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Cours en ligne : Un pas vers l’école numérique

Par Jean-Luc Richter — Dernière modification 05/01/2018 17:38
Partie 1 : Un serveur pour héberger mes cours et ressources Par J.L.Richter, professeur de physique chimie en lycée général

Site de ressources : cours.jlrichter.fr

Le choix de la liberté pédagogique

 

Internet a fait ses premiers pas en France en 1995 et a totalement transformé notre société. Les smartphones sont omniprésents au point qu’on en est à être surpris quand on voit quelqu’un lire un livre papier dans les transports en commun. Devant cette déferlante de réseaux sociaux, de communication numérique omniprésente et la pléthore d’informations qui nous sont offertes, il est facile de perdre pied et de passer à côté de l’essentiel. C’est particulièrement vrai en matière d’éducation et le rôle des professeurs est maintenant aussi d’aider les élèves à faire le tri et de leur offrir des ressources pertinentes et bien identifiées.

 

Travaillant dans des établissements scolaires en Alsace, j’ai accès à l’espace de travail numérique « ENTEA » qui offre des outils indispensables à la gestion des élèves (cahier de texte, gestion des notes, des absences…) ainsi qu’une plateforme « moodle » permettant, en théorie, de mettre en ligne « facilement » des cours pour les élèves. Si on ne peut nier certains avantages de cette plateforme, en particulier le contrôle de quels élèves ont eu accès à quelles ressources et une possibilité de personnalisation de celles-ci, elle présente malheureusement de nombreux inconvénients à mes yeux.

 

Ainsi, pour accéder aux ressources déposées par les enseignants sur moodle, les élèves doivent d’abord se connecter avec leurs identifiants et ne peuvent accéder qu’aux ressources explicitement mises à leur disposition. Un élève ne peut donc pas accéder au cours d’un autre professeur que le sien. Il ne peut pas non plus revoir ses ressources de l’année précédente, car seules celles de l’année en cours lui sont accessibles. S’il veut accéder au contenu depuis un smartphone, la lecture en devient très compliquée, car le site est prévu pour être consulté depuis un ordinateur ou, à la rigueur, une tablette. Enfin la navigation sur l’espace moodle devient vite très confuse quand la quantité de ressources augmente, ce qui est inévitablement le cas lorsque plusieurs enseignants utilisent la plateforme avec les mêmes classes.

 

Pour l’enseignant moodle présente aussi quelques inconvénients qui sont, de mon point de vue, rédhibitoires. L’interface de création est confuse, truffée de petites icônes peu lisibles, pas du tout conviviale et nécessite un long temps d’apprentissage et un temps encore plus long pour parvenir à une présentation correcte avec des outils très rigides. La présentation finale reste de toute façon tributaire des choix graphiques de l’administrateur système et, donc, hors de contrôle de l’enseignant qui est pourtant le concepteur de contenus qui peuvent fortement dépendre de la présentation. Comme l’enseignant n’a accès à aucune fonction d’administration de moodle, il ne peut pas non plus installer d’extensions qui pourraient lui être utiles : visualisation de molécules, édition de formules mathématiques, générateur d’exercices interactifs avancés… si l’administrateur décide de ne pas les installer. Enfin le flou reste total sur la propriété intellectuelle des cours, parfois très longs à créer, qui sont mis sur cette plateforme qui peut aussi fermer à tout moment si le rectorat décide de changer de prestataire.

 

Pour toutes ces raisons, j’ai décidé de recourir à une autre solution : m’offrir un domaine personnel avec un service d’hébergement sur Internet qui me permette de mettre mes cours et autres ressources à disposition des élèves, pas seulement les miens, librement et sans dépendre des choix des girouettes politiques ou des décisions d’un chef d’établissement ou d’un responsable informatique qui n’aurait pas les mêmes vues que moi.

 

Cours sur ordinateur

 

La solution technique

 

Lors de la recherche d’une solution de ce type, j’avais établi les critères suivants :

 

* Un hébergement à coût raisonnable, mais pas gratuit. En effet, « si c’est gratuit c’est vous le produit » et je ne voulais pas que mes élèves soient inondés de publicité, traqués par des sociétés externes ou que leurs données de connexion ne soient utilisées à mauvais escient.

* Un contrôle total du serveur pour y installer ce que je voulais : serveur de mail, FTP, partage de fichiers, sites web…

* Une interface simple, car je ne suis pas un expert en informatique et, surtout, je n’ai pas le temps de « bidouiller » des heures pour comprendre comment ça fonctionne.

* Un site modulaire pour pouvoir y ajouter tout ce dont j’aurai besoin quand j’en aurai besoin.

* Une solution utilisant des logiciels libres.

* Un hébergement des données en France !

 

Plusieurs solutions sont possibles à partir de ces critères et je me suis tourné vers l’hébergeur ex2.com qui me permet d’avoir un serveur qui revient à une centaine d’euros par an, avec un nom de domaine (jlrichter.fr), 150 Go de stockage et autant de sites web ou de services que je le souhaite. ex2 est l’un des hébergeurs qui utilise le système « softaculous » qui permet d’installer n’importe quel système de site web (CMS : content management système) en quelques clics et avec une aide complète en français.

 

Il existe des solutions d’hébergement worpress gratuites… mais elles sont financées par la publicité en général. À vous de voir si vous souhaitez que vos cours soient pollué par des annonces dont vous ne contrôlez pas le contenu.

 

Pour le site web de cours, j’utilise le système wordpress, libre et modulaire, en utilisant uniquement son système de « pages ». Wordpress permet deux types de contenus : les « articles » qui permettent de faire un site de type blog, où le contenu nouveau apparaît en premier, ou des « pages » que l’on peut organiser librement et hiérarchiser. Un menu est alors automatiquement créé en tenant compte de cette hiérarchie. J’ai choisi de placer ce menu sur la droite de l’écran pour faciliter la navigation. Un moteur de recherche plein texte est automatiquement disponible sur le site dès sa création.

 

Le gros avantage d’un système comme Wordpress est qu’il existe des centaines de thèmes gratuits qui permettent de changer l’aspect du site et que chacun de ces thèmes est modifiable et personnalisable. J’ai choisi le thème « Drento » dans sa version gratuite et en ai modifié les couleurs pour les adapter à mes goûts.

 

Cours sur smartphone

 

Enfin j’ai installé quelques extensions gratuites qui permettent d’enrichir le site :

 

* Easy Table : qui permet de faire facilement des tableaux très esthétiques

* Embed Any Document : permet d’intégrer une liseuse qui lit du word, excel, pdf, powerpoint…

* H5P : pour des exercices interactifs

* jsmol2wp : pour intégrer des animations de molécules en 3D avec Jmol

* Menu Icons : pour mettre des icônes dans les menus

* Live Composer : pour des mises en pages plus variées

* Shortcode ultimate : qui facilite certaines mises en forme

* SVG Support : pour pouvoir intégrer facilement des images en format vectoriel svg

* WP-KaTeX : pour intégrer des formules mathématiques en LaTeX

 

Création du contenu de base

 

Avec un système comme Wordpress, la création du contenu est très simple et se déroule en quelques étapes :

 

1. Cliquer sur l’icône « créer une page » et lui donner un nom explicite (le fichier sera créé automatiquement)

2. Avant d’éditer, penser à définir la hiérarchie : à quelle page cette nouvelle page est attachée (par défaut elle est au sommet de la hiérarchie)

3. Coller son contenu depuis son traitement de texte favori ou le saisir en ligne.

4. Ajouter quelques mises en forme. À noter que si vous importez depuis Word, l’essentiel de votre mise en forme est conservé !!

5. Ajouter des illustrations avec le bouton « ajouter un média ». On choisit alors le fichier à intégrer sur son disque dur. Celui-ci est copié sur le serveur et intégré au texte avec quelques options de tailles et de légendes pour les images.

6. Cliquer sur le bouton publier pour mettre en ligne le cours.

 

Comme on le voit dans ce pas-à-pas, si le cours existe déjà, ce qui est généralement le cas pour les enseignants, il vous suffit de prévoir un emplacement avec vos illustrations au bon format et de copier/coller votre texte.

 

Ainsi j’ai mis en ligne mes cours de collèges de 5e, 4e et 3e en moins d’une semaine avec mes cours existants. C’était un peu plus long pour les cours de lycée où il y a davantage d’interactivité avec H5P.

 

Voici ce que donne la fenêtre de saisie d’un cours sur Worpress : on va droit à l’essentiel et on ajoute du contenu, comparé à la fenêtre de saisie de cours de Moodle. On voit que sous Moodle il n’y a pas moins de neuf rubriques à remplir avant de pouvoir saisir le contenu d’un cours… et il faudra le refaire pour chaque cours créé !!

 

Fenetre Wordpress

 

Fenètre Moodle

 

 

 

Les formats de fichiers images

 

Traditionnellement on trouve sur Internet essentiellement des images « bitmap », de type jpeg, png ou gif, qui correspondent à une taille précise et qui ont un rendu très médiocre dès qu’on les affiche à une taille différente de celles d’origine. Depuis quelques années il est toutefois possible d’utiliser le format de fichier svg, qui est supporté par la majorité des navigateurs internet sur toutes les plateformes. Ce format svg est un format vectoriel.

 

Cela signifie que l’image n’est pas décrite par un tableau de points et de couleurs, mais par des fonctions mathématiques. Il est donc possible de changer sa taille sans diminuer sa qualité et donc d’obtenir de très belles illustrations même sur des écrans de très haute définition.

 

Pour mon site de cours, mon choix s’est donc porté vers ce format. Toutes les illustrations ont été créées (ou modifiées pour certaines qui viennent d’autres logiciels) avec Affinity Designer, un logiciel de dessin vectoriel très abordable et puissant qui gère parfaitement le format svg et qui existe sous Windows ou macOS.

 

Le contenu « avancé »

 

Avec les extensions wordpress qui sont installées sur le site, il est facile d’ajouter des modèles moléculaires en 3D ou d’intégrer une équation. Il suffit d’éditer un « tag » qui se trouve entre deux crochets.

 

Par exemple pour intégrer une molécule en 3D avec l’extension jsmol2wp on peut écrire dans le texte d’une page Wordpress :

 

[jsmol acc='acide-fumarique' type='mol' commands='=minimize addhydrogens; spacefill only; spacefill 23%;wireframe 0.15;color cpk;']

 

La molécule est identifiée par son nom et correspond à un fichier « mol  » déposé sur le site. J’y ai ajouté ici quelques commandes jmol pour que les élèves voient la molécule sous l’aspect que je souhaitais.

 

Il va de soi que chaque extension est accompagnée d’un mode d’emploi pour connaître la syntaxe et qu’on s’y fait très vite. Si cela vous paraît compliqué, gardez à l’esprit que ce type de code n’est nécessaire que pour tout ce qui rend une page interactive.

 

L’intégration de questionnaires H5P est encore plus facile, car cette extension (que nous verrons en détail dans la seconde partie de cette étude de cas) permet de créer le questionnaire de façon interactive et ensuite d’intégrer le questionnaire dans une page par un simple code :

 

[h5p id="4"]

 

Où 4 correspond ici au numéro du questionnaire.

 

Pour voir ce qu’il est possible de réaliser de cette façon, rendez-vous sur le site cours.jlrichter.fr et regardez les différentes pages du site.

 

La seconde partie de cette étude de cas sera consacrée plus particulièrement au module H5P de création d’exercices interactifs et aux logiciels annexes utilisés pour réaliser les illustrations de mes cours.