Plasticité corticale - du côté des élèves
Il s'agit de répondre à la consigne globale : "À partir de l'exploitation des ressources proposées, mettez en évidence une plasticité corticale en relation avec l'apprentissage de la lecture puis montrez que la plasticité est possible toute la vie"
Avertissement
- La publication de Stanislas Dehaene et son équipe est extrêmement riche. C'est une exploitation simplifiée -pour des raisons pédagogiques- qui est proposée ici.
- Dans les commentaires ci-dessous, on entend par VWFA aussi bien la VWFA "réelle"(c'est-à-dire celle des personnes sachant lire) que "la zone correspondant à la VWFA" (c'est-à-dire l'aire corticale située exactement au même endroit chez les non-lecteurs)
- La cohorte d'individus est formée de sujets brésiliens et de sujets portugais. Afin de coller au plus près de l'étude menée par les chercheurs, nous avons maintenu la distinction entre les deux nationalités. Il appartiendra donc au professeur d'éviter toute dérive du discours des élèves vers une interprétation à connotation raciale de la différence de performance de lecture entre brésiliens et portugais. Nous ne proposons pas de constat ni d'interprétation de cette différence dans l'exploitation proposée.
- Dans les commentaires ci-dessous, lorsqu'il est question d'activation plus importante d'une aire corticale, cela peut signifier un pic d'activation plus important ou bien un nombre plus important de voxels actifs dans l'aire, c'est-à-dire une extension de cette aire. Nous avons retenu de ne pas détailler ce point.
- Au delà de la mise en évidence de la plasticité corticale (fil conducteur), certains résultats permettent de démontrer la collaboration entre différentes aires corticales. Nous le précisons le cas échéant sous la forme de remarques - en petits caractères, couleur mauve- dans la résolution ci-après.
Résolution
- Voir le premier temps : Mise en évidence d'une plasticité corticale en relation avec l'apprentissage de la lecture
- Voir le deuxième temps - Une plasticité possible toute la vie ?
Premier temps - Mise en évidence d'une plasticité corticale en relation avec l'apprentissage de la lecture
- Comparaison de la VWFA des sujets alphabétisés et des illettrés
Figure utilisée | Exploitation |
Figure 2
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- Comparaison des aires visuelles des sujets alphabétisés et des illettrés, à l'extérieur de la VWFA
Figure utilisée | Exploitation |
Figure 1 |
Remarque : il est observé sur la figure 1 que d'autres zones corticales, situées à l'extérieur du cortex occipital, montrent une activation plus importante chez les sujets lettrés que chez les sujets non lettrés en réponse à la présentation de phases écrites. Ces zones activées sont localisées dans le cortex temporal et dans le cortex frontal. On peut donc parler de collaboration entre plusieurs aires corticales lors de l'activité de lecture
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Figure 3
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- Comparaison des aires non visuelles des sujets alphabétisés et des illettrés
Figure utilisée | Exploitation |
Figure 4
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*Les scientifiques attribuent au planum temporal un rôle dans le codage phonologique du langage. Remarque : lors du test de "décision lexicale auditive", il est observé (figure 4B) que les sujets lettrés montrent une activation importante de la VWFA alors qu'ils sont soumis à un stimulus de nature auditive (ils doivent décider s'il ce qu'ils entendent est un mot ou un pseudo-mot). On peut penser que le sujet se représente le mot écrit lors de la décision, ce qui active sa VWFA. Cette situation permet de souligner, en ce qui concerne le langage, la collaboration entre plusieurs aires corticales (ici, le planum temporal du cortex auditif et la VWFA du cortex occipito-temporal)
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- Conclusion à propos de cette activité
La comparaison des activités cérébrales mesurées chez les sujets de la cohorte d'étude aura permis de constater plusieurs effets de l'apprentissage de la lecture : une augmentation de la réponse de la L-VWFA spécialisée dans la reconnaissance des mots écrits, une augmentation de la réponse de l'aire visuelle primaire , un déplacement partiel de l'aire de reconnaissance des visages et des objets vers le cortex de l'hémisphère droit ainsi qu'une augmentation des réponses au langage parlé dans la région du cortex auditif impliquée dans le codage phonologique du langage. On peut alors parler de modification de l'organisation fonctionnelle du cortex, c'est-à-dire de réorganisation corticale, induite par l'apprentissage de la lecture. |
Deuxième temps - Une plasticité possible toute la vie ?
- Une comparaison de la VWFA des analphabètes et des ex-illettrés (sujets qui ne sont pas allés à l’école et ont appris à lire à l'âge adulte).
Figure utilisée | Exploitation |
Figure 1
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Figure 2
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- Conclusion à propos de cette activité
Les effets de l’apprentissage de la lecture sur l'organisation fonctionnelle du cortex sont bien visibles (= il y a établissement de la VWFA, c'est-à-dire conversion en VWFA d'une zone du cortex occipito-temporal gauche) même si les personnes n'ont suivi des cours d’alphabétisation qu'à l’âge adulte. On peut alors affirmer que la plasticité corticale est possible "toute la vie". |
Voir une autre possibilité pour démontrer la plasticité corticale (étude d'un cas clinique : plasticité de la VWFA consécutive à un AVC)