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Le Maroc et la coalition Afrique

Par Françoise Morel-Deville Dernière modification 22/01/2020 18:09
Vous êtes à la tête de la délégation du Maroc, fer de lance du combat climatique en Afrique et dans le monde arabe, lors des prochaines négociations sur le changement climatique au musée des Confluences

 

L'Afrique est un des continents de l'avenir

S'il représente encore une petite part des émissions GES mondiales (7%), son poids démographique devrait faire de lui un acteur non négligeable dans le réchauffement climatique. Une coalition importante, Le Groupe Afrique rassemble 54 pays du continent africain. C’est l’un des rares groupes régionaux fonctionnant vraiment comme une coalition, avec une présidence, des porte-paroles, et poussant des sujets bien identifiés comme l’adaptation, le transfert de capacités ou le financement. Les pays du groupe sont assez hétérogènes, et le Groupe Afrique doit parfois faire le grand écart entre les PMA d’un côté, et les pays pétroliers ou charbonniers de l’autre. Cependant, la grande majorité des contributions placent l'Afrique sur une trajectoire de développement conforme avec l’objectif de contenir l’élévation de la température moyenne du globe en deçà de +2°C par rapport à l’ère pré-industrielle. Les pays africains prennent donc leurs responsabilités face au dérèglement climatique et investissent dans la transition énergétique pour s'affranchir progressivement de la dépendance aux énergies fossiles tout en réduisant la pauvreté. Mais un tel développement bas carbone, appuyé sur les énergies renouvelables, suppose qu’une importante aide internationale, sous la forme de soutiens financiers et technologiques, lui soit apportée. L'Afrique attend des pays riches le même sérieux dans leurs engagements. En particulier, ces derniers doivent réorienter leurs investissements et leur économie des énergies fossiles vers les énergies renouvelables et les économies d’énergie, et soutenir le développement de communautés résilientes et faiblement émettrices de gaz à effet de serre dans la plupart des pays d’Afrique et dans les autres pays vulnérables.

Selon les dernières recherches mondiales, l’Afrique a subi 136 épisodes de sécheresse entre 1995 et 2015. Sept pays parmi les dix les plus vulnérables au monde au changement climatique se trouvent en Afrique, à savoir la Sierra Leone, le Sud-Soudan, le Nigeria, le Tchad, l’Éthiopie, la Centrafrique et l’Érythrée.

Le GIEC estime qu’avec un accroissement de 1,2 à 1,9 Degré Celsius, on augmentera de 25% en Afrique Centrale, de 50% en Afrique de l’Est de 85% en Afrique Australe et de 95% en Afrique de l’Ouest le nombre d’africains sous-alimentés, estimé aujourd’hui à 240 millions.

Rabat accueille, du 1er au 3 décembre 2019, la 4e édition de l’Africa Security Forum. Un événement placé sous le patronage du roi Mohammed VI dont le but est d'étudier les initiatives pouvant résoudre, anticiper, voire élaborer un plan de sécurité pour protéger le continent africain des dangers du changement climatique. Les pays participants sont : Afrique du Sud, Algerie, Angola, Arabie Saoudite, Bahreïn, Benin, Botswana, Burkina Faso, Burundi, Cameroun, Cap Vert, Comores, Congo-Brazzaville, Côte d’Ivoire, Danemark, Djibouti, Egypte, Émirats Arabes Unis, Erythrée, Espagne, Etats-Unis, Ethiopie, Finlande, France, Gabon, Gambie, Ghana, Grande-Bretagne, Guinée-Bissau, Guinée-Conakry, Guinée Equatoriale, Islande, Italie, Kenya, Koweït, Lesotho, Liberia, Libye, Madagascar, Mali, Mauritanie, Mozambique, Namibie, Niger, Nigeria, Norvège, Oman, Ouganda, Qatar, République Centrafricaine, République Démocratique du Congo, Russie, Rwanda, Sénégal, Seychelles, Sierra Leone, Somalie, Soudan, Soudan du Sud, Suède, Tanzanie, Tchad, Togo, Tunisie, Zambie, Zimbabwe… Les personnalités invitées sont : Autorités ministérielles, responsables administratifs de haut niveau des pays participants, chercheurs et spécialistes de la société civile ainsi que les représentants d’entreprises innovantes concernés par les thèmes traités.

Les actions pour protéger le continent africain de ces menaces climatiques sont de plus en plus nécessaires voire urgentes. Le centre de recherches et d’études stratégiques, Atlantis (Atlantis-center.org est un Centre de Recherche et d’Études Géostratégiques, attaché à son indépendance politique et intellectuelle, axé sur la compréhension et l’analyse des problématiques nouvelles impactant notre Monde moderne. Et dont le siège est établi au Maroc à Casablanca), en association avec le Forum international des technologies de sécurité se penche sur la question à travers cet Africa Security Forum 2019,  événement qui s’étalera sur trois jours, accueillera les représentants de 35 pays africains, et 400 personnalités et experts issus du monde entier pour se focaliser sur «l’impact du changement climatique sur la sécurité en Afrique». 

Trois temps de réflexions seront proposés, articulés autour des thèmes suivants :

• Sécurité alimentaire et gestion de l’eau
• Accroissement démographique et développement agricole
• Anticiper les solutions de demain

Ci-joint la plaquette de présentation de cet événement

Le Maroc

En tant que pays du pourtour méditérannéen, le Maroc sera bientôt en proie à une élévation du niveau de la mer assez alarmante. Sur les vingt villes du monde qui vont le plus subir l’élévation du niveau des océans d’ici à 2050, plus de la moitié se trouvent autour de la Méditerranée. Car cette mer devient plus chaude de 0,4 °C par décennie depuis 1985 et s’élève de plus en plus vite, de 3 millimètres par an en moyenne depuis vingt ans.

Avec les pays qui la bordent, cette partie du monde se classe parmi les « hot spots » – les points les plus touchés de la planète – des évolutions climatiques en cours. Elle s’est réchauffée de 1,5 °C depuis l’ère préindustrielle, 20 % plus rapidement que la moyenne mondiale. D’ici à 2040, la région devrait connaître une température plus élevée de 2,2 °C par rapport à la fin du XIXe siècle, et même de 3,8 °C d’ici à 2100 par endroits si de sérieuses mesures d’atténuation ne sont pas engagées. 

Des sécheresses extrêmes et des inondations dues à des pluies intenses (sauf en été), des populations rendues plus vulnérables, des déserts qui avancent au sud de l’Europe et sur les rives qui lui font face sont à prévoir.  Les conséquences du réchauffement énumérées dans la synthèse du rapport, rédigée à partir des contributions de plus de 80 scientifiques de vingt pays et de plusieurs centaines d’études, sont alarmantes. Lancé en juillet 2015, ce travail répond à une demande des responsables politiques réunis au sein de l’Union pour la Méditerranée (UPM), une organisation officiellement créée en 2008 qui compte quarante-trois Etats, dont les vingt-huit membres de l’Union européenne (UE), les pays riverains et la Mauritanie. Des phénomènes inquiétants pourraient se produire : érosion des sols, disparition de terres agricoles et de biodiversité, inondations,  dégradation des forêts, recrudescence d’incendies, arrivée d’espèces invasives, multiplication des pathogènes et des pollutions, selon la synthèse du rapport, à laquelle ont pris part plus de 80 scientifiques de vingt pays. «Le pourtour méditerranéen est en effet une zone très vulnérable : nous sommes dans une mer pratiquement fermée, de surcroît avec une très forte concentration humaine», souligne Lotfi Chraibi, président de l’Association marocaine pour le développement durable, contacté par Yabiladi.

LE MAROC REAGIT : Le classement de Climate Action Tracker (CAT), une alliance de quatre organismes de recherche sur le climat qui juge les actions et engagements des Etats, a qualifié le Maroc, seul pays modèle en matière de lutte contre le réchauffement.

Pays hôte de la Cop22, le Maroc a promis en 2016 de réduire de 42% ses émissions de gaz à effet de serre d'ici à 2030 par rapport à 2010, alors qu'il n'en annonçait que 13% en 2015 à Paris. En outre, le Maroc veut que plus de la moitié de son électricité soit produite à partir d'énergies renouvelables, notamment solaires, éoliennes et hydrauliques. Les efforts du Maroc sont tels que son roi, Mohammed VI, a même été qualifié de «roi vert». Le Maroc est le premier pays membre du groupe de négociation réunissant les pays arabes et le deuxième pays africain, après le Gabon, à être aussi ambitieux pour le climat. Aujourd’hui, selon Climate Action Tracker, c’est le seul pays, avec la Gambie, à respecter la trajectoire du + 1,5° C, grâce à une politique énergétique volontariste. Son objectif, à moyen terme, est notamment de porter la part du renouvelable (solaire et éolien principalement) dans son mix énergétique à 52 % en 2030. 

Au Maroc, depuis l’indépendance, la croissance industrielle et l’explosion démographique ont considérablement augmenté les émissions de gaz à effet de serre et la pression sur les ressources naturelle. Pour le royaume, produire une énergie compétitive, respectueuse de l’environnement de manière fiable et flexible devient nécessaire pour faire face aux défis économiques, sociaux et environnementaux toujours croissants.

Besoins et mix énergétiques :

Il y a encore quelques années, le Maroc était totalement dépendant des combustibles fossiles représentant 68% du mix énergétique en 2008. Mais dès novembre 2009, le royaume s’est engagé dans une ambitieuse politique de développement des énergies renouvelables.

La demande en énergie électrique s’accroît en moyenne de 6% par an au Maroc. En 2009, au moment où la décision de développer le solaire a été prise, les énergies renouvelables représentaient 33% du mix énergétique national, c’est-à-dire de la production locale d’électricité. 

Au Maroc, la part des énergies renouvelables dans le mix énergétique a atteint 35% à la fin de l’année 2018, avec une capacité installée de plus de 2 965 MW. Cette information a été communiquée par le ministre de l’Energie, des Mines et du Développement durable.

D’ici 2030, l’autorité sectorielle entend implanter 10 000 MW supplémentaires de renouvelable avec la construction de 4 500 MW de centrale solaire, 4 200 MW d’éolien et 1 300 MW d’hydroélectricité. Des programmes et des réformes ont été mis en place en coordination avec les partenaires et les acteurs du secteur pour atteindre cet objectif.

Le royaume a également mis en place un programme d’efficacité énergétique au profit des principaux secteurs consommateurs d’énergie. Il s’agit du secteur du transport (38%), la construction (33%) et le secteur industriel (21%). L’objectif est de réaliser d’ici 2030, une économie d’énergie de l’ordre de 20% de la consommation actuelle.

En novembre dernier, Mohammed VI, le roi du Maroc a instruit les autorités sectorielles de relever l’ambition énergétique du pays qui était de produire 52% de son énergie grâce au renouvelable d’ici 2030.

Ces 42 % seront répartis en 14 % solaire, 14 % éolien, 14 % en hydraulique. Le nucléaire représentera pour sa part 7 % du total à la même date. Le plan solaire marocain prévoit cinq sites pour abriter les installations : Ouarzazate, Foum Al Oued, Boujdour, Sebkhat Tah et Aïn Béni Mathar. 

L'ambition du Maroc dans le solaire ne se limite pas à la production. Elle porte surtout sur la recherche et l'effet d'entraînement industriel dans ce domaine. La stratégie énergétique nationale est désormais entièrement tournée vers les énergies propres et renouvelables, non seulement par souci de maîtriser la facture pétrolière mais aussi parce que la croissance verte, le développement durable et le bien-être de la population sont les nouveaux choix du pays. En investissant l’équivalent de 123.5 milliards MAD (soit 11.4 milliard d’€) dans le solaire et l’éolienne d’ici 2020 le royaume chérifien lance le plan national de développement des énergies renouvelables pour enfin profiter de son énorme potentiel en énergies renouvelables.

Les 5 piliers de la nouvelle stratégie énergétique marocaine sont les suivants :
  1. la sécurité énergétique http://wiki.climatetmeteo.fr/moin_static198/applets/FCKeditor/editor/images/spacer.gif -
  2. la disponibilité de l’électricité à moindre coût pour tous les ménages et toutes les entreprises-
  3. la gestion de la demande d’électricité-
  4. la promotion de l’expertise nationale et le développement d’un savoir-faire technologique local -
  5. la protection environnementale et l’atténuation du changement climatique. La facture pétrolière nationale devrait être réduite de 40% d’ici 2030.
Le financement de la transition énergétique:

Le financement international du projet Noor dépasse les 800 millions d’euros dans cette première phase. Le projet est cofinancé par le Fonds pour les Technologies Propres, la Banque Mondiale, l’Agence française de développement (AFD), la Banque européenne d’investissement (BEI), la Coopération allemande (KFW), la BAD (Banque Africaine de Développement), des banques commerciales et des partenaires privés. Ainsi, le Maroc a été élu pays « Président de la Deuxième réunion intergouvernementale d’experts » pour l’établissement d’une « Déclaration de principes éthiques en rapport avec le changement climatique » qui s’est tenue au siège de l’UNESCO à Paris, du 27 au 30 juin 2017. L’objectif de cette réunion visait la finalisation du projet de « Déclaration de principes éthiques en rapport avec le changement climatique », en vue de son adoption par la 39e session de la conférence générale de l’UNESCO qui s’est tenue, à Paris, en novembre 2017. En septembre, le Maroc a accueilli la Deuxième édition du sommet Climate Chance, qui se présente comme l'événement majeur des acteurs de la société civile engagés dans la lutte contre le réchauffement climatique. Quelque 2000 participants de 80 nationalités, parmi lesquels les présidents de la COP 20, Manuel Pulgar-Vidal, et de la COP 22, Salaheddine Mezouar, se sont rassemblés à Agadir. Elle a abouti à la déclaration, dite Déclaration d’Agadir, présentée lors de la clôture de ce sommet, dans laquelle les acteurs non étatiques se sont engagés sur un ensemble de mesures concrètes à appliquer en priorité pour la lutte contre le réchauffement climatique. 

Le Maroc renforce ses engagements à la COP 23 et Cop24

Le Maroc, qui a ratifié la Convention-cadre des Nations unies sur les changements climatiques (CCNUCC) en 1997, a été le premier pays africain à accueillir ce sommet en 2001 à Marrakech (COP7) qui a permis d'activer les mécanismes du Protocole de Kyoto et renforcer le rayonnement du Maroc à l’échelle internationale, jusqu’à l’organisation réussie de la COP 22 à Marrakech et la contribution effective de la délégation marocaine au processus de négociations qui a abouti à la « Déclaration de Marrakech ». Les actions du Maroc:

  • Renforcer sa collaboration et sa coopération avec certains pays africains (Guinée et Gabon, notamment)
  • Mettre au cœur de ses priorités la gouvernance locale, la régionalisation axée sur le développement local, et la création d’emplois.
  • Promouvoir une économie verte et inclusive en étroite collaboration avec des partenaires de développement internationaux. Le 14 juillet 2016, un groupe de scientifiques nationaux, renforcé par des experts internationaux, s’est réuni à Skhirat, au Maroc, autour du comité scientifique de l’initiative pour l’Adaptation de l’Agriculture Africaine aux changements climatiques. Lors de cette journée d’échanges, près de 60 experts ont travaillé à déterminer des solutions pour l’Adaptation de l’Agriculture en Afrique, permettant de faire face aux défis du changement climatique et de la sécurité alimentaire. Ce colloque, articulé autour de cinq groupes de travail, a permis de recueillir les réflexions scientifiques et de mettre en avant les solutions techniques et les bonnes pratiques de l’Adaptation de l’Agriculture Africaine en matière de gestion des sols et de l’agriculture durable, maîtrise de l’eau agricole et gestion des risques climatiques. 

L’initiative pour l’Adaptation de l'Agriculture Africaine (AAA) aux changements climatiques répond aux besoins exprimés par les pays africains. Elle a été lancée en 2016 lors de la COP 22 et est construite autour de deux grands piliers :

– plaidoyer pour assurer le financement des projets d’adaptation de l’agriculture des pays africains ;

– promouvoir des solutions innovantes pour répondre aux besoins prioritaires de l’Afrique. L’initiative promeut et favorise la mise en place de projets concrets pour améliorer la gestion des sols, la maîtrise de l’eau agricole, la gestion des risques climatiques et les capacités de financement. Elle met en avant des solutions techniques mais également des bonnes pratiques et des mesures d’accompagnement, notamment le renforcement des capacités techniques et managériales.

–Appui sur les instruments préconisés par la CCNUCC (La Convention-cadre des Nations unies sur les changements climatiques) : transferts de technologie, préparation des politiques et stratégies agricoles adaptées, montage de projets «bancables » répondant aux critères des partenaires au développement et donateurs, et promotion de la coopération Sud-Sud.

L’initiative pour l’Adaptation de l’Agriculture Africaine aux changements climatiques défend une approche intégrée, participative et responsable, autour de trois mots d’ordre : s’unir pour réussir, donner un cadre pour agir, s’appuyer sur des initiatives déjà existantes. Réponse clé au changement climatique et à l’insécurité alimentaire, l’initiative pour l’Adaptation de l’Agriculture Africaine contribue également à relever les défis plus globaux de développement. Elle contribue en effet à la réalisation de plusieurs objectifs de développement durable. 

Une série de programmes de renforcement de capacités sur la croissance verte au Maroc est déjà lancée à travers un premier atelier qui s'est focalisé sur le concept de la croissance verte, du développement des territoires verts, en s’appuyant sur l’expertise du GGGI (Global Green Growth Institute - organisation internationale, dont le siège est à Séoul, en Corée du Sud). Pour opérationnaliser leur partenariat, le Secrétariat d’Etat Chargé du Développement Durable a organisé conjointement avec le Global Green Growth Institute (GGGI) un atelier sur « La croissance Verte et le Développement des Territoires Verts au Maroc », les 23 et 24 octobre 2017 à Rabat. Une rencontre qui a permis d’engager un dialogue constructif et évolutif autour du concept de la croissante verte et le développement des territoires verts au Maroc, pour une meilleure mise en œuvre de la Stratégie Nationale de Développement Durable (SNDD). De plus, autour du thème «Réinventer les modèles économiques», la première édition du Forum Transition Monaco qui a été organisée le 26 et 27 Juin 2018 à Monaco sous la présidence effective du Prince Albert II de Monaco, dont des leaders internationaux, des investisseurs, des chefs d’entreprise. L’événement a mobilisé des acteurs clés pour trouver des solutions réelles pour que les pays et les industries prospèrent tout en préservant notre planète pour la future génération.

Suite au programme ambitieux fixé par les Objectifs de développement durable des Nations Unies, l’Accord de Paris sur le climat et le Sommet One Planet, le Forum Transition Monaco vise à agir comme un catalyseur de changement, tout en s’attaquant aux grands défis que sont la croissance démographique, le changement climatique et l’épuisement des ressources naturelles, les entreprises de tous les secteurs et de toutes les industries devront trouver des moyens de transformer radicalement leurs modèles économiques. Intervenant lors de ce Forum qui, à la recherche de créer un hub européen d’investissements consacré à la transition et à la construction d’un nouvel écosystème, Obaid Amrane, Membre du Directoire chez MASEN (Agence marocaine pour l'énergie solaire) Actions du MASEN et Afrique et MASEN a mis le point sur les objectifs aspirant qui font du Maroc une référence régionale, même mondiale, en la matière. Des face-à-face, des échanges d’expériences et de pratiques ont ainsi fait l’objet d’accords avec plus d’une dizaine de pays subsahariens dans le but d’accélérer le déploiement des énergies renouvelables sur le continent noire et réagir aux besoins énergétiques des populations, en indiquant la nécessité de continuer d’œuvrer pour réunir les conditions de réalisation des projets en termes de ressources financières, d’environnement, d’investissement et de cadres institutionnels et législatifs adaptés.

Le Maroc envisage ainsi de porter la part des énergies renouvelables dans le mix énergétique à 52% d’ici à 2030 en vue de réduire sa dépendance énergétique de l’étranger, a-t-il affirmé en soulignant que le Royaume s’est également doté d’une stratégie intégrée faisant du développement industriel, de l’accélération de la recherche et du développement (R&D), de l’innovation et du développement territorial, des axes complémentaires à celui de la génération de l’énergie renouvelable.

Dans l'actualité récente, 

 Plan Maroc Vert : vers l’excellence d’un modèle de développement ? », tel est le thème de la conférence-débat organisée mardi 29 octobre 2019 à Casablanca par La Chambre de commerce Britannique pour le Maroc.

La Chambre de commerce Britannique pour le Maroc a organisé le 29/10/2019 à Casablanca une conférence-débat sur les acquis du Plan Maroc vert et ses défis pour la prochaine décennie. Lors de son intervention, El Mahdi Arrifi, Directeur Général de l’Agence pour le Développement Agricole (ADA) a dressé un état des lieux des réalisations de cette stratégie, lancée en avril 2008.  Ce programme vise à faire passer la surface cultivée de 4 000 à 40 000 hectares (ha) à l’horizon 2020. Selon ce responsable, « le Plan Maroc vert enregistre un bilan positif ». « Ses réalisations sont grandes. Cette stratégie a permis d’investir plus de 105 milliards de DH en 10 ans dans le secteur agricole. Ces investissements ont permis d’améliorer les performances du secteur. De 2008 à 2018, le taux de croissance annuel a été de 7,5% dans le secteur agricole. », se félicite-t-il.  Le plan Maroc Plan Vert, à travers le plan national d’économie d’eau, a permis d’équiper 555.000 hectares en goutte-à-goutte et plus de 600.000 autres hectares seront équipés d’ici la mi-2020.

Et de poursuivre : « Le Plan Maroc Vert a boosté les exportations des produits agricoles, qui ont connu une augmentation de 117% en passant de 15 milliards de dirhams à 33 milliards de dirhams ».

Autre grande réalisation, l’organisation du secteur agricole avec la création des associations interprofessionnelles, renchérit M.Arifi. Sans oublier la création de 342 000 emplois supplémentaires.

Le Maroc se met aussi doucement à l'agriculture biologique.

Quels défis pour la prochaine décennie ?

Un an après le discours royal appelant à l’émergence d’une classe moyenne rurale, le Plan Maroc Vert est appelé en effet à entamer une nouvelle phase de développement. En octobre 2019, SM le Roi Mohammed VI a appelé à « une consolidation des acquis réalisés dans le domaine agricole et à la création de nouvelles activités génératrices d’emplois et de revenus, notamment en faveur des jeunes en milieu rural ». La finalité étant de « favoriser l’émergence d’une classe moyenne agricole ».

Fiches Maroc

Télécharger la fiche Maroc pour la simulation de la COP22 en 2016

Télécharger la fiche Maroc pour la simulation de la Cop23 en 2017-2018

L’AFRIQUE

Les Africains déçus par les promesses des pays riches

Deux ans après l’Accord de Paris conclu à la COP21, l’Afrique continue d’unir ses forces, misant notamment sur les partenariats pour mettre les pays développés face à leurs responsabilités et à leurs engagements en matière de financement, et inciter les pays du continent à poursuivre une trajectoire de développement sobre en carbone et appliquer ses Contributions déterminées au niveau national.
La Journée de l’Afrique est célébrée tous les ans à la COP depuis la COP17 à Durban, lancée conjointement par la BAD, la CUA, la CEA et le NEPAD. Ces institutions n’ont de cesse de défendre les intérêts des 54 pays d’Afrique, l’un des continents les plus exposés aux changements climatiques alors qu’il contribue pour 3 % à peine aux émissions de gaz à effet de serre dans le monde. Le Mercredi 15 novembre 2017, la COP23 a célébré la Journée de l’Afrique avec pour thème : " Partenariats pour la mise en oeuvre de l’Accord de Paris : la réponse de l’Afrique», à l’initiative conjointe de la Banque africaine de développement (BAD), de la Commission de l’Union africaine (CUA), de la Commission économique pour l’Afrique de l’ONU (CEA) et du Nouveau partenariat pour l’Afrique (NEPAD).

Peu d’avancées en matière de solidarité Nord-Sud

Les négociateurs des pays africains déplorent le manque de solidarité du Nord, plus riche et industrialisé depuis longtemps. Les délégations Africaines se déplacent en masse pour chaque édition Cop depuis Paris, mais le bilan qu’ils en font est assez décevant. Parmi les frustrations, le peu d’avancées en matière de solidarité Nord-Sud, notamment sur les financements à l'adaptation.

Le Soudanais Mohamed Kabbar a lancé un appel aux riches nations industrialisées : « Là où il y a de la volonté, il y a mille ressources ; là où il n’y en a pas, il y a mille prétextes. ». Un dicton africain, a-t-il précisé, « plutôt fidèle à la situation globale dans laquelle nous nous trouvons : 43 pays d’Afrique, soit plus de 78 % du continent, ont ratifié l’Accord signé lors de la COP21, à Paris. Or, nos pays n’ont bénéficié que de 3,9 % des 100 milliards du Fonds d’adaptation au réchauffement climatique. Le mien en particulier, le Soudan, meurt de la sécheresse. ». Sécheresses, inondations, élévation du niveau de la mer, épisodes climatiques extrêmes qui menacent la sécurité alimentaire des populations…, la ”facture” du changement climatique se révèle bien élevée pour l’Afrique. Sur les 10 pays au monde considérés comme les plus menacés par le changement climatique, 7 sont africains : la Centrafrique, l’Érythrée, l’Éthiopie, le Nigeria, la Sierra Leone, le Sud-Soudan et le Tchad.

L’Afrique organise le financement de l'énergie verte sur le continent

Le continent est assez bien placé dans le classement des pays renouvelables,  puisqu’il y place 7 pays dans les 10 premiers du classement mondial. Il s’agit de l’Ethiopie, 1ère avec 93,9% ; la Zambie 3ème avec 88,86% d’insertion du renouvelable ; le Mozambique 4ème avec 87,63% ; la Tanzanie 5ème avec 85,62% ; le Kenya 7ème avec 82,84% ; le Togo 8ème avec 80,96% et le Nigeria 9ème ave 80,96%.

Le lancement officiel de la Plateforme africaine pour les Contributions déterminées au niveau national (Africa NDC Hub), une initiative de la Banque Africaine de Développement (BAD) est destinée à aider les pays d’Afrique à appliquer leurs Contributions déterminée au niveau national (CDN) respectives.
L’urgence se fait d’autant plus aiguë pour l'Afrique, l'une des régions au monde les plus vulnérables aux effets du changement climatique, comme en témoigne encore la terrible sécheresse qui a sévi en Afrique de l’Est en 2017. En 10 ans, entre 1995 et 2015, le continent a subi 136 épisodes de sécheresse, dont 77 dans la seule région de l’Afrique de l’Est. Des épisodes aux conséquences dramatiques qui pourraient être limités si les objectifs des négociateurs africains étaient atteints à Bonn. Leurs attentes ? Plus de transparence sur le financement de l'atténuation des GES, et des réponses quant au financement de l'adaptation.

L’Afrique lance AAA : l'adaptation de l'agriculture africaine (AAA)

L'initiative AAA s'attelle à promouvoir des solutions innovantes en termes de gestion des sols, de fertilité des cultures, de gestion de l'eau agricole ou encore de promotion de l'agroforesterie. Elle propose également des solutions pour le financement des petits agriculteurs. Les 54 pays africains n'ont pas tous les mêmes problématiques, mais tous ont la possibilité de s'appuyer sur des propositions concrètes. « La manière la plus concrète de célébrer une COP de l'action est d'avoir un portefeuille de projets conséquent », analyse Seyni Nafo, président du groupe Afrique dans les négociations climatiques. En novembre 2016, ce dernier avait recueilli 130 projets venant des 54 États africains. Pour mener les actions, il faut des fonds, et pour les obtenir, il faut également répondre à certaines exigences. Lors de la COP22, Le négociateur malien comptait bien obtenir 4,3 milliards de dollars pour les projets africains.

Le groupe des négociateurs africains en coalition avec le Groupe des 77 + Chine demande donc plus de transparence et d’explications dans l’accord de Paris pour financer l’adaptation, les transferts de technologies, les moyens de réductions de gaz à effet de serre. Le groupe sollicite également des financements privés. Par exemple, la Banque mondiale et l’Agence française de développement (AFD) ont affirmé leur soutien à l’initiative pour l’Adaptation de l’Agriculture Africaine (AAA) pour doter le continent d’une agriculture intelligente et résiliente face au changement climatique.
Confortée par des résultats tangibles avec des projets concrets dans pas moins de treize pays africains, l’initiative AAA lancée il y a plus d’un an dans le cadre de la COP22, incite ces deux bailleurs de fonds à adhérer activement à ses actions visant à réduire la vulnérabilité de l’Afrique et de son agriculture aux changements climatiques. Si la Banque mondiale est déjà engagée financièrement dans certains projets de la Triple A, l’AFD ne va pas tarder à lui emboîter le pas et s'engage à officialiser cet engagement lors de l'anniversaire de la COP21 à Paris en décembre. Ce que les négociateurs et dirigeants Africains espèrent.

L’Afrique dénonce le marché carbone

La Commission européenne a décrit le changement climatique comme «l'une des plus graves menaces environnementales, sociales et économiques pour la planète». Pour FERN, essayer de lutter contre cette menace par un mécanisme de marché permettant de poursuivre les émissions d’un côté pour soi-disant les réduire de l’autre relève de l’absurde. Des réductions doivent intervenir partout, en particulier dans les pays industrialisés. Et ce, dès maintenant. Au lieu de consacrer notre temps, notre argent et nos efforts à la mise en place d’un nouveau système d’échange de quotas d’émission à l’échelle mondiale, nous devrions investir dans de véritables réductions des émissions et créer des infrastructures d’énergies et de transports peu consommatrices de carbone.

L’Afrique s’engage au plan local et territorial

Cités et gouvernements locaux unis d'Afrique (CGLUA), qui réunit les autorités locales, a de nouveau plaidé pendant la COP23 pour que les collectivités locales africaines aient un accès plus aisé aux ressources financières mises à disposition par le Fonds vert climat.

Le Fonds vert climat a été mis en place pour permettre d’agir. La souscription, c’est 100 milliards de dollars par an: 50% pour l’atténuation, 50% pour l’adaptation. Cependant, moins de 2% des ressources mises à disposition par ce fonds ont atteint l’Afrique dit Jean-Pierre Elong Mbassi, le secrétaire général de l'organisation panafricaine.
CGLUA a récemment démontré aux Etats qu’il n’y a pas de mise en oeuvre des engagements nationaux sans dimension locale. Par conséquent, l'organisation CGLUA souhaite que les collectivités locales soient partie prenante de l’agenda climat parce qu'au moins 60% des émissions de gaz à effet de serre et 60 à 80% des impacts du changement climatique se ressentent dans les villes et territoires. Aussi, les autorités locales souhaitent-elles, en premier lieu, qu’il y ait un programme important de mise à niveau des collectivités locales d’Afrique afin qu’elles préparent des dossiers éligibles au Fonds vert climat. Il faut donc un programme de renforcement des capacités et un autre d'assistance technique.

Leurs doléances ont déjà été présentées à la COP22 sans qu’ils n’obtiennent de réponse claire. Ils ont réitéré leurs demandes auprès de la COP23 en espérant avoir une réponse plus claire. Cela n'a pas été le cas. Les discussions se poursuivent à la Cop24 avec le Fonds vert.

Engagement des pays africains pour le climat

L'Afrique du Sud

représente 1% des émissions mondiales de GES soit environ 6 teCO2/habitant. Le gouvernement sud africain a déposé, puis retiré, puis modifié sa contribution dont les engagements sont difficiles à analyser. Ces derniers iraient vers un pic d'émissions en 2020 ou 2025 (située entre 398 et 614 millions de teCO2, ce qui correspond à une augmentation de 20 à 80% des émissions entre 2025 et 2030 par rapport à 1990)avec une réduction modérée à partir de 2030 (située entre 7 et 10 teqCO2/hab), qui n'est pas compatible avec l'objectif +2°C.

L'Algérie

s'engage à réduire de 7 à 22% d'ici à 2030.

Le Bénin 

s'engage à réduire à -120 Mte CO2 d'ici à 2030.

La Gambie

Petit pays responsable seulement de 0,01% des émissions de GES a fait de sa contribution un devoir moral en s'engageant à une réduction d’émission de 45% d'ici à 2030.

Le Ghana

s’est engagé à réduire de 15% ses émissions de gaz à effet de serre d’ici 2030. Mais Accra précise qu’en cas d’aide extérieure, ce pourcentage pourrait s’élever à 45%.Plan d'action du Ghana même s'il n'est pas dans la liste des pays recensés par C-Roads le Ghana compte !

La Guinée équatoriale 

s’engage à réduire ses émissions de 20% d’ici à 2030 avec des mesures encore floues, tant le pays manque de dispositifs scientifiques pour évaluer le changement climatique, explique Malabo.

L'Ethiopie

L’Éthiopie se classe parmi les 15 pays les plus peuplés du monde avec 92 millions d’habitants. Au niveau énergétique, même si ce pays dispose d’un potentiel considérable en énergies renouvelables (45 GW en hydroélectricité, 5 GW en géothermie, 100 GW en éolien), moins de 30% de la population a accès à l’électricité. Cette troisième contribution d’un pays africain et première d’un membre du groupe des pays les moins avancés a été saluée. Sous réserve de financement approprié, cette contribution fixe un objectif très ambitieux de limiter les émissions nettes de gaz à effet de serre de l’Ethiopie à 145 millions de tonnes équivalent CO2 ou à un niveau inférieur d’ici 2030, soit une réduction des émissions de 64 % par rapport à l’évolution prévue en cas de politique inchangée. Cet objectif s’inscrit dans la volonté de l’Éthiopie de devenir une économie neutre en carbone à long terme avec une impulsion forte vers les énergies renouvelables depuis 2011. Elle est accompagnée de mesures d’adaptation visant à réduire la vulnérabilité de la population et de l’économie éthiopienne (efforts sur les secteurs les plus polluants, comme l’élevage, responsable de 42% des émissions). Mais l’Éthiopie a d’ores et déjà annoncé qu’elle ne pourrait atteindre cet objectif seule. Addis-Abeba a chiffré le coût de son projet à 150 milliards de dollars d’ici à 2030, un montant que le pays ne pourra pas mettre sur la table sans aide extérieure. Notons que l'Ethiopie a accueilli le 23 Janvier 2015 à Addis-Abeba le ClimDev-Africa: le Programme Climat pour le Développement en Afrique. Cette réunion d' experts avait pour objectifs de rappeler le parcours de l’Afrique dans les négociations sur le changement climatique et d’affûter les stratégies et les attentes du continent affricain pour la COP21.

L’Ethiopie ne possède ni gaz ni pétrole, elle mise donc tout sur les énergies renouvelables. Et notamment l’hydroélectrique et l’éolien : le pays est en effet battu par les vents en saison sèche, et connaît les crues du Nil en saison des pluies. Ces sources d’énergies renouvelables sont donc tout indiquées. L’Ethiopie a, avec 93,9% d’énergie produite à partir de sources renouvelables, le mix énergétique le plus écologique au monde. C’est ce que révèle l’indice mondial de l’utilisation des sources alternatives d’énergies du rapport « Global Architecture Performance Index Report 2017 », édité par le Forum économique mondial (WEF). Les sources concernées par cette donnée sont l’hydroélectricité, la géothermie, le solaire, la biomasse et le nucléaire, entre autres.

Le Kenya

s'engage à réduire ses émissions de GES de 30% d'ici à 2030. Un engagement pris au regard de la vulnérabilité climatique du pays dans ses secteurs économiques que sont l’agriculture, l’énergie et le tourisme et de sa très faible émission par habitant (1 teCO2/habitant très faible comparé à 8 teCO2/habitant pour un européen ou 29 teCO2/habitant pour l'Australie). Nairobi conditionne son plan par un soutien international financier et technologique de 40 milliards de dollars. Le Kenya a également annoncé, dans sa contribution nationale, un plan d’action sur l’adaptation aux impacts des changements climatiques, dans différents secteurs et domaines (réforme des politiques publiques, infrastructure, formation et éducation, réforme foncière, gestion de l’eau et irrigation, urbanisation, agriculture, tourisme, genre, industries extractives, décentralisation, etc.). Au Kenya, les impacts des dérèglements climatiques se font déjà sentir. Il font peser des coûts importants sur l’économie, le niveau de vie, les récoltes, la ressource en eau et les écosystème. Les scientifiques s’accordent à dire que ces impacts devraient s’accroître à l’avenir, avec notamment une augmentation de la fréquence et de l’intensité des sécheresses.

La République démocratique du Congo

s'engage à réduire des émissions de GES de 17% d'ici à 2030.

Sources