7-La prévention à l’Education nationale : une absence remarquée
CONSEIL NATIONAL DU SIDA
La prévention à l’Education nationale : une absence remarquée
Rapport sur la politique publique de prévention de l’infection à VIH en France métropolitaine, 2005, pp. 17-21
Disponible en ligne : http://www.cns.sante.fr/htm/avis/rapports_pdf/05_11_17_prevention.pdf
Résumé
Parallèlement à ses missions d’enseignement disciplinaire, l’Education nationale a produit des circulaires relatives à l’éducation à la sexualité et la prévention du sida. La prévention du VIH/sida est intégrée au sein d’une éducation à la sexualité qui comprend également la prévention à l’égard des violences sexuelles. D’après le rapport du Conseil national du sida, l’impact de ces circulaires semble sans effet car leur mise en œuvre fait défaut. Laissée au bon vouloir des directeurs d’établissements scolaires et à la bonne volonté du personnel, notamment des infirmières scolaires, et des associations, l’information à la prévention de l’infection du VIH repose sur quelques personnes mobilisées dans les établissements. Les actions de prévention relevant d’initiatives individuelles et les interventions des associations restant très inégalement réparties dans les régions, l’information des adolescents scolarisés s’avère lacunaire. Le ministère de l’Education nationale a pourtant consacré un effort de formation pour les formateurs. Plus de 10 000 personnes ont été formées, en particulier des médecins, des infirmiers et des infirmières scolaires, des enseignants de Sciences de la vie et de la Terre (SVT), des conseillers principaux d’éducation (CPE). Cependant, il faudrait plus de moyens au niveau national, mais également une réelle adhésion des académies pour la mise en œuvre. Le bilan des collèges de 2001 montre que seulement 50% des collèges sont concernés. Une demande des formateurs exprimait un besoin pour une formation complémentaire, en méthodologie d’éducation à la sexualité et en enseignement scientifique. Les missions d’enseignement ne recoupent pas toujours celles de la prévention, même si elles peuvent se compléter. Le renvoi aux enseignements de biologie, notamment sur la reproduction, délivrés dans les cours des sciences de la vie, ne semble pas satisfaisant. L’éducation à la sexualité devrait permettre d’articuler les connaissances scientifiques avec une réflexion sur la responsabilité individuelle, familiale et sociale.