Les maladies à vecteurs
Mise à jour 14/08/2001
En effet, il permet d'avoir une température moyenne a la surface de la Terre voisine de 15 °C contre les -18°C qu'elle devrait avoir. Depuis le début de l'ère industrielle, on a constaté une augmentation continue dans la teneur de l'atmosphère, d'au moins deux gaz à effet de serre ; le dioxyde de carbone (CO2) et le méthane (CH4). En utilisant un modéle numérique, on peut tenter de prévoir cette évolution. Les résultats actuels de ces modèles sont compatibles avec l'évolution observée, à savoir une augmentation de la température moyenne de 0,3 à 0,6°C depuis un siècle et une hausse de 10 à 25 cm du niveau des mers. Une équipe s'est placée dans l'hypothèse d'un doublement de la teneur actuelle en CO2. On obtiendrait un réchauffement moyende 2°C avec des hausses plus importantes l'été.
Les émissions de gaz à effet de serre peuvent avoir une influence sur la santé de façon détournée. Par le biais de la résurgence de maladies à vecteurs sur le continent européen, à cause de faible variations climatiques.
Des maladies à vecteurs peuvent refaire surface. Ces maladies sont dues à la transmission d'un agent infectieux (virus, bactérie, protozoaire ou helminthe) par un vecteur (insecte ou acarien hématophage).
Un tel réchauffement peut agir sur la répartition géographique du vecteur ( remontée vers le nord ou en altitude), l'augmentation de sa longévité ou bien encore sur le raccourcissement du temps d'incubation extrinsèque (durée de développement de l'agent infectieux dans l'organisme du vecteur). Nous pourrions donc nous retrouver face à des questions d'épidémiologie tropicale. Les maladies transmises par les moustiques seraient probablement celles qui se propageraient le plus.
Actuellement deux arbovirus ayant une importance en terme de santé publique modérée existent en France: les virus West Nile et Tahyna. Le virus West Nile provoque des états fébriles pouvant déboucher sur des encéphalites chez l'homme et les équidés. On l'observe épisodiquement en Camargue. Des foyers temporaires fonctionnent temporairement lorsque le virus est importé par des oiseaux migrateurs et qu'il y a assez de moustiques du genre Culex. Le virus Tahyna qui possède une répartition plus large, n'est quant à lui , responsable que de syndrômes fébriles aigus. On peut penser que des conditions favorables d'introduction de ces virus seront plus fréquentes à l'avenir. On pourrait observer de véritables épidémies comme se fut le cas pour West Nile en Roumanie en 1996.
Aujourd'hui, des questions se posent pour le retour du paludisme ou de la dengue sur le sol métropolitain.
En ce qui concerne le paludisme (plasmodium falciparum est transmis pas l'anophèle), on recense déjà des anophèles succeptibles d'être vecteurs, mais il n'y a pas encore de plasmodium falciparum dont la répartition dépend de conditions climatiques strictes. En effet, le développement du parasite dans l'anophèle est stoppé en dessous des températures de 18°C. (plasmodium vivax possède quant à lui une température seuil de 16°C). Une augmentation de 2°C serait donc suffisante.Toutefois il faudrait une réintroduction massive du parasite en France et une compatibilité avec "nos" anophèles. Nous sommes en mesure de détecter de tels phénomènes et de juguler cette prolifération.
Par contre il existe un danger potentiel déjà bien réel, c'est celui des moustiques du genre Aedes. Une espèce d'origine asiatique aedes albopictus est en train de se répandre dans le monde entier. Dès 1990, il a réussi à coloniser la moitié nord de l'Italie. On ne voit pas pourquoi il n'envahirait pas le sud de la France. Aedes albopictus est un moustique dangereux car il est un bon vecteur de la dengue, et son implatation durable dans le bassin méditerranéen rendrait cette région receptive à cette maladie redoutable. Les italiens ont déjà mis en place une surveillance entomologique adéquate. Il ne faut pas oublier les DOM TOM qui seraient alors des zones où de telles épidémies pourraient se développer plus rapidement.