Myopathies Duchenne - Becker - Introduction
Myopathies Duchenne - Becker
Jean-Claude Hervé. Naoum Salamé
Mai 2024. Nouveau dossier : Thérapie génique de la DMD. |
Introduction
Après l’étude des mécanismes de la reproduction sexuée qui assurent le transfert des allèles des gènes et leur brassage au fil des générations, le programme demande d’appliquer les connaissances acquises à la compréhension des principes de base de la génétique, notamment en génétique humaine.
A vrai dire, le thème de la génétique humaine a déjà été abordé en classe de première dans la partie « Variation génétique et santé », plus précisément dans « Mutations et santé ». Il y est dit que l’examen des arbres généalogiques familiaux permet de connaître les modes de transmission héréditaire des déterminants génétiques responsables de maladies génétiques monogéniques.
Le programme précise qu’on se limite au cas de maladies autosomales monogéniques et l’on cite le cas de la mucoviscidose en raison de la diversité des allèles mutés. Un objectif est de prédire les risques génétiques des nouvelles générations en calculant leur probabilité (conseil génétique). On peut alors s’interroger sur la spécificité de la terminale par rapport à la première.
Les ressources parues sur Eduscol indiquent pour chaque point du programme, les acquis des classes précédentes à consolider et les acquis nouveaux à bâtir en terminale.
- Parmi les acquis à consolider figurent ceux qui concernent la structure des gènes et surtout les modalités de leur expression. Ces notions sont indispensables pour comprendre comment les diverses mutations à l’origine d’une maladie génétique peuvent se traduire au niveau moléculaire et de là entraîner des phénotypes macroscopiques variables. La notion de risque génétique est évidemment à consolider et à approfondir en prenant en compte l’apport des données du séquençage des gènes qui permettent d’établir les génotypes des individus d’une famille.
- La notion nouvelle à envisager est celle d’hérédité liée au sexe. En première on n’envisage que des exemples de maladies génétiques où les gènes sont situés sur des autosomes. En terminale on considère aussi des exemples où les gènes en jeu sont situés sur la région propre au chromosome X ou sur celle propre au chromosome Y. Cette notion d’hérédité liée au sexe a d’ailleurs pu être introduite par l’analyse de résultats de croisements chez les animaux et végétaux.
Les myopathies de Duchenne et de Becker
Les modalités de la transmission dans l’espèce humaine des myopathies de Duchenne et de Becker sont propices à la fois pour consolider les acquis et en établir de nouveaux.
- La myopathie de Duchenne est une maladie génétique monogénique se traduisant par une dégénérescence progressive des cellules (fibres) des muscles squelettiques, des muscles lisses et cardiaques. Les premiers signes apparaissent vers 3-5 ans et la faiblesse musculaire s’étend par la suite finissant par affecter les muscles respiratoires.
- La myopathie de Becker débute plus tardivement que celle de Duchenne, vers 10-11 ans, et se traduit par des symptômes moins sévères.
Ces deux myopathies sont dues à des mutations du gène DMD. C’est le plus grand gène du génome humain comprenant 79 exons séparés par des introns, situé sur la région propre au chromosome X. Celui-ci code pour une protéine des fibres musculaires, la dystrophine.
Les mutations du gène DMD sont très diverses comprenant des mutations ponctuelles, des délétions d’un nombre plus ou moins grand d’exons, des duplications d’exons. C’est aussi un gène où la fréquence des mutations de novo est élevée en relation avec la taille du gène.
- On dispose sur le gène DMD et ses mutations d'une banque de données qui en donne une description complète.
- On dispose également d'une banque de données sur la dystrophine et ses différentes isoformes.
A database decicated to human dystrophin variants |
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