Le carbone 14
Mise à jour : 02/07/2002
Rédigé par J-M Greffion, Lycée A. Thierry Blois
Les écarts observés pour des échantillons de bois entre l'âge donné par dendrochronologie (étude des cernes) et celui indiqué par le radiocarbone a permis de restituer la courbe des fluctuations de la teneur de l'atmosphère en 14C au cours des 11 430 années passées. Au delà le calibrage a été fait par comparaison des âges des coraux obtenus par les méthodes 14C et U/Th.
Après soustraction des effets induits par le champ magnétique, on obtient la courbe des variations de la teneur de l'atmosphère en 14C résiduel. Ces variations reflètent :
- Les variations de la répartition du radiocarbone dans ses trois réservoirs : l'atmosphère, la biosphère et l'océan
- Les changements affectant l'activité solaire
Si les relations entre radiocarbone atmosphérique résiduel et activité solaire ne sont pas remis en cause, il n'en est pas de même pour celles qui lieraient le climat et l'activité solaire.
Mais la teneur en 14C de l'atmosphère est également un indicateur de l'intensité de la circulation thermohaline. En effet une partie du 14C contenu dans l'atmosphère se mêle aux eaux superficielles de l'océan. Il est entraîné ensuite au fond de l'océan par les eaux denses qui plongent au large du Labrador et en mer de Norvège. Lors de l'écoulement de ces eaux en profondeur jusque vers le Pacifique Nord, le 14C se désintègre en 14N provoquant un appauvrissement progressif de ces eaux en radiocarbone. Ainsi lorsque la circulation thermohaline se renforce, elle accélère l'entraînement du 14C de l'atmosphère dans les eaux profondes et le retour en surface d'un plus grand volume d'eaux déficientes en 14C, ce qui à terme affaiblit la concentration atmosphérique en radiocarbone. Et inversement, dans l'hypothèse d'un ralentissement de la circulation océanique.