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Hallucination auditive liée à un tumeur cérébrale : sujet 12222

Par Sandrine Beaudin Dernière modification 08/06/2020 04:56
  • Sommaire :

Origine des images

Technique d'acquisition 

Description du cas clinique

Points scientifiques

Exploitation pédagogique

Caractéristiques techniques

 

 

 

  La banque Neuropéda comporte deux IRM anatomiques d'un même patient montrant une tumeur affectant les aires auditives  :

- IRMsujet12222PathologieTumeurAudition-T1-HD.anat
- IRMsujet12222PathologieTumeurAudition-T2Flair.anat

 

  Chemin d'accès aux images dans la banque AnaPéda :

AnaPeda\1BanqueNeuroPeda\12ImagerieAnatomique\122PathologiesLesions\1222TumeursCerebrales\12222TumeurAudition

 

 Il s'agit de données médicales anonymisées, obtenues dans le respect du Règlement général sur la protection des données (RGPD) et dans le respect du Code de la santé publique relatif au droit au respect de la vie privée du patient et du secret des informations le concernant.

Dr Lenglet Hugo, Urgentiste, APHP

Dr Mouton Aurélie, Neurologue, CHU Nice

Dr Mondot Lydiane, Neuro-Radiologue, Service Imagerie Médicale, CHU Nice

 

Les deux IRM anatomiques du même patient sont obtenues avec deux techniques différentes : 

- IRMsujet12222PathologieTumeurAudition-T1-HD.anat

L'image est obtenue en pondération T1. 

Résultat obtenu

- IRMsujet12222PathologieTumeurAudition-T2Flair.anat

L'image est obtenue en pondération T2 Flair  ("Fluid Attenuated Inversion Recovery"). Le signal provenant du liquide céphalo-rachidien (LCR) est supprimé et un long temps d'écho (TE) est utilisé afin de donner à cette séquence une forte pondération T2. Ainsi le LCR apparait en noir. La séquence T2 Flair est davantage exploitable pour l'élève car la tumeur présente l'avantage d'être en hypersignal, mais seule l'image dans le plan axial présente une bonne résolution.

Résultat obtenu

 

Comparaison d'une lésion cérébrale dans le lobe frontal gauche avec deux séquences d'acquisition différentes d'un même patient :   

En T2 : le LCR apparait en hypersignal c'est à dire blanc, la substance blanche  en gris foncé ( Noir) et la substance grise en gris clair  (Blanc)

Résultat obtenu 

IRM Anatomique en T2 (LCR Blanc)
Tumeur peu visible               
Substance blanche : gris foncé ( Noir)
Substance grise en gris clair (Blanc)

IRM Anatomique en T2 FLAIR (LCR noir ) 
Tumeur bien visible  
Substance blanche : gris foncé ( Noir) 
Substance grise en gris clair (Blanc)

 

Il conviendra donc d'être vigilant dans la construction de la séquence pédagogique quand au choix de la technique d'acquisition de l'image anatomique qui servira de référence pour comparaison avec l'image en T2 FLAIR.

Il est également possible de travailler avec deux images anatomiques en T1 : une saine et celle du sujet 12222, puis de proposer dans un second temps l'IRM anatomique en T2 FLAIR, en donnant à l'élève quelques explications sommaires au préalable.

 

 

Patient présentant des crises d'épilepsie avec trouble du langage et hallucinations auditives

L'IRM révèle une lésion infiltrante temporo-insulaire gauche évocatrice d'un gliome de bas grade. Volume lésionnel estimé à 27 cc.

 

 

Les épilepsies

Les épilepsies constituent la troisième maladie neurologique la plus fréquente, derrière la migraine et les démences. Aux yeux du grand public, l’épilepsie est associée à des crises avec convulsions, absences, rigidité musculaire… Mais chaque syndrome épileptique peut se manifester par une grande variété de symptômes et être accompagné de troubles de l’humeur, de la cognition, du sommeil... Chacun est en outre associé à une évolution qui lui est propre.

Selon la région cérébrale impliquée, elles engendrent différentes manifestations cliniques : une décharge au niveau du cortex moteur peut par exemple engendrer un raidissement ou des secousses des doigts, selon les neurones incriminés, et peut (ou non) se propager au bras puis au reste du corps. De la même façon, la crise épileptique peut engendrer des fourmillements dans un membre, des hallucinations auditives ou des hallucinations visuelles selon que la décharge électrique touche une région corticale sensitive, auditive ou visuelle...

Pour résumer, les symptômes d’une crise épileptique focale sont innombrables et aussi variés que des troubles du langage, des manifestations de déjà-vu ou déjà-vécu, des signes émotionnels (peur, rire, extase...), des douleurs, des signes végétatifs (salivation, apnée, tachycardie, rythme cardiaque trop rapide....) des gestes automatiques ou des comportements moteurs étranges et souvent explosifs. Une perte de conscience (ou du contact avec l’extérieur) est aussi souvent observée.

Pour approfondir le sujet des épilepsies, le site de l'INSERM propose un dossier très complet. (Consulté en Mai 2020)

Les aires auditives

 Le cortex auditif désigne la partie superficielle du cerveau qui analyse les informations auditives. Il est localisé, en grande partie, dans le lobe temporal de l'encéphale droit et gauche. Le cortex auditif est organisé hiérarchiquement en aires primaires, secondaires et tertiaires qui sont anatomiquement organisées de façons concentriques autours du gyrus de Heschl.

- le cortex auditif primaire (correspondant à l'aire de Brodmann : 41) reçoit des informations auditives en provenance des récepteurs sensoriels qui ont acheminés leurs informations sur la voie ascendante. Il répond aux stimulations des deux oreilles et serait spécialisé dans le traitement des sons élémentaires. Ce cortex possède une carte topographique de la cochlée, (comme les cortex visuels et somesthésiques), qui répartit les signaux suivant la hauteur de la fréquence des ondes sonores.  Ce cortex nous permet de distinguer et de mémoriser les différentes fréquences sonores (son grave ou aigu), mais aussi de connaître l’intensité du son (fort ou faible), sa durée et son timbre. 

- le cortex auditif  secondaire (aires de Brodmann : 42 et 22) est une aire associative (cortex associatif secondaire) contenant le centre du langage de Wernicke indispensable à une compréhension plus complexe des sons, et en particulier du langage chez l'homme.

Vue latérale du cortex auditif : les aires auditives 22, 41, 42 et 52, situées dans le plan supra-temporal dans la scissure de Sylvius sont indiquées.

 

Cortex auditif primaire et secondaire 

Voies auditives ascendantes et cortex auditif (vue coronale)

 

 Chez l'homme, les cortex auditifs gauche et droit n'ont pas exactement les mêmes fonctions :

- le cortex auditif gauche est généralement spécialisé dans la reconnaissance des sons du langage. 

- le cortex auditif droit est le plus souvent spécialisé dans la perception des sons non-verbaux comme la musique. 

Cependant, chez certaines personnes cette spécialisation hémisphérique se trouve inversée.

 

Ci-après les résultats d'expérience en IRMf montrant l'activation des aires auditives en fonction de la nature des stimuli auditifs.

Activation significative (p<0.001) déclanchée par des sons du langage, de l'environnement ou de la musique dans les hémisphères cérébraux droits et gauches (vue de profil). Image moyenne sur 8 sujets humains.

Graphique montrant le total des activations significatives provoquées par différentes catégories de sons (langage, environnement et musique) dans l'aire auditive primaire et dans les aires de ceinture des cortex auditifs droits et gauches.

Jagmeet S. Kanwal (Source : Purves)

Hallucination et illusion auditive

Une hallucination est une perception sans qu'il y ait d'objet à percevoir, perception qui entraîne une réaction comme si elle était réelle, à la différence d'une illusion qui est une perception réelle mais erronée de l'environnement.

Une hallucination auditive peut se caractériser par des bruits, des sons, voire de la musique ou des voix qui peuvent sembler provenir "de l'intérieur" ou de "l'extérieur" de la tête.

Une illusion auditive peut se traduire par exemple par une déformation des voix, un éloignement des sons ...

Les acouphènes ne sont pas des hallucinations auditives.

 

 

Les images IRMsujet12222PathologieTumeurAudition-T1-HD.anat et  IRMsujet12222PathologieTumeurAudition-T2Flair.anat peuvent être comparées à une image anatomique saine afin d'identifier la lésion cérébrale à l'origine de l'hallucination auditive. Dans la banque AnaPéda, plusieurs images peuvent servir à faire cette comparaison.

Puis dans un second temps, il faut travailler avec les IRMf montrant l'activation des aires auditives afin d'établir le lien entre la zone du cortex lésée sur l'IRM anatomique et  le cortex auditif. Utiliser les images du dossier AUDITION de la banque AnaPéda  :

- IRMsujet13141BisyllabeVersus Silence.anat

- IRMsujet13141BisyllabeVersusSilence.fonc

 

 
- Format de l’image
DICOM converti en nifti compréssé
 
- Technique utilisée :
IRM 
Nom de la struture :  CHU de Nice - URGENCES_CHU_PASTEUR2
Nom de l’imageur : GE MEDICAL SYSTEMS
Puissance du champ magnétique : 1.5T
 
 
  • Bibliographie et sitographie  

Neurosciences,; George J. AUGUSTINE ,  David FITZPATRICK ,  William C. HALL ,  Anthony-Samuel LAMANTIA ,  Dale PURVES ,  Léonard WHITE; DE BOECK SUPERIEUR de boeck superieur , 06/2019 (6ème édition)

Anatomie et physiologie humaines,  Elaine Nicpon Marieb, Broché – 6 juillet 1999

Kanwal J.S. (2012) Right-left asymmetry in the cortical processing of sounds for social communication vs navigation in mustached bats. Eu. J. Neurosci. 35: 257-270; doi:10.1111/j.1460-9568.2011.07951.

Hamilton, L.S. The asymmetric auditory cortex. Nat Hum Behav 3, 327–328 (2019). https://doi.org/10.1038/s41562-019-0582-x

Communiqué – Salle de Presse Inserm Musique ou langage ? Le cerveau divisé… Lien : https://presse.inserm.fr/musique-ou-langage-le-cerveau-divise/38429/