Cellules souches et thérapies :
mythe ou réalité ?
Face aux problèmes liés au manque chronique d’organes disponibles pour les personnes en attente de greffes, face à l’essor considérable des affections neurodégénératives (maladies de Parkinson, d’Alzheimer, de Huntington), les cellules souches sont présentées comme le candidat thérapeutique idéal susceptible de guérir tous ces maux.
De façon simpliste, on peut considérer qu’il existe deux catégories de cellules souches : les cellules souches embryonnaires et les cellules souches adultes;
Le 6 novembre 1998, le Financial Times titrait: "La médecine entre dans le domaine de la science-fiction." Quant à lui le New York Times écrivait: "Des scientifiques isolent les cellules à l'origine de la vie." Libération, en France: "L'embryon humain fournit les premières cellules bonnes à tout faire." C'est ainsi que quelques grands quotidiens saluaient l'obtention de cellules souches embryonnaires humaines qualifiées de cellules ES ( ES signifiant "Embryonic Steam", "souche embryonnaire" en anglais).
Les cellules souches ES sont des cellules issues de blastocystes très précoces, et qui ont la capacité à se différencier en diverses lignées cellulaires si elles sont soumises à un environnement moléculaire adapté. Ces cellules sont alors qualifiées de pluripotentes.
Les cellules souches adultes sont présentes dans certains organes ou tissus (épiderme, intestin, moelle osseuse, muscle squelettique, foie, certaines zones cérébrales, le cœur, ;..). Contrairement aux cellules ES, ces cellules ne peuvent pas toutes évoluer vers tous les lignages cellulaires possibles, et leur multiplication in vitro s’avère parfois difficile.
Si dans plusieurs états américains, des milliards de dollars sont alloués à la recherche sur les cellules souches ES, en France, c’est le contraire. En effet, la loi de bioéthique du 6 août 2004 interdit toutes recherches relatives au clonage reproductif et au clonage thérapeutique, et les recherches concernant les cellules souches ES dans le cadre de la procréation médicalement assistée ont obtenu une dérogation de cinq ans.
Alors, qu’en est-il vraiment ? La maîtrise de la différenciation cellulaire des cellules embryonnaires pluripotentes est-elle un fantasme, un mythe ou une réalité ?
Au travers de différents exemples empruntés aux états les plus actuels de la recherche, nous allons faire le point sur cette quête, déterminer les champs d’application concrètes, les pistes à explorer, et les résistances encore présentes.
- Voir les applications thérapeutiques dans le cadre d’insuffisances cardiaques post-ischémiques (Fichier .pdf)
- Voir l'utilisation de cellules souches embryonnaires pour réparer le système nerveux.(Fichier. pdf)
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