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Le Brésil, pays émergents ou en développement

Par Anne Chemin-Roberty Dernière modification 16/02/2024 15:11
Vous êtes à la tête de la délégation du Brésil ou d'un pays en développement
lors des prochaines négociations sur le changement climatique
au musée des Confluences

 

Vous représentez un pays ou un groupe de pays en développement ou émergents. Pour vous, l’enjeu des négociations est l’adaptation, le deuxième versant de la lutte contre le réchauffement climatique, trop souvent résumée à son autre objectif majeur, l’atténuation. L’atténuation fait référence aux mesures de réduction des émissions de gaz à effet de serre ; c’est le chantier prioritaire pour les pays industrialisés. Pour les États émergents ou en développement, l'urgence est surtout de s’adapter aux effets déjà dévastateurs de la hausse des températures et d'obtenir des aides financières internationales (construction de digues pour contrer la montée des eaux, système d’alerte face aux événements météorologiques extrêmes, efforts de planification, transfert de technologies et des infrastructures vers les énergies renouvelable, soutien à l’agriculture, à l’éducation et à la santé etc.).

Depuis la COP21, toutes les réunions internationales portent sur l'adaptation et le financement climat.

Cinq conseils pour les négociateurs des pays en développement ou émergents 

Vous avez à votre disposition un ensemble de leviers qui peuvent peser lourd dans les négociations internationales et qui pourraient changer le prisme des discours entre les pays. Cela pourrait même aider à conclure à des accords. A vous de bien poser le problème devant les Nations unies pour contraindre les Occidentaux à modifier leur impact climatique et tendre vers une solution équitable et responsable.

1- Les pays émergents forment des coalitions puissantes qui montrent leur force

La plupart des États émergents font partie de la Non Annexe I de la Convention des Nations Unies sur le Changement Climatique : les pays d'Afrique (sauf Afrique du Sud), d'Amérique du Sud et centrale, d'Asie du Sud-Est, du Moyen-Orient, les pays producteurs de pétrole et les États insulaires du Pacifique, de l'océan Indien et des Caraïbes. Cet ensemble est très hétérogène; il rassemble des pays à très forte croissance économique, des pays en voie de développement avec des difficultés économiques et politiques récurrentes et des États très pauvres. 2,6 milliards d'habitants vivent dans les pays émergents et les pays pauvres. Plusieurs coalitions se sont créées au fil des sommets climat, avec des objectifs et des géométries variables. Car l'ONU suit le principe d’«un pays, une voix» et les États ont compris depuis longtemps que l’union faisait la force. Ils se sont d’abord organisés en groupes régionaux (Asie, Afrique…), pas forcément pertinents pour défendre au mieux leurs intérêts. En parallèle, ils se sont donc affiliés à une ou parfois plusieurs coalitions, redessinant la carte du monde selon une géographie climatique. Ces coalitions exercent des actions et ont des responsabilités très importantes lors des négociations. Elles représentent quasi 80% de la population mondiale, c'est dire la puissance de leurs voix. Le tout est de savoir s'organiser! Les principales coalitions sont le G77 + Chine, les PMA et AOSIS. Voir ci-après et Les coalitions, nouvelles cartes du monde Libération du 23 octobre 2015.

L'Inde et la Chine font partie de la liste des Non Annexe I, mais cette classification des États par la CCNUCC qui date de 1992 est obsolète car la Chine et l'Inde, tous deux membres du G20, connaissent une forte croissance depuis plusieurs décennies et sont devenues les grands pollueurs de la planète (la Chine, le premier et l’Inde, le troisième). Nous avons donc préféré sortir ces deux pays de ce groupe dans nos négociations. D'autres pays du Sud sont dans le G20 (Brésil, Argentine, Mexique, Afrique du Sud, Indonésie, Arabie saoudite) et sont décrits dans cet espace.

Par exemple : le groupe des 77 appelé le G77
La Chine est un de vos interlocuteurs via le G77
Le G77+ Chine joue un rôle prépondérant durant la COP et maintient la pression sur les pays riches
Le G77 porte la voix des petits États et des pays les moins avancés.
La présidence du G77 change chaque année (2015 Afrique du Sud, 2016, Thaïlande, 2017 Equateur, 2018 Egypte)

Le G77 est un bloc de 133 pays en développement et gros émergents qui rassemblait 77 pays lors de sa création en 1964 pour la Conférence des Nations unies sur le commerce et le développement (CNUCED). Toujours associé à la Chine qui conserve néanmoins sa singularité (d’où le G 77 + Chine), ce bloc, dont le pays qui le préside pour un an siège aux Nations unies à New York, représente près de 80 % de la population mondiale. Avec, comme plus petit dénominateur commun, sa vulnérabilité et sa faible responsabilité dans le changement climatique. Des îles Marshall à l’Arabie Saoudite en passant par le Maroc, les intérêts de chaque pays du groupe divergent parfois fortement. Pourtant, ce bloc montre régulièrement sa force de frappe en étant très actif et très ferme pour défendre les positions des pays en développement et de tous les groupes qui le composent. Il est mené par l'ambassadrice sud-africaine Nozipho Mxakato-Diseko, qui assure cette année la présidence du G77 + Chine.

Le G77 porte la voix des petits États et des pays les moins avancés. Il a imposé la notion de responsabilité différenciée dans les accords de Paris, permettant de mettre en œuvre concrètement le principe de pollueur-payeur, et de reconnaitre la responsabilité historique des pays industrialisés dans le réchauffement climatique. A chaque nouvelle édition de Cop, le G77 maintient la pression pour obtenir des actions concrètes de financement, de transferts de technologie et de compétences et pour développer les projets d’atténuation. Lors des intersessions de préparation des Cop, « les pays en développement, réunis au sein du G77 + Chine, poussent pour qu’une plus large place soit faite à l’adaptation, et rappellent à quel point cette question est cruciale. » Pendant son mandat, le pays qui préside le G77 insiste sur quatre points suivants :

  • Soutenir efficacement la réalisation de l’Agenda 2030 des Objectifs de développement durable, et du Programme d’action d’Addis-Abeba;
  • Encourager la coopération entre les pays en développement (Sud-Sud) pour augmenter leur capacité à affronter ensemble les défis (économique, technique, santé, éducation etc.) pour un développement durable.
  • Trouver et mettre en place des solutions efficaces et équitables pour diminuer les risques des catastrophes et pallier les conséquences du changements climatique de chaque pays membre;
  • Mieux coordonner les agences du G77 installées dans les différents pays membres, pour répondre de manière globale aux différents besoins de chacun.

2- Les pays émergents donnent l'exemple en s'engageant à réduire leurs émissions de GES

La plupart des pays en développement ont déposé leur INDC pour la Cop21 (avant Octobre 2015). D'une manière générale, les pays du Sud ont pris des engagements de réduction des émissions compatibles avec l'objectif que la communauté internationale s'est donné à Copenhague de limiter la hausse des températures à +2°C. Une partie importante sinon la totalité de leurs engagements sont conditionnés à l'existence d'une mécanisme de solidarité (moyens financiers, Fonds vert, transferts technologiques, aide au développement etc.). En majorité, ces engagements traduisent une volonté affichée de lutter contre le dérèglement climatique. Parmi eux, 28 affichent atteindre des émissions par habitant inférieures à 2 tonnes équivalent CO2 en 2030, dont le Buthan et le Costa Rica (voir ci après), qui font figure de modèle puisque l'un comme l'autre ont l'ambition d’être neutres en carbone d'ici à 2030. Ces initiatives sont exemplaires et doivent inciter les pays de l'OCDE (Annexe 1) à adopter une trajectoire claire sur les réduction de leurs émissions et sur les financements.

A la cop 22, puis aux Cop suivantes, les Etats membres du « Climate vulnerable forum », le CVF, qui réunit une quarantaine de pays du sud particulièrement vulnérables au changement climatique, se sont engagés à mettre fin aux énergies fossiles et à atteindre 100% d’énergie renouvelable « le plus rapidement possible », soit au plus tard entre 2030 et 2050. Ces pays d’Afrique, Asie, des Caraïbes, d’Amérique latine et du Pacifique se sont également engagés à revoir « le plus vite possible avant 2020 » leur contribution nationale en matière de réduction d’émissions de gaz à effet de serre, prévue dans le cadre de l’accord de Paris. Ils vont en outre préparer des stratégies à long-terme, c’est à dire à l’horizon 2050, de développement bas carbone. Les pays les plus vulnérables (les PMA) ont convenu que « l’action climatique ne limite pas le développement, elle le renforce ». Tous les pays membres de ce « Climate vulnerable forum » se sont ainsi engagés à prendre des actions pour limiter le réchauffement mondial à maximum 1,5°C par rapport aux niveaux pré-industriels, comme le prévoit l’accord de Paris sur le climat, rappelé dans le rapport du GIEC1,5 en octobre 2018.

3- Les pays émergents demandent un mode de calcul des émissions de GES plus équitable car le protocole de Kyoto profite aux Occidentaux

L'approche utilisée par le protocole de Kyoto pour calculer l'impact climatique d'un pays privilégie les émissions de CO2 de ce qui est produit dans le pays et ne retient pas les émissions de CO2 issues de la consommation. Ce mode de calcul profite surtout aux Occidentaux car ils importent de plus en plus ce qu’ils consomment. Selon le rapport du cabinet Utopies Les omissions de CO2 des pays occidentaux, si les pays occidentaux prenaient en compte les produits importés pour établir un vrai bilan carbone, la carte des pays pollueurs s'en trouverait totalement modifiée et pourrait transformer en profondeur l'équilibre des forces dans les négociations internationales. En se basant sur la consommation, le cabinet Utopies et Novethic le vrai bilan carbone des pays, (re)dessine trois catégories de pays :

Les pays du Sud sont plutôt lésés par Kyoto :

ce sont ceux qui ne consomment quasiment rien pour l’instant mais qui émettent beaucoup car ce sont des pays exportateurs comme le Cameroun (- 82 % par rapport à ce qu’il émet actuellement selon les calculs traditionnels), l’Algérie (- 86 %), l’Éthiopie (- 359 %), le Ghana (-185 %) ou encore le Qatar (- 76 %).

Les pays occidentaux sont plutôt avantagés par Kyoto :

peu émetteurs selon les chiffres officiels, mais en réalité très émissifs parce qu’ils importent beaucoup et produisent de moins en moins. C’est le cas de la France (+ 41 %), du Royaume-Uni (+ 43 %), du Japon (+ 38 %), de l’Allemagne (+ 28 %) et des petits pays qui importent beaucoup comme Monaco (+ 100 %) ou le Luxembourg (+ 62 %).

Les grands pays émergents (par exemple les BRICS) :

ont un poids économique et démographique capable de peser sur la scène politique internationale. Ils exportent autant qu’ils consomment. Le calcul de Kyoto ne les avantage ni ne les désavantage. C’est le cas par exemple du Brésil (+3 %), de l’Inde (- 4 %), de l’Indonésie (- 3 %) ou encore du Vietnam (- 6 %). Les États-Unis, qui sont à la fois un gros producteur et un gros consommateur de GES, resterait parmi les plus gros émetteurs avec des émissions réelles en hausse de 16 %.

La Chine, le premier émetteur de gaz à effet de serre de la planète selon le mode de calcul basé sur la production, resterait le plus gros pollueur avec un mode de calcul basé sur la consommation, mais avec 13 % de GES en moins. En effet, une large part de ses émissions est encore due aux produits exportés pour notre consommation en Occident. Mais cette tendance est train de s’inverser du fait de la forte hausse de la consommation intérieure chinoise. La Chine faisait récemment partie du dernier groupe mais est en train de rejoindre le deuxième. Ce qui est sûr c’est que pendant longtemps les Chinois ont été pointés du doigt alors qu’à l’époque ils n’étaient pas les principaux responsables. Les consultants d'Utopies pensent donc qu'avec l'adoption d'un mode de calcul basé sur la consommation, il aurait été possible d'emmener la Chine plus tôt dans les négociations internationales sur le climat.

4- Les pays émergents veulent des politiques de développement solidaire et durable  pour financer l'adaptation des pays les plus pauvres qui sont aussi les plus exposés aux chocs climatiques et les plus vulnérables

Condition avancée par les pays en développement et les pays les plus pauvres : tenir la promesse formulée dès 1992 de fournir une aide financière et technologique de 100 milliards de dollars par an d’ici à 2020 (promesse redonnée à Copenhague en 2009). Ce volet financier est l'élément déterminant des négociations entre pays industrialisés et pays en développement, dont certains sont très vulnérables (LDC) et les premières victimes du dérèglement climatique.

Cette somme est loin de ce qu’il faudrait mettre sur la table pour éviter l’emballement climatique. Les coûts de l’adaptation sont difficiles à chiffre, ils pourraient atteindre, à l’échelle mondiale, 150 milliards de dollars par an d’ici à 2030 et 500 milliards de dollars annuels d’ici à 2050, si rien n’est fait pour infléchir la tendance (ceux de l’Afrique, le continent le plus touché et le plus vulnérable, «pourraient s’élever à 50 milliards de dollars par an d’ici à 2050», selon le Programme des Nations unies pour le développement).

Pour de nombreux pays, le changement climatique est un obstacle au développement. Il y a parmi eux:

  • des pays producteurs de pétrole, gaz, charbon (Algérie, Argentine, Bolivie, Cuba, Egypte, Inde, Irak, etc.) qui représentent plus de la moitié de la population mondiale. Ils demandent la contribution financière des pays développés et des transferts de technologie.
  • des pays les plus pauvres, qui ne dégagent que peu de gaz à effet de serre, mais qui veulent développer leur économie avec les ressources charbon dont ils disposent et qui ne sont pas chères. Pour compenser les émissions dues au charbon, ces pays se fixent comme objectifs d’augmenter le volume de leur stock forestier pour absorber le dioxyde de carbone. Ils comptent sur le soutien du programme ONU-REDD et REDD+ (réduction des émissions liées à la déforestation et à la dégradation des forêts).
  • des pression extrêmes sur l’agriculture, la raréfaction de l’eau, les crises sanitaires, etc. Sans mesures immédiates en faveur du climat, plus de 100 millions de personnes supplémentaires pourraient tomber sous le seuil de pauvreté en 2030, avec des situations extrêmes, selon le rapport "Shock waves : managing the impacts of climate change on poverty publié par la Banque mondiale en novembre 2015. Les populations pauvres de la planète vivent dans des régions et dans des logements précaires, très souvent sur des territoires vulnérables, leurs revenus dépendent de l'agriculture et la quasi totalité de leur budget est consacré à l'alimentation. Elles n'ont pas de quoi surmonter des mauvaises récoltes, des sécheresses, des événements climatiques extrêmes, des changements de prix des denrées alimentaires, des maladies et épidémies. L'urgence est d'agir aujourd'hui pour associer protection sociale, aide au développement et lutte contre le changement climatique.

Le financement climatique doit répondre clairement aux besoins des pays les plus pauvres et ils doivent se faire sous forme de dons plutôt que sous forme de prêt. Or la répartition entre la part dédiée à l’adaptation et celle dédiée à l'atténuation est une vraie pomme de discorde entre les pays du Nord et du Sud. Les banques de développement, le FMI et la banque mondiale et tous les investisseurs et les acteurs financiers ont un rôle à jouer, de même que les États pour débloquer de l'argent public.

Aujourd'hui, à la Cop24, moins de 20% seulement vont à l'adaptation et l'essentiel de l'aide bénéficie aux grands pays émergents plutôt qu'aux pays les plus pauvres. Les 100 milliards d'argent public devront s'accompagner d'actions privées. La part des aides publiques devra privilégier l'adaptation des plus pauvres pour lesquels il est difficile de trouver des investisseurs privés.

5- Les pays en développement dénoncent les subventions aux énergies fossiles qui profitent aux pays occidentaux et qui entravent les transitions énergétiques

Le thème de la réduction des subventions aux énergies fossiles est très importante. C'est un levier majeur pour inciter les États à réduire la part des énergies fossiles et à investir dans les énergies renouvelables. C'est aussi un point de tension entre les grands lobbies pétroliers et gaziers, les gouvernements des États et la mondialisation de la finance. L’AIE (Agence internationale pour l’Énergie) et le FMI estiment qu’en 2013 les subventions publiques des États aux fossiles représentaient dans le monde plus de 500 milliards de dollars (notamment parce que le transport aérien ne paye ni TVA ni taxe sur le kérosène) alors que la promesse du Fonds vert faite en 2009 de rassembler 100 milliards par an pour aider les pays du Sud, qui sont les plus touchés par le réchauffement, n'a pas été honorée. La réduction, voire l’arrêt de ces subventions favoriserait l’efficacité énergétique et permettrait de financer les investissements nécessaires au développement des énergies décarbonées pour aller vers une économie verte (les émissions de gaz à effet de serre générées par ces projets charbon s’élèveraient à près d’un demi-milliard de tonnes de CO2 par an, soit l’équivalent des émissions de l’Italie). L’idée selon laquelle le financement à l’export du charbon participe à la lutte contre la pauvreté est un mythe. En effet, ces financements ne bénéficient à aucun pays à faible revenu, là où les besoins d’accès à l’énergie sont les plus grands. Au contraire, un quart est dirigé vers les pays à haut revenu qui n’ont pas de problème d’accès à l’énergie. Ainsi, de nombreux pays en développement appellent la communauté internationale pour aider à une transition énergétique à l'échelle de la planète.

Ci-après, vous trouverez le plan d'action de plusieurs pays émergents ou en développement

Les pays du G20 qui sont en développement ont rendu des contributions très inégales, ambitieuses pour le Brésil, ou très décevantes pour l'Argentine ou l'Afrique du Sud. Le Groupe Afrique est discuté dans l'espace Maroc

L'Amérique du Sud, l'Amérique centrale, la zone Caraïbe

Ces pays et groupes de pays ont pris de nombreux engagements conditionnés à l'aide internationale qui leur permettrait de sortir de la pauvreté et d'engager une transition énergétique durable. Deux grandes coalitions sont présentes dans les négociations : le groupe ALBA et le groupe AILAC.

L’Alliance bolivarienne pour les peuples de notre Amérique (ALBA) qui se veut une alternative à la zone de libre-échange des Amériques soutenue par les Etats-Unis est d’abord une organisation politique et économique, devenue en 2010 également une coalition de négociation sur le climat entre 11 pays d’Amérique latine et des Caraïbes – Cuba, le Venezuela, la Bolivie, le Nicaragua, la Dominique… L’ALBA adopte des positions radicales, comme la création d’un tribunal international pour la justice climatique et défend " l’intégrité de la Terre-Mère".

L’Association indépendante d’Amérique latine et des Caraïbes (AILAC) est née suite à la COP de Doha en 2012, et réunit 7 pays – Chili, Colombie, Costa Rica, Guatemala, Panama, Paraguay et Pérou. Ce groupe se pose de plus en plus comme une troisième voix dans les négociations, pour sortir de la division Nord/Sud. Sur le financement, par exemple, ils ne mettent pas la participation des pays développés comme préalable absolu (la position du G77). et s'engagent via leurs contributions nationales, à adopter des mesures exemplaires, comme le Costa Rica.

Le Brésil

Septième puissance économique de la planète, le Brésil n'est plus un pays rural et son profil d'émission de GES change. Pendant des décennies, les émissions du Brésil présentaient l'originalité d’être composées pour les deux tiers par les changements d'affectation des sols, liés à la déforestation et l'agriculture (pour construire de grands barrages et des plantations de canne à sucre), ce qui faisait augmenter les émissions de CO2. 80% de sa production électrique provient encore d’énergie hydraulique et des agrocarburants réalisés à partir de l’alcool de canne. Mais la bataille contre la déforestation illégale et l'élevage extensif s'engage en même temps que le pays s'urbanise et le profil énergétique du pays se calque progressivement sur les pays développés avec une augmentation de la consommation d'énergie,des transports et du bâtiment. Avec 85% de la population concentrée dans les villes, les besoins en énergie du Brésil augmentent : en moyenne + 5% par an depuis 2010, soit 35% d’émissions en plus depuis 2005.

L’ennemi climatique du Brésil, ce n’est plus donc plus la seule déforestation mais l’énergie, comme dans les pays du Nord ! Aujourd'hui le Brésil est le huitième consommateur d'énergie du monde, il émet 3,8% des émissions GES mondiales et 9,2 teCO2/habitant.

Pour la Cop21, le Brésil s’est engageé à :

  • réduire progressivement ses émissions de gaz à effet de serre de 37% ici à 2025, 43 % d'ici 2030. Soit une réduction de 6% par rapport à l’année 2005, lorsque le Brésil a commencé à comptabiliser ses émissions. A cette date, les Brésiliens émettaient 2 milliards de tonnes (équivalent C02). En 2013, ils ont émis 1,5 milliards de tonnes de CO2, et si rien ne change, en 2025, ils émettront 1,3 milliard et 1,2 milliards en 2030, date à laquelle le Brésil prévoit une stabilisation. Même s'ils sont encore trop modestes, ces chiffres sont intéressants car le Brésil est un des rares pays à s'engager sur une année de référence (2005) et sa contribution a donc été saluée par les experts.
  • lancer un ambitieux plan pour une agriculture « bas carbone ». Champion de l’agriculture intensive et de la monoculture en Amérique latine, le Brésil a entamé une révolution. Face aux premiers effets du changement climatique – aridité accentuée dans le nord-est, pluies intense, le gouvernement, en partenariat avec l’Institut brésilien de recherches agricoles (l’Embrapa), a changé complètement sa stratégie pour adopter une « Agriculture Bas Carbone » (Plan ABC). Il s’agit d’une technique d’Intégration Culture-Élevage-Forêt (ILPF) qui alterne l’élevage de bovins pendant la période sèche et la culture de légumineuses l’été sur une parcelle où sont plantés des eucalyptus, qui génèrent des revenus à la coupe, enrichissent la terre, captent les émissions de gaz émis par les bovins et leur offrent des zones ombragées. Les matières organiques des bovins permettent eux de nourrir les sols et de retenir les nutriments dans la terre. Développée en 2005 par l’Embrapa dans la région Centre-Ouest, cette technique a déjà été appliquée sur 11,5 millions d’hectares en une dizaine d’années. Le but : réduire d’ici à 2030 les émissions de gaz à effet de serre de quasi 300 millions de tonnes équivalent CO2, soit près de 13 % des émissions totales du Brésil.
  • accélérer la transition vers les énergies renouvelables non hydrauliques. Au cours des cinq dernières années, l’éolien brésilien a augmenté de 40% par an. Et le pays annonce un triplement de la part des énergies renouvelables d'ici à 2030, ainsi qu'une restauration des sols de 12 millions d’hectares et la fin de la déforestation illégale, ce qui devrait lui permettre de réduire ses émissions de 43-45% par rapport à 2005. Pour réaliser ces promesses, le Brésil fait entendre sa voix et la voix des pays d'Amérique latine pour que les pays riches financent les 100 milliards d'aide annuelle du Fonds vert censés permettre l'adaptation des pays en développement. Mais l’État souffre de la corruption et du crime organisé responsables de la déforestation, du défrichage pour la culture et l'élevage et la construction illégale de routes et de villes en Amazonie (29 000 km2 ont été déboisés en 1998, 27 000 en 2004, 15 000 en 2006, 10 000 en 2010, 4 500 en 2013.

Le Brésil a également centré les négociations sur le financement pour l'adaptation au climat, mettant l’accent sur plusieurs points :

  • La mise en place d’un dialogue de facilitation nommé le Talanoa Dialogue (processus de dialogue international pour parvenir à un consensus mondial sur le besoin de réviser à la hausse les ambitions de chaque partie exprimées en INDCs à l’occasion de la Cop21 à Paris. Commencé dès janvier 2018 il s’étale sur une année complète jusqu’à la Cop24 en Pologne);
  • la création d’un programme de travail permanent sur l’agriculture, qui était discutée depuis des années sans parvenir à une décision;
  • la création d’une plateforme de dialogue avec les communautés locales et les populations indigènes.

 

Mais l'actualité du Brésil est particulièrement inquiétante. Les promesses, déjà faites à plusieurs reprises par le gouvernent brésilien, ne sont pas tenues et ne se vérifient pas par des mesures concrètes.

Le pays a connu le plus grave accident environnemental de son histoire en 2015, avec 50 millions de tonnes de résidus de minerai de fer qui ont englouti une vallée dans le bassin du Rio Doce après la rupture de deux barrages appartenant à des compagnies minières Samarco et des multinationales. Les boues toxiques se sont déversées dans ce grand fleuve, tuant la faune et la flore sur plus de 800 km, jusqu'à l'océan atlantique. Le gouvernement fédéral a été mis en cause pour sa mauvaise gestion des risques et des catastrophes et pour sa connivence avec les lobbys industriels qui financent les campagnes électorales des politiques Tragédie écologique Autres Brésils du 3 décembre 2015. « L’action irresponsable d’une société a récemment provoqué la plus grande catastrophe écologique de l’histoire du Brésil », a déclaré la présidente Dilma Roussef à la tribune de la COP21, au Bourget, le 30 novembre 2015.

Aucun espoir se profile à l'horizon du siècle, selon l’Institut National d’Études Spatiales (INPE) qui surveille la déforestation par satellite et qui a  donné l'alerte, informant que la déforestation de l'Amazonie avait atteint en 2017 puis en 2018 son plus haut niveau en 10 ans, soit 7.900 km², l'équivalent d'un million de terrains de football."C'est inquiétant, nous sommes bien au-dessus de l'objectif fixé", s'alarme M. Almeida, rappelant que le gouvernement brésilien s'était engagé à ramener la déforestation à 3.500 km² par an d'ici à 2020.

Incendies

Entre le mois de janvier et le 1er septembre 2019, les satellites de l’INPE ont recensé 91 891 départs de feu au Brésil, soit un record pour cette période depuis 2010.L’Amazonie brûle et la fumée soulève de fines particules de charbon qui retombent lentement au sol. Le dernier bilan dénombrait 93000 feux sur la seule portion brésilienne de l’Amazonie. Il s'agit du plus grand nombre d'incendies depuis 2010 et correspond à une augmentation de plus de 60 % par rapport à l’année dernière. Selon la NASA, les incendies de cette année 2019 seraient également plus intenses que ceux des années précédentes. L’Amazonie n’est pas la seule région touchée par les incendies. D’après l’INPE, il y a eu 140.000 départs de feu pour tout le Brésil en 2019, 55 % de plus que l’an dernier. Cinq autres zones, du nord au sud du Brésil,  très riches en biodiversité, sont touchées : le Cerrado (considéré comme la savane la plus riche en biodiversité du monde), le Mata Atlântica (la région, au climat chaud et humide, est recouverte d’une forêt dense composée d’arbres de taille moyenne et grande), le Pantanal (la plus grande plaine inondable au monde), le Caatinga (climat tropical semi-aride) et la Pampa (un ensemble de plaines couvertes de champs pastoraux). Ces zones écologiques sont appelées, au Brésil, des biomes. Les feux pertubent à long terme le cycle de l'eau et la regulation du stock de carbone. Ils relachent une quantité importante de gaz à effet de serre qui était contenue dans la biomasse.

Une autre catastrophe écologique : des plages sur huit états touchées par une pollution aux hydrocarbures depuis août 2019 dont l'origine n'est pas encore sure : Les derniers relevés de l’Institut de l’environnement, l’Ibama . Pour les ONG, il s’agit de la pire marée noire de l’histoire du Brésil, d’autant que l’action de l’Etat est critiquée. Le plan national a été lancé le 11 octobre 2019 alors que la pollution est connue depuis fin août et l’action citoyenne semble plus immédiate que celle des 2700 militaires mobilisés.
Concernant l’origine de ce pétrole, l’incertitude demeure. Le pétrolier grec incriminé par Brasilia se déclare prêt à fournir les documents de sa navigation au large du Brésil pour sa défense.

Pesticides 

Les trois quart des herbicides utilisés au Brésil pour les champs de soja sont interdits en Europe. Depuis son élection Bolsonaro a homologué  pesticides en plus, surtout que les produits alimentaires sont destinés à l'exportation en Europe. La Suède a boycotté les produits alimentaires brésiliens. Le Brésil est le plus consomateur mondial de pesticides. Leur utilisationa pour effet de polluer les sols et le nappes phréatiques: entre 2014 et 2017, les eaux potables d'un quart des villes étaient contaminées ( enquête de Reporter Bresil et de l'ONG suisse Public eye).Le brésil a utilisé 800.000 tonnes de pesticides lors de la dernière récolte.

L'avenir le dira mais il semble assombri par la crise politique profonde que traverse actuellement le Brésil. Des risques géopolitiques planent sur le pays avec la destitution de la présidente Dilma Rousseff, puis la condamnation pour corruption de l'ancien président Lula da Silva et enfin l'élection de Jair Bolsonaro, un climato-négationniste du parti d'extrême droite PSL qui a refusé d'accueillir la Cop25 en 2019. A cela, s'ajoutent une situation économique précaire (due à la perte de croissance de la Chine qui entraîne dans sa chute d’autres émergents, comme le Brésil, qui a connu une récession en 2015-2016), une crise morale sans précédent et des problèmes sanitaires nouveaux (épidémie du virus Zika).

La communauté internationale (et les ONG) attendent beaucoup d'un sursaut du Brésil.

Sources

L'Argentine

représente 0,85% des émissions mondiales de GES avec un rapport de 9,9 teCO2/habitant. Sa contribution indique une baisse de 15% par rapport au scénario BAU (Business as usual) ce qui revient à une augmentation des émissions actuelles. Le gouvernement argentin conditionne un effort supplémentaire -30% à l'aide financière internationale. L'Argentine ne se trouve donc pas dans une trajectoire -2°C. Analyse de la contribution de l'Argentine par CAT

La Bolivie 

Le président Evo Morales a déclaré à la Cop21 Si nous continuons sur la voie tracée par le capitalisme nous sommes condamnés à disparaître Le discours du président est accessible sur Mediaterre, il décrit le sommet comme historique et unique, a averti que cela implique la responsabilité de la vie et de la Terre-Mère, qui est dangereusement proche du crépuscule de son cycle de vie. Le système capitaliste a déclenché une force écrasante et destructrice au nom du marché, qui a laissé d'importantes conséquences pour la planète.

Le Costa Rica 

s'engage à une économie neutre en carbone d'ici à 2021, et à une baisse de ses émissions de GES par rapport à 2012 d'ici à 2030. Son Plan climat est suffisamment ambitieux pour ne pas conditionner les promesses à des aides financières extérieures. Le plan prévoit en effet de limiter les GES à environ 9 millions de tonnes de C02 à l'horizon 2030, ce qui équivaut à une réduction absolue par rapport à 2012 (2,4 millions). Les experts saluent cette baisse absolue de la part d'un pays en développement. La note du Costa Rica par CAT.

Le Mexique

représente 1,5% des émissions mondiale soit 6,2 teCO2/habitant. Le pays s'engage à une diminution de 22-25% de GES en 2030 après un pic à 2026, et demande l'aide internationale sous la forme de transfert technologique pour rehausser son engagement à -40% sur le noir de charbon. Les ONG dénoncent un manque de clarté dans les engagements du Mexique. L'essentiel de la contribution du Mexique sur maCOP21 la note du Mexique par CAT

L'Asie et l'extrême orient (hors G20)

Le Buthan

confirme depuis 2009 son bilan carbone neutre et fait figure, avec le Costa Rica, de modèle à suivre pour la communauté internationale.

L'Indonésie

représente 4,2% des émissions mondiales de GES, avec une répartition de 8 teCO2/habitant, qui la positionne comme le 6ème plus gros émetteur de la planète devant le Japon, le Brésil ou la Chine. Ce pays connait une forte croissance associée à une très forte hausse de sa population (+19% d'ici à 2030). Ces deux éléments font de l'Indonésie un acteur majeur de la négociation sur le climat. Mais le pays connait un taux de pauvreté très important avec une population très précaire qui vit sur des territoires vulnérables, les plus affectés par les chocs climatiques. En Indonésie, les populations défavorisées ont un risque 30 % plus élevé d’être touchées par une inondation, et un risque 50 % plus élevé de subir une sécheresse. Non seulement les plus pauvres sont les plus exposés mais ils perdent beaucoup plus quand ils sont frappés par ces fléaux, selon le rapport 2015 de la Banque mondiale. Car leur patrimoine, qui n’est pas placé sur un compte bancaire mais se résume souvent à du bétail ou à leur logement, est beaucoup plus vulnérable et peut être complètement détruit lors d’un choc. Pourtant la proposition INDC ne fait que reprendre les engagements précédents énoncés en 2009 de réduire de 26% les émissions de GES en 2020 par rapport à l'évolution actuelle de laisser faire (Business as usual) et à conditionner un effort supplémentaire à -41% en cas de soutien financier international. L'Indonésie ne donne pas d'engagement détaillé sur la déforestation et la dégradation des sols qui représentent aujourd'hui les deux tiers de ses émissions. Mais son plan énergie va dans le sens d'une transition énergétique avec un retrait progressif du charbon qui représentent 68% de la production énergétique et une mise sur les énergies renouvelables à hauteur de 23% de son mix en 2025. La capitale de l'Indonésie ne sera bientôt plus Djakarta, menacée par la montée des eaux. Le président inonésien, Joko Widodo a annoncé lundi 26/08/2019 qu'un site de l'est de Bornéo avait été choisi pour la déménager. Le site présente un risque faible de catastrophe naturelle alors que la majeure partie de l'île est située sur la ceinture de feu du Pacifique. L'essentiel de la contribution de l'Indonésie sur maCOP21 L'analyse de l'Indonésie par CAT Analyse par Novethic

 

Les pays du Moyen-Orient et les pays producteurs de pétrole (en cours d'actualisation)

A la Cop21 en 2015, le Proche et le Moyen Orient ont été les grands absents des négociations internationales et n'ont pas envoyé de contribution. Cette région possède pourtant les plus grandes réserves en hydrocarbures de la planète et a un rôle à jouer pour limiter le réchauffement. Ces pays ne manifestent pas non plus de volonté à investir dans les fonds internationaux climat.

21 pays forment Le Groupe arabe– l’Arabie Saoudite, l’Irak, le Koweït, le Qatar – dont l’économie dépend largement du secteur de l’énergie fossile, surtout pétrolier. Éléments bloquants clairement identifiés lors des intercessions de la Cop, ses membres insistent régulièrement sur le besoin de prendre en compte, dans les négociations, les effets négatifs des actions de lutte contre le changement climatique sur leur économie. Voire demandent aux pays développés une compensation financière. Le Groupe arabe peut s’associer au G77 + Chine ou au LMDC, avec qui il partage de nombreux membres. Il n’y a pas de chef officiel, mais l’Arabie Saoudite est l’interlocuteur traditionnel.

Le groupe arabe est responsable des fluctuations du prix du pétrole. L’absence de message clair de l’OPEP conduit également à une pression à la baisse ou à la hausse des prix ou à la fabrication de pénuries (le prix  se tient dans une fourchette de 30 à 70 $/b) . Les investissements diminuent fortement, du fait des conflits politiques dans le monde arabe et dans les pays producteurs, ce qui déstabilise la production .

La situation géopolitique au Moyen-Orient est très inquiétante. La demande mondiale de gaz est impactée par ce contexte, à l’exception notable des États-Unis. Cela se traduit par une tension à la baisse/hausse des prix.  Les monarchies pétrolières, Arabie Saoudite en tête, tentent de mettre hors jeux les accords d'ouverture du marché avec l'Iran, les puits de pétrole de schiste aux États-Unis et les sables bitumineux au Canada. Une guerre des prix dont les dommages collatéraux touchent directement les pays producteurs d’or noir (leurs budgets sont alimentés par les recettes des exportations de pétrole) et le reste du monde accro aux pétrodollars.

Israël

Israel’s action on climate change

Israel intends to achieve an economy-wide unconditional target of reducing its per capita greenhouse gas emissions to 7.7 tCO2e by 2030 which constitutes a reduction of 26% below the level in 2005 of 10.4 tCO2e per capita. An interim target of 8.8 tCO2e per capita is expected by 2025. The target also includes sector specific targets for 2030 :

17% reduction in electricity consumption relative to BAU scenario 17% of the electricity consumed will be from renewable sources 20% shift from private to public transportation relative to BAU scenario.

Curbing greenhouse gas emissions and increasing use of non-fossil fuels have clear environmental co-benefits, such as air pollution reduction resulting in lower environment-related illness and mortality rates. Energy efficiency increases commercial competitiveness, and Green Building can bring substantial savings to residents. Israel is currently in the final stages of drafting its National Adaptation Plan. Israel has a rich history of dealing with the challenges of being an arid and semi-arid country facing chronic water scarcity. As the effects of extreme weather events are felt globally and in EU countries, Israel wishes to share its knowledge and experience on adaptation, in particular via the Israel Climate Change Information Center set up by the Ministry of Environmental Protection. The necessary shift to low-carbon climate-resilient economies worldwide, presents great opportunities for Israeli technologies and know-how and this is another area in which Israeli – EU cooperation should be encouraged.

Réduction de -26 % par rapport à 2005 en 2030. CO2 NO2 HFCS PFCS SF6 lien vers la contribution du pays

Liban

Réduction de -15 à -30 % scénario à 30 ans CO2 CH4 NO2,lien vers la contribution du pays.

  • Pays producteurs de pétrole

La carte des pays producteurs

Article à lire pour comprendre comment le prix du baril devrait remonter à 80 $ soit 74 Euros à l'horizon 2020.

Proposition Arabie Saoudite

Dans la presse

Fiches pays

Télécharger la fiche Brésil pour la simulation de la COP22 en 2016