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Le cycle océanique du carbone dans la colonne d'eau
3. Les exportations de carbone vers l'océan intermédiaire et profond
Le flux de carbone organique
Enfin une part importante de la matière organique est encore détruite, à l'intérieur du sédiment dans la zone de bioturbation et moins de 0,1% de la production primaire initiale est "définitivement enfouie (la proportion peut varier en fonction des taux de sédimentation, qui lorsqu'ils sont importants, limitent la bioturbation et favorisent la préservation du carbone organique dans les sédiments.
Le flux particulaire de carbone organique
Dans l'océan toutes les eaux de surface sont sursaturées par rapport au carbonate de calcium et ce d'autant plus qu'on se rapproche des basses latitudes (cette sursaturation facilite la fabrication des tests et coquilles).
En profondeur, l'augmentation de pression et la baisse de température diminuent le degré de sursaturation, effet renforcé par la diminution des ions carbonates. Ainsi, les eaux de l'Atlantique sont sursaturées, par rapport à la calcite, jusqu'à environ - 4 000 m . Au-delà de - 5000m, les eaux sont franchement sous-saturées. Si l'on considère la saturation par rapport à l'aragonite, les phénomènes sont plus rapides, la sous-saturation devient nette vers - 2 500 à - 3 000 m. Dans le Pacifique, la sous-saturation est plus vite atteinte (ce qui est en accord avec sa teneur plus grande en CO2). Pour la calcite, les eaux sont sous saturées dès - 3000 m et pour l'aragonite le processus est encore plus rapide et les eaux sont sous-saturées dès - 300 m de profondeur.
On peut donc déjà s'attendre d'une part à ce que les sédiments carbonatés soient mieux préservés dans l'Atlantique que dans le Pacifique et que, d'autre part, les sédiments calcitiques le soient à des pro fondeurs plus grandes que les sédiments aragonitiques. La sous-saturation des eaux océaniques par rapport au CaCO3 conduit à une dissolution, croissante en fonction de la profondeur, des particules carbonatées produite, en surface. Cette dissolution se réalise au cours de leur lente chute dans les tranches profondes des eaux océaniques et d'une façon bien moindre lors de leur séjour sur le fond. On appelle lysocline la profondeur à laquelle on observe ce brusque accroisse ment des phénomènes de dissolution (en moyenne vers 3 500-4 000 m pour la calcite). Dans la pratique la lysocline est souvent identifiée, pour les séries anciennes, par l'état de préservation des microfossiles (indice de dissolution des foraminifères par exemple) ; du point de vue chimique, elle correspond plus ou moins à la profondeur à laquelle commence la sous-saturation. Le niveau de compensation de la calciteCCD, Calcite Compensation Depth) est la profondeur (environ 5 000 m dans l'océan actuel) à laquelle les processus de dissolution ont totalement compensé l'apport de carbonates provenant de la production de surface. Ce niveau de compensation de la calcite varie dans l'espace et dans le temps. On définit de la même façon une lysocline de l'aragonite et une ACD.(NCD ou |
Au-delà de la CCD, les sédiments calcaires ne peuvent plus s'accumuler. On estime que des sédiments calcaires ne peuvent s'accumuler que sur 20 % environ de la surface des océans. Le rythme d'accumulation va du centimètre à quelques décimètres par milliers d'années, selon l'intensité de l'activité biologique de surface.
(Dans les graphiques ci-dessous : DIC = carbone inorganique dissous)
Les courants verticaux
La dynamique de l'océan contraint fortement la production primaire, en régulant l'apport de nutriments de l'océan profond et en définissant les conditions d'éclairement moyen par l'intermédiaire de la profondeur de la couche de mélange. Mais elle permet également un transfert de carbone vers les profondeurs.