Les variations du CH4
Mise à jour : 16/10/2002
Proposée par D. Sursin, Lycée Bergson, Angers.
La carotte de GRIP - Summit Core : un enregistrement exceptionnel
L'étude de ce document est à faire en parallèle avec les documents montrant les variations de température et les variations de delta18O ; l'étude de la transition glaciaire-interglaciaire peut aussi intégrer les diagrammes polliniques obtenus avec PaleoVu par exemple.
Commentaire :
En plus de confirmer la relative instabilité du climat au cours de la dernière période glaciaire, ce graphique permet de mettre en évidence 2 faits majeurs concernant la dernière déglaciation :
- les pics de CH4 vers 14000 ans et 12500 ans correspondent aux épisodes de réchauffement Bölling et Allerød.
- le creux de CH4 vers 12000 ans correspond à un épisode de refroidissement brutal (Dryas récent) qui a duré environ 1000 ans. On y reviendra pour étudier la fonte et le retrait des glaces.
La corrélation entre teneur en CO2, teneur en CH4 et paléotempératures est excellente : les variations de température à l'intérieur d'une même période glaciaire ou interglaciaire seraient dues aux variations de teneurs en CO2 et CH4 qui sont les principaux gaz à effet de serre. Les pics de CH4 correspondent parfaitement aux pics de températures.
Les teneurs en CH4 sont même utilisées pour "caler" les différentes carottes extraites de l'Antarctique et du Groenland.
Pourquoi ces corrélations ? (notions à développer en 1ère S )
Les informations stockées dans les calottes glaciaires sont fondamentales. Ainsi, nous avons vu les relations entre le pic de teneur en méthane (CH4) et le pic de température au cours de la dernière déglaciation. Or la production de méthane s'explique par les fermentations issues de zones marécageuses et de tourbières, zones dont la superficie augmente avec le recul des glaciers ce qui provoque l'accélération du réchauffement.
Mais comment expliquer la hausse de CH4 à partir de 18000 ans (carotte GRIP) alors que les sols sont encore gelés, recouverts par toutes les calottes glaciaires ? La réponse peut être donnée à partir de l'étude des zones tropicales, mais encore faut-il qu'il existe des archives suffisamment complètes et précises pour reconstituer les variations climatiques des zones intertropicales.