Aller au contenu. | Aller à la navigation

Outils personnels

Plateforme - ACCES
Navigation
Vous êtes ici : Accueil / Thématiques / EDD / Dispositif climat, énergie et développement / Formations et recherches / Cadrage et enjeux de la formation 2006 "Energie, climat et développement"

Cadrage et enjeux de la formation 2006 "Energie, climat et développement"

Par urgelli — Dernière modification 05/12/2016 11:04
Nous soumettons ici à la discussion le cadrage théorique et les enjeux de la formation INRP pluridisciplinaire de formateurs réalisée en octobre 2006, pour l’accompagnement de programmes d'éducation à l’environnement et au développement durable (EEDD, 2004).
  • Contexte et objectifs de la formation
Le thème 2006 Climat, Energie et Développement s’inscrit dans le cadre de la politique éducative définie par la circulaire de l’éducation nationale de juillet 2004 (programme EEDD). Cette circulaire invite à une éducation citoyenne sur des questions d’environnement, dans le cadre de la Stratégie nationale du développement durable, présentée en juin 2003.

En juillet 2004, le ministère de l’Ecologie et du développement durable lance le Plan Climat. Le premier bilan annuel du Plan Climat, dressé en décembre 2005, montre que, au delà des initiatives politiques pour dépasser les objectifs des accords de Kyoto (réduction nationale des émissions de gaz à effet de serre), l'accent est mis sur la prise en charge par la système éducative mais aussi par les médias de la question du changement climatique, en liaison avec le développement durable et pour une mobilisation citoyenne (voir les campagnes nationales pour l'Education, la formation, et la sensibilisation du public).

Il s’agit donc pour nous de proposer des stratégies pédagogiques en relation avec le traitement de la question socio-scientifique du changement climatique (Legardez et Alpe, 2001).


  • Description de l'expérimentation EEDD Climat de l'INRP

Avec une équipe interdisciplinaire de huit enseignants associés à l’INRP, nous avons pris en charge cette question en octobre 2004. Nous avons essayé de dresser ensemble, malgré les difficultés liées à notre éloignement géographique et à nos cultures disciplinaires différentes, une représentation de la question du changement climatique dans sa complexité, face à un océan de connaissances, d’ignorances, de controverses interdisciplinaires et de conflits d’intérêts (Fourez, 1997).

Une veille scientifique et médiatique a accompagné les réflexions de l’équipe. Nous sommes partis du postulat que les médiateurs scientifiques cherchent à exposer, au delà des résultats de la science, des enjeux de société et donc de fait, se situent directement dans une forme de traitement de questions vives socio-scientifiques. Cependant d'autres enjeux, liés aux stratégies de médiation choisies,  sont à prendre en compte dans l'analyse des discours socio-scientifiques produits.

Sur la base d’une méthodologie personnelle, volontariste et spontanéiste, liée à leurs pratiques disciplinaires d’enseignement et à leurs conceptions personnelles des enjeux de l'EEDD, les enseignants associés ont été invités à s’attarder sur les discours médiatiques évoquant le changement climatique durant l’année 2005. L’idée est d’identifier les territoires de certitudes, d’incertitudes, de controverses, de conflits et les enjeux sociaux de la question choisie, tout en s’appuyant sur une expertise disciplinaire, à la fois scientifique et pédagogique, et sur les représentations et les connaissances des élèves et des collègues des autres disciplines en jeu.

Leur réflexion a toujours été poussée en direction de la scénarisation pédagogique, avec examen de  possibilités d'ouverture aux autres disciplines (porosité disciplinaire). Nous avons ainsi proposé aux enseignants associés l’identification, à partir d'un fond commun de ressources scientifiques médiatisées, et identifiées ensemble, en fonction des pratiques et de la culture médiatique de chacun, d'opportunités d’enseignement pour un prise en charge de la question du changement climatique (dans le cadre du programme EEDD), en fonction des contraintes de l’enseignement disciplinaire (programmes scolaires et structuration des temps d’enseignement).

  • Notre modèle de formation de formateurs en EEDD

Pluridisciplinarité :
Les entretiens d’enseignants réalisés par Boyer et Pommier (2005) montrent, en autres, la demande de travail collaboratif et les réelles prédispositions pour la prise en charge de projets éducatifs inscrits dans le cadre du développement durable.

Des formations interdisciplinaires d’enseignants, autour de questions d’environnement socialement vives, sont régulièrement réalisées à l’Ecole nationale de formation agronomique de Toulouse (ENFA). Les analyses de ces formations, réalisées par Albe et Simonneaux (1997, 2006), montrent que les sciences humaines et sociales sont favorisées pour la prise en charge de telles questions et interpellent les sciences expérimentales sur les points de certitudes, d’ignorances et de controverses.

Stratégies pédagogiques : démarche de projets et débats
Les travaux de Prieur et Sanchez (2005) montrent que les écoles hors de la classe (école de terrain) font partie des stratégies pédagogiques pertinentes pour appréhender la complexité d’un système, autour de l’articulation entre observations et modélisations. Ses stratégies s’appuient sur des outils numériques d’intégration de données à des modèles et donc de simulations, mais aussi sur des outils de visualisation interactive de l’environnement et de la pression anthropique locale, régionale ou globale (Urgelli, 2005).

Dans les formations sur l'EEDD, les pratiques pédagogiques de débats en classe sont également questionnées, dans le cadre plus large d’une éducation citoyenne et d’une action éducative en faveur d’un débat autour du modèle de développement durable (selon les trois axes environnement, économie et société). Face aux éventuels débats sociaux et scientifiques, les enseignants associés au projet INRP ont adopté la posture d’impartialité. Cette impartialité pourra être soit neutre, soit engagée, en fonction de la personnalité de l’enseignant et de sa vision du contrat didactique avec les élèves (Kelly, 1986).

Rapport aux savoirs et aux pratiques des scientifiques :
Simonneaux (2006) souligne que, dans les formations interdisciplinaires de l’ENFA, le rapport des enseignants aux savoirs et aux pratiques de référence évolue avec l’avancement du projet de traitement d’une question vive socio-scientifique.

Dans notre formation, nous avons choisi de travailler sur le rapport des enseignants aux savoirs et pratiques de référence (ici les modélisations des impacts du changement climatique sur l'environnement (travaux de Barrere et al., 2005), mais aussi sur les économies et les sociétés (travaux sur la modélisation intégrée de Cariou et al., 2006)); Ces modélisations sont le fruit et la source d’observations et de prévisions, nécessairement incertaines et controversées).