10. Les symptômes et le diagnostic
Les symtômes liés à une infection par Le H5N1
La période d'incubation de la maladie est de 5 à 7 jours pouvant aller jusqu'à 17 jours. Les premiers symptômes associent une forte fièvre et un syndrôme grippal classique: maux de tête, douleurs articulaires ou musculaires, rhume, trachéite et/ou pharyngite. Une conjonctivite peur être associée. Des signes digestifs sont souvent signalés comme des diarrhées ou des vomissements.
Au 5ème jour après le début de la fièvre, une pneumonie avec essoufflement apparaît ainsi qu'une toux avec des expectorations teintées de sang. L'atteinte pulmonaire peut aller jusqu'au syndrôme de détresse respiratoire aiguë (SDRA), qui s'installe rapidement.
L'épizootie de peste aviaire due au virus H5N1 affiche un taux de létalité supérieur à 50% parmi les cas humains confirmés. Le décès survient entre 9 et 10 jours après le début des premiers symptômes. Il est lié à la progression de la détresse respiratoire. Ceux, parmi les malades, présentant des signes cliniques moins sévères, évoluent vers la guérison entre 8 à 15 jours après le début de la maladie.
Le diagnostic
Le diagnostic virologique repose sur la mise en évidence du virus lui-même ou de l'un de ses constituants; notamment les antigènes.
- Le prélèvement
On prélève des liquides broncho-alvéolaires par lavage plutôt que des sécrétions naso-pharyngées traditionnellemnt récupérées par écouvillonage. En effet le virus H5N1 est parfois détectable au niveau de la bouche et du nez mais il se développe essentiellement dans la partie profonde des poumons. Le virus H5N1 a pu être détecté dans les selles de malades diarrhéiques. On analyse le liquide récupéré.
- L'isolement du virus
Le virus est isolé et cultivé sur des oeufs de poule embryonnés. Toutefois les virus hautement pathogènes doivent être atténués avant d'être innoculés car ils tuent rapidement les oeufs. Les résultas sont obtenus en deux à dix jours. L'isolement du virus permet de l'identifier mais surtout d'étudier sa variabilité génétique et surtout, entre dans le protocole de préparation des vaccins.
Culture des virus grippaux sur oeuf de poule embryonné. |
- La mise en évidence d'un virus de type A ou B
La détection est rapide et se fait par immunofluorescence avec un anticorps monoclonal dirigé contre le virus Influenza A, spécifiquement contre sa protéine NP. Cette réaction détecte les virus de type A mais elle est parfois également positive pour des virus Influenza de type B. Afin de confirmer le test, une méthode immunoenzymatique (comme le test ELISA) permet d'identifier des virus de type A de la souche virale Influenza uniquement.
Actuellement on pratique une amplification (PCR) du gène M des virus de type A qui code la protéine de matrice à la face interne de l'enveloppe virale pour confirmer le type A des virus grippaux.
- La détermination du sous-type viral H5N1 par isolement viral puis RT-PCR
Le sous-typage H5N1 ne se fait que par des techniques de biologie moléculaire. On pratique une RT-PCR (une transformation des ARN en ADN est opérée au préalable). Cette technique très sensible permet d'amplifier un ou plusieurs segments d'ARN contenus dans le virus. On cible précisément le segment comportant le gène de l'hémaglutinine H5 spécifique du virus recherché. Si l'amplification a lieu alors elle permet une identification certaine du H5N1.
On peut réaliser également une RT-PCR dite multiplex, on amplifie en même temps le gène M, le gène de l'hémagglutinine H5 et celui de N1. L'OMS recommande ce type de technique car elle ne nécessite pas de virus vivant et peut être réalisée en laboratoire de niveau de sécurité classique. Le récent développement des puces à ADN permet de diagnostiquer précisément le virus en présence. La puce porte les marqueurs génétiques des différents sous-types et variants des virus grippaux en circulation et permet en quelques heures de savoir quelle est la souche virale.
Le diagnostic d'une grippe due au H5N1 repose donc sur la positivité d'une culture virale et d'une RT-PCR spécifique.