9-Les nouveaux enjeux de la prévention du sida
CENTRE REGIONAL D’INFORMATION ET DE PREVENTION DU SIDA
Les nouveaux enjeux de la prévention du sida (dossier documentaire électronique)
CRIPS PACA, novembre 2002, 18 p.
Disponible en ligne :
http://www.lecrips.net/webpaca/Publications/nouveauxenjeux/nouveauxenjeux.htm#evo
Résumé
Pendant plus de quinze ans, jusqu’en 2002, la prévention pour limiter l’extension de l’épidémie du sida s’est développée avec différents axes : communication avec le grand public, en direction des jeunes avec des objectifs d’éducation à la santé, actions de proximité vers les groupes les plus exposés ou les plus vulnérables (usagers de drogue,…). La politique de dépistage basée sur une démarche volontaire et individuelle à été renforcée par une incitation au dépistage précoce. Les stratégies de prévention mises en place à un stade précoce et sur du long terme s’avèrent efficaces pour réduire et stabiliser le taux de nouvelles contaminations. Si en 1996, l’apparition des nouvelles thérapies a constitué un événement déterminant dans la lutte contre le sida dans les pays occidentaux, permettant l’augmentation de l’espérance et de la qualité de vie des personnes séropositives, il n’en reste pas moins que l’infection à VIH reste une maladie grave. Or le thème du sida a reculé dans l’intérêt général des français ainsi que les dons et le nombre de volontaires dans les associations. L’enquête KABP (knowledge, attitudes, beliefs and practices) menée en 2001 montre un changement drastique des représentations du sida. On note un relâchement des comportements de prévention. L’image du préservatif se détériore avec une moindre utilisation et une moindre croyance en son efficacité. Les personnes interrogées ont en 2001 une moindre connaissance des circonstances possibles de la transmission du VIH. S’ils se sentent toujours à risque, leur perception de la dangerosité du sida a considérablement diminué. Ce relâchement est particulièrement perceptible chez les jeunes, les célibataires et les multipartenaires. On constate une résurgence des gonococcies et de la syphilis, une moindre utilisation du préservatif chez les homosexuels notamment avec des partenaires occasionnels et chez les couples sérodifférents, et un accroissement des IVG chez les jeunes femmes et les adolescentes, ce qui laisse penser que la protection diminue. Chez les jeunes de 18 à 24 ans, on note un bon niveau de connaissances et une attitude favorable à la prévention, et une utilisation du préservatif au cours du premier rapport sexuel qui n’a cessé d’augmenter. Cependant, les enquêtes (Sida Info Service,…) enregistrent des déclarations de prise de risque d’un jeune sur quatre et des lacunes sur la connaissance des modes de transmission, des fausses idées reçues et une méconnaissance de la sexualité. De même, elles montrent des différences importantes selon les cursus scolaires, qui renvoient à des inégalités sociales d’accès à la prévention, notamment pour les jeunes des filières professionnelles et de l’apprentissage.