tête, et stabilise donc les yeux dans l'espace, la poursuite lente déplace les yeux dans l'espace afin de maintenir l'image d'une cible visuelle sur la fovea.
La poursuite lente est un mouvement dont le déclenchement est volontaire et qui requiert l'existence d'un stimulus en mouvement. Vous ne pouvez faire un mouvement de poursuite lente en réponse à un ordre verbal. La vitesse max de la poursuite lente est de l'ordre de 100°/s mais le système n'est linéaire que jusqu'à 40°/s.
Les drogues, la fatigue, l'alcool et la distraction dégradent la qualité de la poursuite lente.
Les caractéristiques dynamiques et statiques du système de poursuite lente sont de nos jours bien connues. Lorsque l'on présente une cible visuelle à un sujet, celui-ci effectue un mouvement rapide de l'oeil, une saccade, qui permet de placer l'image rétinienne de cette cible sur la fovéa, qui est la partie de la rétine qui permet la discrimination la plus fine. Le début de la saccade a lieu environ 200 ms après la présentation de la cible. Si la cible se déplace non plus par saut mais de façon continue, le système de poursuite lente est mobilisé. La latence du système de poursuite lente est plus courte que celle du système saccadique : de 100 à 130 ms. Lorsqu'un sujet fixe une cible immobile et que celle-ci se déplace soudain à une vitesse constante, l'oeil part à la bonne vitesse après une latence de 100 ms, puis 50 à 100 ms environ plus tard, une saccade est produite qui permet de rattraper le retard accumulé.
Par le jeu de ces deux mécanismes, le regard se retrouve sur la cible, et le système de poursuite lente l'y maintient.
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Les tracés représentent les mouvements oculaires (lignes bleues) de poursuite d'un stimulus se déplaçant à trois vitesses différentes (lignes rouges). Après une saccade rapide amenant la cible sur la fovéa, le mouvement de l'œil adopte une vitesse qui correspond à celle de la cible. |
extrait de Neurosciences- De Boeck
