Cas n°1: patient atteint d'une alexie pure (version élève)
Données personnelles
Antécédents
20 mois avant les tests, le patient a subi un AVC de l'artère postérieure cérébrale gauche (APCG) qui a été révélé par les données cliniques suivantes:
- hémianopsie homonyme droite: une hémianopsie est une perte de la vision dans une moitié du champs visuel. Il existe deux types d'hémianopsie: homonyme dans le cas où les deux hémi-champs gauches ou droits sont atteints, ou alors hétéronyme dans le cas où les deux hémi-champs nasaux ou temporaux sont affectés.
- difficultés de lecture: taux d'erreur élevé pour la lecture des mots, latence de lecture des mots accrue, effet de la longueur des mots sur le temps de lecture.
- à l'IRM, il est possible de visualiser des lésions occipito-temporales ventrales gauches avec une supperposition conséquente sur la VWFA.
Données comportementales
Le patient présente vis à vis de la lecture, les caractéristiques suivantes:
1/ des activités non altérées: la production orale, la compréhension du langage, le fait de nommer des images, écrire sous la dictée, identifier des mots épelés,
2/ des activités modifiées:
- lire une histoire se fait lentement (4 min 10 secondes environ contre 35 secondes pour un témoin),
- la lecture de mots simples est un peu erronée mais surtout très lente (2547 sec contre 539 sec),
- le temps de latence de lecture des mots est affecté par la longueur des mots. En effet, la plupart des études réalisées sur la lecture s’accordent à conclure que le nombre de lettres n’influence pratiquement pas le temps de lecture d’un mot, du moins lorsque cette longueur n’excède pas 7 ou 8 lettres. Cette absence d’effet de longueur indique que l’ensemble de la chaîne de lettres est traitée en parallèle (le mot est donc analysé dans son ensemble comme une entité, et pas syllabe par syllabe ou lettre par lettre), et cette propriété est le résultat d’une expertise acquise : chez l’enfant, une forte influence de la longueur existe mais disparaît progressivement avec l’apprentissage.
Remarque: tous les tests ont été réalisés en projetant des images dans son champs visuel gauche, de telle sorte que l'altération de son champs visuel droit n'ait pas de conséquence propre sur les résultats des tests.
Dans le graphique suivant, on a étudié le temps de lecture de mots en fonction de leur longueur pour différents individus. Le patient (courbe rose) présente un temps de lecture croissant avec la longueur des mots ce qui diffère beaucoup par rapport au témoin (courbe noire).
Bilan: ce patient correspond à un cas d'alexie pure avec une stratégie de lecture des mots lettre par lettre.
L’alexie pure, aussi connue sous le nom de dyslexie de la forme des mots résulte en une capacité altérée à lire de manière rapide et fluide. La pureté du syndrome fait référence à l’apparente sélectivité du déficit pour les mots lus. Si un mot est épelé oralement ou dessiné sur la peau, les patients atteints d’alexie le reconnaissent plus facilement que s’il est écrit. Contrairement à l’alexie totale, les patients souffrant d’alexie pure sont capables d’identifier des lettres isolées et développent des stratégies de lecture lettre par lettre qui résultent en un ralentissement qui s’accroît de centaines de ms pour chaque lettre ajoutée.
Données IRM
Coupes réalisées en TC coupes axiales (du haut vers le bas): z=-14, z=17, et coupe coronale (la plus basse): y=-60, coordonnées de Talairach.
On peut identifier une zone affectée par l'AVC, zone repérée en rose.
Données complémentaires pour l'activité 4 de la fiche pédagogique
Le patient a suivi une rééducation fonctionnelle d'une durée de 1 an après l'AVC.