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19-Les connaissances, attitudes, croyances et comportements face au VIH/sida en France : évolutions 1992 – 1994 – 1998 – 2001 – 2004

Par jauzein — Dernière modification 16/10/2015 10:06

VONGMANY N., BELTZE N., LAGARDE  M., WU-ZHOU X., GREMY I.

Les connaissances, attitudes, croyances et comportements face au VIH/sida en France : évolutions 1992 – 1994 – 1998 – 2001 – 2004 (rapport KABP)

ORS Ile de France, ANRS, INPES, 2005, 204 p. + synthèse 4 p.

Disponible en ligne : http://www.ors-idf.org/etudes/pdf/Rapport_KABP_FR_2004.pdf

 

 

Résumé

L’enquête KABP (knowledge, attitudes, beliefs and practices) de 2004 s’inscrit dans un contexte épidémiologique inquiétant (relâchement des comportements préventifs, recrudescence des infections sexuellement transmissibles), et toujours marqué par une moindre médiatisation du sida.

Principales évolutions de la représentation sociale du VIH/sida et des comportements de prévention (population enquêtée âgée de 18 à 69 ans) :

  • une meilleure connaissance de la maladie, mais une compréhension plus floue des modes de transmission (entre autres, la hiérarchie des risques liés aux pratiques sexuelles est mal maîtrisée)
  • la banalisation de la maladie se poursuit (le niveau de crainte du VIH/sida est le plus faible enregistré depuis 1994, le sida suscite moins d’intérêt, le sida est plus perçu comme une maladie chronique et non plus comme une épidémie mortelle)
  • la perception d’un relâchement du comportement de prévention chez les autres (6,5 % ont déclaré se protéger moins qu’avant, 1 personne sur 10 a déclaré faire moins attention à la prévention, les répondants sont plus nombreux à répondre que « les gens se protègent moins qu’avant du fait des multithérapies »)
  • le multipartenariat augmente (notamment parmi les catégories où il est déjà relativement élevé : les moins de 30 ans et les diplômés du supérieur) et de ce fait la proportion de personnes exposées au risque du sida s’accroît entre 2001 et 2004
  • une stabilité du recours au test de dépistage (les multipartenaires, les jeunes et les femmes sont les plus nombreux à déclarer avoir effectué ce test)
  • une moins bonne image du préservatif (par contre, l’utilisation du préservatif se généralise au cours du premier rapport sexuel)

Les jeunes ont acquis des habitudes de prévention mais apparaissent moins sensibilisés au VIH/sida que leurs aînés. Les résultats de l’enquête de 2001 avaient montré une dégradation de leurs connaissances relatives aux modes de transmission de la maladie, une crainte plus diffuse du risque de contamination et un relâchement de leurs comportements de prévention.  Ces jeunes ont en grande majorité commencé leur vie sexuelle après 1996, date de l’arrivée des multithérapies. Ils ont donc moins bénéficié de la forte médiatisation du sida des années 1980 et début 1990. Leur niveau de connaissance baisse en 2004. Cependant, ces jeunes adultes semblent avoir intégré le sida dans leur univers du risque en s’appropriant, à travers l’utilisation du préservatif et le recours au test de dépistage, les pratiques pour se protéger.

Tous ces éléments indiquent que le VIH fait en France désormais partie intégrante de l’univers du risque de la santé. Cette normalisation dans la représentation sociale du sida ne s’accompagne néanmoins pas en 2004 d’un relâchement des comportements de prévention. Outre un effet générationnel, les résultats restent fortement marqués par l’influence du niveau d’instruction des répondants. Plus le niveau de diplôme est élevé, meilleures sont les connaissances, plus les attitudes sont tolérantes et meilleurs sont les comportements de prévention.