Réponse adaptative à médiation humorale - ressource
Mise en oeuvre d'une démarche d'investigation autour des différents événements qui conduisent à la production d'anticorps et reposent sur une collaboration entre les cellules immunitaires, à l'aide du logiciel netBioDyn.
- Contexte de l'activité
- Situation déclenchante et problématique
- Ressources proposées aux élèves
- Déroulement de l'activité
Contexte de l'activité
L'activité proposée se situe au coeur du sous-thème : "L'immunité adaptative, prolongement de l'immunité innée" du programme d'immunologie de terminale S. Les élèves auront préalablement étudié le rôle de l'immunité innée dans le déclenchement de la réponse adaptative. Les anticorps représentent des effecteurs moléculaires de l'immunité adaptative, et la réponse adaptative dépendante des anticorps est qualifiée de réponse immunitaire à médiation humorale.
Situation déclenchante et problématique
La recherche à mener peut être motivée par deux approches complémentaires :
- D'une part, lorsqu'un agent infectieux -par exemple le virus de la grippe- s'introduit dans l'organisme et se reproduit dans les cellules qu'il infecte, un délai de quelques jours est observé avant l'apparition, dans le sérum du sujet infecté, d'anticorps spécifiques des antigènes viraux. Ce délai (voir le graphique) correspond à la sélection, la prolifération et l'activation des cellules effectrices de la réponse immunitaire adaptative. Il s'agit d'identifier, parmi les cellules de l'immunité adaptative (LT et LB), celles qui sont à l'origine de la production d'anticorps.
- D'autre part, il est établi que les personnes en phase déclarée du Syndrome de l'Immunodéficience Acquise montrent un nombre de LT CD4 extrêmement bas, corrélé à la disparition des anticorps anti-VIH (voir le graphique montrant cette corrélation). L'implication des LT CD4 dans la production des molécules effectrices est ainsi suggérée. Il s'agit d'identifier les mécanismes par lesquels les LT CD4 contrôlent la production d'anticorps.
Ressources proposées aux élèves
- Documentation scientifique :
- Graphique des paramètres sérologiques d'un sujet infecté par le virus de la grippe
- Modèles à exploiter avec netBiodyn
Expériences de référence | Modèles permettant de reproduire les conditions expérimentales |
Expérience de Mitchell et Miller : évaluation de la capacité de LB ou de LT à produire des anticorps, en utilisant un système immunitaire "artificiel", dans lequel soit les LB soit les LT sont inactivés (c'est à dire sans fonctions effectrices). |
mitchell_miller.nbd |
Modèle de novo correspondant à une expérimentation non réalisée sous cette forme par les immunologistes : évaluation de la production de plasmocytes et d'anticorps anti-GRM chez une souris avant et après injection de GRM | origine_anticorps.nbd (télécharger) |
Protocole utilisé dans le dispositif de Marbrook : il s'agit d'étudier la réponse de LT CD4 et LB préalablement activés par la rencontre avec un antigène. Il est possible de choisir le nombre et l’emplacement des lymphocytes placés dans les chambres de l’appareil de Marbrook, séparés par une membrane semi-perméable. |
Marbrook.nbd |
voir une page de présentation détaillée de ces trois modèles
Déroulement de l'activité
Une consigne globale peut être proposée :
À partir de l'exploitation des différentes ressources, déterminer l'enchainement des événements conduisant à la production d'anticorps.
La résolution pourrait se faire en trois temps, chacun associé à un modèle.
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Premier temps : les cellules à l'origine de la production d'anticorps
Avertissement : L'activité ci-après est basée sur l'exploitation de l'expérience de Mitchell et Miller. Comme il s'agit d'une expérience qui sous sa forme brute (publication scientifique) peut paraitre complexe à exploiter pour un élève de lycée, nous proposons deux options : demander aux élèves de répondre à un QCM autour de l'expérience historique de Mitchell et Miller(option 1) ou utiliser un modèle simplifié de cette expérience (option 2).
L'expérience référente support de la modélisation : expérience de Mitchell et Miller | ||||||||
- L'expérience historique de Mitchell et Miller (= ressource pour l'option 1) Dans la publication "CELL TO CELL INTERACTION IN THE IMMUNE REPONSE" (The Journal of Experimental Medecine, 1 octobre 1969), Mitchell et Miller relatent un protocole utilisé afin d'identifier les cellules à l'origine de la production d'anticorps, qu'ils nomment AFCP (pour antibody-forming cell precursors).
- soit à la fois les cellules de la moelle et les "F1 thoracic duct cells" (cas de l'ajout de sérum anti-CBA) Ci-dessous, le tableau (TABLE VI) dans lequel les deux auteurs présentent le protocole. Bien entendu, les résultats qu'ils ont obtenus ont été intentionnellement effacés. Aide à la compréhension du protocole : concrètement, les tests effectués permettent de déterminer si les cellules productrices d'anticorps ont des antigènes C57BL ou CBA à leur surface. Ainsi, si par rapport au témoin la production d'anticorps anti-GRM est considérablement réduite en présence de sérum anti-CBA et n'est pas affectée par le sérum anti-C57BL, la conclusion sera que les cellules productrices d'anticorps sont des cellules porteuses de l'antigène CBA exclusivement, c'est-à-dire dérivées de moelle osseuse et non du thymus.
[Se procurer l'article complet relatant l' expérience menée par Mitchell et Miller] L'ensemble du protocole de l'expérience de Mitchell et Miller peut être représenté de la manière suivante : - Une version simplifiée de l'expérience de Mitchell et Miller (= ressource pour l'option 2) Source : bac S Amérique du Nord, publié sur le site SVT de l'académie de Besançon. L'expérimentation décrite dans le sujet de baccalauréat est, dans ses modalités, plus simpliste que l'expérimentation réellement menée par Mitchell et Miller. Pour des raisons pédagogiques, nous proposons dans l'option 2 un modèle basé sur l'expérience simplifiée. Mitchell et Miller utilisent des souris de souche CBA. Ces dernières subissent un traitement à la naissance qui permet de détruire tous les lymphocytes T. Les expérimentateurs injectent alors à ces souris des lymphocytes T (LT) provenant de souris de la souche H2B1. Ces souris possèdent donc un système immunitaire « hybride » : lymphocytes B (LB) de souche CBA et LT de souche H2B1. Ils injectent à ces souris des globules rouges de mouton (GRM). Après une semaine, ils prélèvent la rate des souris (cet organe contient en particulier un grand nombre de LB et de LT). Ils séparent alors les cellules de rate en trois lots auxquels ils font subir des traitements différents : Lot 1 : ajout d'anticorps anti-cellules-CBA ainsi que d'une substance qui détruit les complexes immuns ; Mitchell et Miller évaluent alors la capacité à produire des anticorps anti-GRM dans les trois lots. Bien entendu, les résultats sont dissimulés dans la mesure où le modèle numérique remplira ce rôle.
1Les cellules H2B sont équivalentes aux cellules C57BL de l'expérience historique (H2b correspond à l'haplotype du CMH des souris C57BL/6) Les résultats obtenus par les deux auteurs leur permirent d'affirmer : "les cellules à l'origine de la production d'anticorps sont les lymphocytes B". |
Directives pour l'option 1 : Répondre au QCM proposé sur l'expérience historique de Mitchell et Miller
voir le QCM
voir le résultat publié par Mitchell et Miller
Directives pour l'option 2 : Simuler à l'aide du modèle "Mitchell-Miller.nbd" les conditions de l'expérimentation simplifiée de Mitchell et Miller et retrouver, à partir des résultats obtenus, leur conclusion à propos des cellules à l'origine de la production d'anticorps.
voir un exemple d'exploitation du modèle
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Deuxième temps : des clones de LB sélectionnés aux cellules différenciées productrices d'anticorps
Le modèle utilisé pour découvrir les cellules productrices d'anticorps |
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Consigne :
À l'aide de simulations utilisant le modèle "origine_anticorps.nbd", identifier les cellules immunitaires produisant les anticorps. |
voir un exemple d'exploitation
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Troisième temps : Les LT CD4, pivots de la réponse adaptative à médiation humorale
L'expérience référente support de la modélisation : utilisation du dispositif de Marbrook | ||||||||||||||
On prélève des lymphocytes B et T dans la rate (lieu d’accumulation des cellules immunitaires et de rencontre avec l’antigène) d’une Souris sensibilisée contre un antigène Z soluble. Ces lymphocytes sont placés dans une chambre de culture de Marbrook selon les conditions rapportées dans la figure et le tableau ci-après. Il s'agit alors de quantifier, au bout de quelques jours, le nombre de plasmocytes sécréteurs d'anticorps anti-Z. Schéma du dispositif de Marbrook :
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Consigne :
Exploiter le modèle "Marbrook.nbd" afin de confirmer le rôle pivot joué par les LT CD4 puis expliciter leur implication dans la production d'anticorps. |
voir un exemple d'exploitation