Rechercher de nouvelles variétés résistantes
Travail de Pascale Naim
Le PNNS (Programme National Nutrition Santé) encourage à manger au moins 5 fruits et légumes par jour. Le fruit le plus consommé en France est la pomme. Des améliorations incessantes, fruit du travail de la recherche agronomique (recherche publique) et phytopharmaceutique (recherche et développement au sein de firmes phytopharmaceutiques) ont mené à des pratiques culturales qui apparaissent aujourd'hui discutables.
La pression économique et le durcissement des critères de qualité du fruit ont mené à une forte utilisation de produits phytopharmaceutiques. Paradoxalement, la tendance actuelle dans les décisions socio-politiques est à la réduction des traitements phytosanitaires, comme en atteste le Grenelle de l'Environnement édicté en France en 2007.
Les systèmes de culture mis au point à l’Inra, applicables aussi bien en agriculture conventionnelle qu'en agriculture biologique, associent :
- des pratiques culturales (taille des arbres, élimination des feuilles tombées qui sont sources de la maladie à l’intersaison)
- des plantations en mélange de variétés peu sensibles et de variétés résistantes,
- de nouvelles variétés sélectionnées, combinant différents facteurs de résistances (qualitative et quantitative).
Rechercher de nouvelles variétés résistantes pour réduire les pesticides.
Les nouvelles variétés qui sortiront de l'impasse la culture de la pomme,( pour un marché annuel de 600 millions d'euros) devront intégrer les gênes de résistances présents chez d'autre variétés qui, naturellement, ne se laissent pas envahir par les parasites. Ces espèces sauvages détiennent ce pouvoir puisque, sans le soutien de la chimie humaine, elles ont survécu aux maladies. Mais encore faut-il que leurs pommes soient bonnes à manger. Or, parmi la cinquantaine de pommiers sauvages, une seule espèce possède ces deux qualités essentielles.
Les scientifiques l'avaient remarqués dans les montagnes du Kazakhstan il y a près d'un siècle, mais c'est seulement aujourd’hui en découvre tout la valeur. Avec des fruits gros comme le poing qui rivalisent sans complexe avec des nombreux cultivars modernes, " le pommier Kazakh a un très grand potentiel". Le pommier Malus sieversii, un pommier du Kazakhstan, détient en effet, grâce à sa formidable diversité génétique, les secrets de la résistance naturelle aux grandes maladies de la pomme.
Malus sieversii est étudiée au Kazakhstan.Photo : Hélène Bozzi
Mais ces pommiers primitifs sont menacés : 70 % de la forêt a déjà disparu. Une association, Alma, s’est créée pour préserver ce patrimoine.