Etiologie
Etiologie
Des causes infectieuses
Cette hypothèse est actuellement abandonnée, ce n’est ni une maladie virale, ni une maladie bactérienne.
Cependant, on attribue une cause virale à l’apparition d’un grand nombre de syndromes parkinsoniens connus sous le nom d’encéphalite léthargique et qui a terrifié l’Amérique et l’Europe à partir de 1916 et pendant une vingtaine d’années. Les symptômes parkinsoniens apparaissaient dans les années qui suivaient l’infection virale. Ces syndromes parkinsoniens post-encéphalitiques ont été décrits par le docteur Olivier Sacks dans son livre «Cinquante ans de sommeil» qui a inspiré le film «L’éveil» et étaient associés à des troubles psychiques. Cette cause infectieuse a aujourd’hui disparu, mais elle prouve qu’un microbe peut atteindre le cerveau et y détruire des zones spécifiques comme le système nigro-striatal dopaminergique. A l’époque, les connaissances limitées en virologie n’ont jamais permis d’identifier le virus en question.
N.B. Un syndrome est un regroupement de symptômes qui peuvent relever de causes diverses. Le syndrome parkinsonien n’est pas la maladie de Parkinson : des tableaux cliniques très proches de la maladie de Parkinson sont observés dans d’autres maladies neurologiques qui touchent à peu prés les mêmes zones cérébrales ce qui explique que les signes soient très proches.
Des causes environnementales
Au début des années 80 un neurologue californien a diagnostiqué un syndrome parkinsonien chez de jeunes toxicomanes utilisant une drogue donnant naissance à une puissante neurotoxine : le MPTP. Chez l’homme, il détruit les neurones dopaminergiques de la substance noire. C’est ainsi qu’est née l’hypothèse qu’une substance présente dans l’environnement peut induire la maladie de Parkinson.
Une exposition à certains pesticides, l’exposition chronique à certains métaux comme le cuivre (maladie de Wilson), le manganèse ou le plomb pourraient être un facteur de risque de maladie de Parkinson de même qu’une intoxication au monoxyde de carbone. Mais, jusqu’ici, les études épidémiologiques dans ce domaine restent décevantes.
Certaines recherches récentes ont mis en évidence une accumulation de fer dans les neurones de rongeurs parkinsoniens. Cette accumulation entraînerait un stress oxydatif qui détruirait les lipides et les protéines des cellules, causant ainsi la destruction des neurones. ( Etienne Hirsch INSERM ).
En janvier 2009, Etienne Hirsch et son collègue Stéphane Hunot publiait une étude révélant une accumulation de lymphocytes T4 dans le cerveau de parkinsoniens décédés et autopsiés. Or on sait que ces cellules qui protègent l'organisme contre les attaques de microbes ne passent pas dans le cerveau ou très peu. Le recours à des souris parkinsoniennes leur a permis de montrer que ces lymphocytes étaient responsables de la destruction des neurones. D'après Etienne Hirsch, il reste à identifier des molécules capables de bloquer la liaison entre ces lymphocytes et leurs récepteurs cérébraux. ( Le journal du CNRS n° 230 mars 2009 ).
Des causes génétiques : (15 à 25% de cas familiaux)
On rencontre des familles dans lesquelles plusieurs membres sont atteints. Ces familles sont peu nombreuses et l’influence génétique est faible. L’étude des vrais jumeaux montre que lorsqu’un des jumeaux est atteint de la maladie de Parkinson, l’autre n’a pas plus de risque de devenir parkinsonien que la moyenne de la population.
Cependant, on connaît une forme familiale de syndrome parkinsonien se transmettant de parents à enfants sans sauter de générations (transmission dominante). L’étude de telles familles a permis de mette en évidence l’intervention de certains gènes. C’est ainsi qu’un gène a été mis en cause dans de très rares familles originaires de Grèce ou d’Italie du sud. Ce gène code pour la synthèse d’une protéine connue dans les neurones : la synucléine. On ne sait pas encore pourquoi la synthèse anormale de synucléine conduit à une atteinte des neurones dopaminergiques.
Des cas plus nombreux de parkinsonisme juvénile (avant 20 ans et jusqu’à 30 ans) ont été reconnus comme des anomalies autosomiques récessives. Le père et la mère sont donc porteurs sains du gène et le risque qu’ils le transmettent à leurs enfants est de un sur quatre. Le gène en cause est celui de la parkine. Il est sur le chromosome 6 et de nombreuses versions mutées ont été découvertes. Le rôle de la parkine est encore inconnu.
Les anomalies retrouvées sur certains gènes sont donc différentes d’une famille à l’autre. Il semble donc qu’il n’y ait pas une mais plusieurs maladies de Parkinson, c’est dire que beaucoup de recherches sont encore nécessaires.
En résumé
L’hypothèse la plus satisfaisante serait donc la combinaison de facteurs génétiques et environnementaux. La dégénérescence des neurones dopaminergiques serait à mettre en relation avec leur vulnérabilité génétiquement programmée à des agents de l’environnement qu’il reste à identifier.