Epidémiologie de l'infection à VIH en France
Près de 25 ans après l'identification des premiers cas de SIDA en France, et surtout 10 ans après l'introduction des multi-thérapies antirétrovirales, l'infection par le virus de l'immunodéficience humaine semble marquer le pas.
Cependant le risque demeure très élevés chez les homosexuels masculins et une forte inégalité face au risque d'infection existe pour les populations des départements français d'Amérique.
L'origine des données épidémiologiques sur l'infection VIH en France
Les données sont issus de 4 systèmes de surveillance coordonnés par l'institut de veille sanitaire (InVS).
Données issues des "LaboVIH"
Chaque semestre l'ensemble des laboratoires de villle et hospitaliers (LaboVIH, environ 4300) sont sollicités pour fournir leurs résultats. Les données recueillies sont les nombres de personnes testées pour le VIH (hors dons du sang) et les personnes confirmées positives pour la première fois par ce laboratoire.
Données issues de la notification obligatoire des diagnostics d'infection VIH
Depuis mars 2003 les biologistes doivent déclarer toute personne dont la séropositivité est confirmée positive pour la première fois dans leur laboratoire, en utilisant un code d'anonymat. Ces notifications sont adressées aux médecins inspecteurs des DDASS puis à l'InVS.
Surveillance virologique
Cette surveillance permet , parmi les découvertes de séropositivités, d'estimer la part des contaminations récentes (moins de 6 mois) et de suivre l'évolution des sous-types de virus circulant actuellement en France. Cette surveillance est un acte volontaire pour le patient, elle se fonde sur un test d'infection récente et un sérotypage par le Centre National de Référence (CNR).
Notification obligatoire des cas de SIDA
Depuis 1986 les cliniciens doivent déclarer tout patient présentant une pathologie inaugurale du SIDA (selon la définition européenne: BEH 1987/51 et 1993/11). Cette notification se fait comme pour le diagnostic d'infection HIV, de façon anonyme. Elle permet de caractériser la population de personnes au stade avancé de la maladie, qui sont en échec thérapeutique ou qui n'ont pas eu accès un un dépistage ou au traitement antirétroviral.
Un nombre de séropositivité qui diminue
Le nombre de sérologies VIH pratiqués (courbe bleue) a connu depuis 2002 une forte hausse. En 2006, 5 000 sérodiagnostics ont été pratiqués (ce qui représente 80 pour 1000 habitants). Une circulaire de janvier 2006 a abrogé la recommandation de dépistage pré et post-transfusionnel, ce qui a pu influencer le nombre de tests réalisés. Le nombre de sérologies positives (courbe rouge) est de 11 000 en France, en 2006. Parmi celles-ci environ une sur dix a été faite dans un cadre anonyme (CDAG: Centre de Dépistage Anonyme et Gratuit). La proportion de sérologies positives parmi toutes celles pratiquées est de 2.2/1000 , elle est légèrement plus élevée (3.5/1000) pour celle qui sont pratiquées dans un cadre anonyme.
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Source |
Découvertes de séropositivités et mode de contamination
Sur la graphe de gauche, on observe une diminution globale des découvertes de séropositivité en France , depuis 2005 (attention données fournies par semestre). Le graphe de droite présente le détail selon le mode de contamination. On note ainsi que cette diminution concerne surtout les personnes contaminées par rapport hétérosexuel.
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Découvertes de séropositivité par sexe et mode de contamination
Le tableau ci-dessus fournit le nombre de découverte de séropositivité en 2006 en fonction du mode de contamination et du sexe. |
Sexe, nationalité et mode de contamination
La proportion d'homme a progressivement augmenté parmi les découvertes de séropositivité (passant de 58% en 2003 à 64% en 2006) , ceci étant lié à l'augmentation constante durant cette période de la proportion d'hommes contaminés par voie homosexuelle.
C'est égalemnt parmi les hommes homosexuels que l'on trouve la plus forte proportion d'infections récentes (en moyenne 40% depuis 2003, contre 25% chez les hétérosexuels français et 10% chez les hétérosexuels étrangers)
Les personnes de nationalité étrangère représentent 37% des découvertes de séropositivité en France en 2006 (ce qui correspond à 56% des découvertes de séropositivité chez les femmes et 27% chez les hommes). Les 3/4 de ces personnes étrangères sont de nationalité d'un pays d'Afrique sub-saharienne. Ce taux reflète en partie les flux migratoires en provenance de pays à forte prévalence (Cameroun, Côte d'Ivoire, Congo Brazaville et Mali).
De 2003 à 2006, le nombre de découvertes de séropositivité chez des enfants semble en baisse (33 en 2003, 36 en 2004, 27 en 2005, et 13 en 2006). Un tiers des enfants nés en France entre 2003 et 2006 et découverts séropositifs ont été contaminés à cause d'un échec de la prévention de la transmission materno-foetale.
Pour résumer, l'évolution récente du nombre de découvertes de séropositivité présente les caractères suivants:
- les hommes sont principalement contaminés par rapport homosexuels et les femmes par rapport hétérosexuel
- chez les hommes contaminés par voies sexuelle (HSH Homme ayant des rapports sexuels avec des hommes) les découvertes de séropositivité ont augmenté jusqu’en 2005 et se sont stabilisées ensuite
- chez les hommes hétérosexuels le nombre de découverte de séropositivité est en baisse depuis 2005
- le nombre de contamination par voie intraveineuse est faible et plutôt en diminution
Répartition géographique
La répartition de ce nombre de découvertes de séropositivité, sur le territoire métropolitain, dans les départements français d'Amérique (DFA) et à la Réunion, , présente une forte hétérogénéité.
Cette figure présente les résultats de l'activité de dépistage du VIH et des notifications obligatoires , par région , pour la France, en 2006. |
Découvertes d'une séropositivité et dimension temporelle
Age lors de la découverte de la séropositivité
L'âge moyen au moment du diagnostic d'infection VIH est, en 2006, de 37.7 ans, pour l'ensemble des cas, les femmes étant en moyenne plus jeunes (34.9 ans) que les hommes (39.3 ans). Cet âge a tendance à augmenter (il était de 36.6 ans en 2003).
Motifs de dépistage et stades cliniques
Le premier motif de dépistage reste la présence de signes cliniques (pour 25% des cas chez les femmes et 35% chez les hommes en 2006). Il peut faire suite à une exposition à un risque (16% chez les femmes et 25% chez les hommes). Enfin la grossesse est un motif de dépistage important (17% des dépistages chez les femmes).
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Répartitions des stades de l'infection au moment de la découverte de la séropositivité, en France, entre mars 2003 et septembre 2004. INVS DO VIH 30.09.04 |
Evolution de la répartition des stades de l'infection au moment de la découverte de la séropositivité. |
Surveillance virologique
Cette surveillance permet d'obtenir des données sur la période d'infection et sur le type de virus impliqué.
Le test d'infections récentes (moins de 6 mois) a été pratiqués en 2006 sur 80% des tests positifs. La proportion d'infections récentes est plus élevée chez les hommes (28%) que chez les femmes (15%), et chez les homosexuels par rapports aux personnes contanminées par raports hétérosexuels. Elle est également plus élevée chez les moins de 40 ans.
En 2006, le type de virus VIH-1 ou VIH-2 a pu être déterminé pour la quasi-totalité des séropositivité découvertes. La proportion des contaminations par le VIH-2 est de 2.0%. Certaines personnes sont co-contaminées par les deux virus.
Chez les personnes contaminées par le VIH-1, la très grande majorité sont du type M (un seul cas de type O en 2006). Et chez ceux du type M , 42% sont du sous-type non -B.
Ces éléments sont extrêmement importants pour le pronostic de l'individu.
Voir la page relative à la surveillance virologique
L'essentiel des chiffres de l'année 2006
La France est un pays dans lequel le nombre de sérologies VIH réaliséés est important (5 millions de sérologies réalisées en 2006)
Sur l'année 2006, 6300 découvertes de séropositivité ont été faites
Une personne sur 3 est originaire d'Afrique
Une personne sur 4 est contaminée par rapports homosexuels
Il y a très peu d'usager de drogues parmi ces découvertes
Il y a eu 1200 nouveaux cas de SIDA
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- L'épidémiologie de l'infection à VIH en Europe
- La dernière décennie du SIDA: aspects épidémiologiques
Sources bibliographiques
Situation épidémiologique du VIH en FRance et son évolution. L'activité de dépistage en France